Je sors tout juste de la projection du film La Part des Anges, et c’est le sourire aux lèvres que j’écris cet article sur ce film britannique qui, bien que secouant, se conclue sur une note d’espoir à laquelle le spectateur ne peut être insensible.
“Dieu te parle et te dit de reculer, imbécile !”
Le film débute. Un jeune homme à l’allure simplette et gentiment niaise, complètement saoul, se tient au bord de rails de train. Une touche d’humour pour commencer, qui nous met l’eau à la bouche, et pourtant ce n’est pas cette substance là qui nous sera servie durant le reste du film, mais un alcool. Plus sec, plus fort.
On fait ensuite la connaissance d’un jeune homme vivant une vie dangereuse, violente et sanglante. Robbie est un ancien toxicomane qui a déjà écopé d’une peine de prison, qui a de gros différents avec un autre type de Glasgow et qui va devenir père. Fini les conneries, il veut se ressaisir et une chance s’offre à lui, son avocate le défend assez bien, il évite une seconde fois la prison et se voit écoper de travaux d’intérêt généraux, où il rencontrera d’autres personnages haut en couleurs.
Ce qui frappe dans un premier temps c’est ce subtil mélange d’humour entrecoupé de scènes dures et violentes. Ces dernières pèsent sur le spectateur qui, lorsque Ken Loach (réalisateur) nous prend en otage par des plans très serrés nous empêchant de voir les alentours, s’attend, le souffle court, à ce que quelque chose se passe dès qu’il y a un blanc. Ces quelques longueurs de plans sont parfaites et durent tout juste ce qu’il faut pour que nous nous sentions mal à l’aise, tout en faisant face à une scène calme et sereine. Paradoxe absolument jouissif pour les amateurs de sensations étranges.
La beauté réside ensuite dans des plans où les jeux de lumières sont parfaitement étudiés et nous offrent un rendu agréable et esthétiquement très plaisant.
Le scénario traite de pair l’histoire du personnage et le climax du film. Cette brutalité, dure et frappante, cette fermentation du personnage qui cherche la rédemption pour une vie meilleure avec sa conjointe et son fils, et l’évaporation finale dans l’air pour un résultat optimal, la part des anges, c’est exactement ce que traite le film: le whisky… ?
Loin d’être saoulant, on se délecte de cette comédie dramatique où se mêle une vérité sociologique dérangeante et un humour britannique dont on ne peut se lasser, sur un magnifique paysage écossais (qui nous donne envi de faire ses valises et de filer à Edimbourg) et sur un fond musical pop rock édulcoré écossais (The Proclaimers et leur entrainant “I’m Gonna Be (500 Miles)” ).
Bref, un petit chef d’oeuvre simple mais puissant à consommer sans modération (et sans mélange*).
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