Dix ans après la tentative pas totalement concluante de Ben Affleck, c’est au tour de Chis Pine de reprednre le rôle emblématique de Jack Ryan, héros de la littérature américaine créé par Tom Clancy, campé sur grand écran par Alec Baldwin et, surtout, par Harrison Ford dans les excellents "Jeux de Guerre" et "Danger immédiat". Certes, le personnage et son univers sont très orientés Guerre Froide et la patriotisme Us n’a plus vraiment la côte au cinéma ces derniers temps… mais l’idée d’un reboot des aventures de Ryan avait un fort potentiel, et ce d’autant plus que ses débuts à la CIA (suite à son accident d’hélicoptère) n’avaient jamais eu les honneurs du grand écran. Malheureusement, au final, ce "Ryan Initiative" ne révolutionnera pas la saga et, encore moins, le genre. La faute principale en incombe au ton du film, qui a, au moins, 10 années de retard et ne semble pas se rendre compte que, depuis le dernier épisode, le public s’est acoquiné avec Jason Bourne et Jack Bauer. Seule la forme de l’attaque lancé par les méchants russes (comme par hasard…) s’éloigne un peu des sentiers battues. La mise en scène, signée Kenneth Brannagh (qui avait pourtant surpris avec le premier "Thor"), est, donc, d’un intérêt très relatif (suspens factice, courses-poursuites déjà vues, énième bombe avec un compte à rebours…) tout comme les enjeux dramatiques qui brassent tous les poncifs du genre, de la relation père-fils entre la jeune recrue et le vieux mentor au dépassement de soi dans la plus pure tradition américaine, en passant par le dilemme mission – vie privée. L’originalité est, donc, absente de ce cinquième opus qui n’a pas davantage pris le soin de s’intéresser aux origines de son héros, la genèse étant seulement effleurée alors qu’elle aurait pu être bien mieux exploitée. On peut même se demander l’intérêt d’avoir pris Jack Ryan comme héros puisqu’il n’y a aucune allusion aux aventures précédentes et qu’on aurait parfaitement pu imaginer un tout autre personnage en ses lieu et place. Pire, le personnage de Ryan pose problème. En effet, l’interprétation d’Harrison Ford est encore dans toutes les mémoires (en tout cas, celles des fans) et brillait par le choix de l’acteur de ne pas en faire un action man mais bien un analyste parachuté sur le terrain contre son gré et qui se débrouillait comme il pouvait. Malgré toute sa bonne volonté, Chris Pine campe, ni plus ni moins, qu’un James Bond américain, rompu aux techniques de combat… ce qui retire beaucoup d’intérêt au personnage. Idem pour Kevin Costner qui campe un mentor pas déshonorant mais comme on en a beaucoup trop vu sur grand écran. Il en va un peu différemment pour Kieira Knightley dans le rôle de la petite amie du héros, étonnement active et pétillante ainsi que pour Kenneth Brannagh lui-même, qui s’est réservé le rôle du méchant aux motivations (et aux faiblesses) intéressantes. Pour autant, il est difficile de se contenter du spectacle proposé et, surtout, de n,e pas reprocher à Brannagh de ne pas s’être approprié l’univers de Tom Clancy pour y apporter une touche personnelle par le biais d’une mise en scène percutante, d’une intrigue renversante ou, à tout le moins d’un thème musical marquant. Bref, "Ryan Initiative" n’est pas le reboot passionnant annoncé mais seulement un film d’espionnage-light de plus, qui ne devrait pas engendrer de suites, ne serait-ce qu’en raison de son insuccès lors de sortie en salles. C’est, malheureusement, mérité.