J’ai adoré ce film fort, prenant, puissant, tourné sur une de ces côtes d’Irlande, qui offre des paysages éblouissants. On connait l’histoire : le père James exerce son ministère dans cette campagne irlandaise, un samedi il reçoit en confession un mystérieux membre de sa paroisse, qui lui annonce crûment qu’il va le tuer le dimanche suivant, il veut tuer un bon prêtre pour se venger des sévices subis dans sa jeunesse d’un autre ecclésiastique. L’homme de Dieu à une semaine, pas un jour de plus pour se préparer…On apprendra qu’avant d’embrasser la prêtrise il a été marié, puis veuf et a de ce mariage une fille, Fiona, jouée par Kelly Reilly. Cette fille vient lui rendre visite, elle a de gros problèmes psychologiques, elle porte sur les poignets les marques d’une tentative de suicide, mais irradie de sa beauté rousse la moindre de ses apparitions…pendant cette semaine, jour après jour, le père Lavelle va continuer d’aider ses paroissiens à résoudre leurs problèmes, il rencontre aussi de drôles de paroissiens, pas très portés sur la religion, très hauts en couleur, les dialogues et les situations avec eux, deviennent ambigus mais non dénués d’humour, mais d’un humour très noir…chacun de ces personnages peut être ce mystérieux paroissien et le suspense s’installe . Mais comme il s’agit d’un prêtre, le film est aussi une réflexion sur la place de l’Eglise, la foi, le pardon, dans un pays traumatisé par la révélation des actes pédophiles qui remontent à quelques dizaines d’années mais que l’on ne peut oublier. John Michael McDonagh réalise un film intense, profondément humain, porté par un Brendan Gleeson, époustouflant dans le rôle du père James.