L'Irlande, pays très imprégné du catholicisme, a eu aussi affaire avec la reconnaissance des crimes pédophiles commis et longtemps étouffés. C'est compliqué que les religions soient impliquées dans nombre d'actes destructeurs, là où elles affirment vouloir la paix, se réclament de la morale et néanmoins comptent dans leurs rangs des individus qui se comportent de manière inhumaine. Ce mystère reste pour moi impénétrable. Calvary nous montre un prêtre exemplaire, parce qu'humain, parce qu'ayant connu la vie avant de connaitre la vocation. Il est appelé à payer pour les crimes commis par d'autres membres de l'institution à laquelle il appartient. Ce film est esthétiquement beau, il est intense du point de vue des émotions et par ailleurs, nous sommes tenus en haleine par le suspense du film. L'apport sociologique du film, c'est les prêtres, même en Irlande, n'ont plus forcément bonne presse. J'ai d'abord désigné les religions au pluriel, car si l'une perd de sa superbe, il est probable qu'une autre prenne le relais. Autrement dit, il y a à prendre en considération un au-delà de la simple critique du catholicisme.
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1,0
Publiée le 8 juillet 2020
J'ai lu quelque part que l'idée de ce film avait été mise en place un après-midi dans un pub quelque part. C'est peut-être vrai même si ce n'était certainement pas le cas. Peuplé de personnages en deux dimensions semblant chacun représenter un stéréotype de la société irlandaise. Tous sans exception étaient des personnages dépressifs cruels et peu aimables. Le seul personnage sympathique étant le prêtre qui a ensuite dû démontrer toutes les caractéristiques d'un saint pour compenser les non-personnes maussades et malveillantes qui l'entouraient. Cela est devenu si fastidieux a regarder et j'ose dire que c’était plus qu'ennuyeux. Je me suis retrouvé à regarder ma montre avec quarante longues minutes de ce bourbier à parcourir. Je suis désolé d'être si négatif mais je ne me souviens pas d'un film où il s'est passé moins de choses qui était si mauvais et aussi complètement inutile que Calvary. Un film qui porte magnifiquement son nom car c'est un véritable calvaire...
Difficile de ne pas saluer la démarche entreprise par John Michael McDonagh qui laisse ici entrevoir une humanité en déréliction, prompt à laisser certaines valeurs sur le bord de la route. Et comme il s'entoure d'une équipe au diapason, on aimerait saluer le geste. Malheureusement, l'inquiétude laisse place à une démonstration outrée qui s'avère pesante, faisant de Calvary un long-métrage peu subtil. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète:
Je me suis mortellement ennuyé devant ce film, pourtant les acteurs sont excellents et le scénario pas inintéressant mais alors quelle lenteur et quelle vide !! Le film porte bien son nom, c'est un calvaire !
Très original, entre humour décalé, à l'anglaise, proche du nonsense, et comédie dramatique émouvante, plus conventionnelle mais bien interprétée par un casting de haute volée.
Univers décalé et humour noir sont les maîtres mots de John Michael McDonagh, qui nous avait déjà régalés avec L’Irlandais, une comédie grinçante aussi corsée qu’une bonne Guinness sur un duo de flics improbable et explosif.
Pour son deuxième long métrage, le cinéaste a souhaité pousser la noirceur à son extrême, dépeignant des personnages narquois, désabusés et irrécupérables avec un cynisme glaçant.
Calvary est une histoire de pardon aussi pittoresque que déroutante, à la tonalité désespérée, qui se distingue par une photographie sublime et un casting parfait. Le merveilleux Brendan Gleeson (Bons baisers de Bruge, L’Irlandais...) y déploie tout son talent dans le rôle du prêtre « condamné », en lutte contre ses propres démons et se dépatouillant comme il peut au milieu de ses « brebis galeuses ». Un personnage attachant et émouvant qui vient contrebalancer le pessimisme ambiant du film, dont la violence de certaines scènes aurait pu être évitée...
Une esthétique léchée façon clip publicitaire et des personnages caricaturaux empêchent le film de décoller totalement. Néanmoins cette comédie noire à la symbolique forte quoiqu'un peu lourde, portée par un excellent Brendan Gleeson, trouve quelques instants de grâce.
Dans un petit village d'Irlande, un prêtre catholique est confronté à son destin et aux doutes de ses paroissiens. Construit sur un alignement de petites saynètes tragi-comiques qui font affronter notre bon prêtre à une galerie de personnages tourmentés par leur nature ou leur passé ou en quête d'un sens à leur vie, Calvary pose des questions intéressantes : Quelle est l'influence actuelle de l'église face aux questionnements de notre ère moderne? L'église reste-t-elle légitime malgré ses scandales internes? Le père James, malgré sa bonté, sa compassion et son dévouement, peut-il encore apaiser le malaise de ceux qui l'entourent? Son sens du sacrifice peut-il faire une différence? Évidemment, toutes ces questions prennent un sens particulier dans le contexte irlandais et Calvary aborde tous ces thèmes sous la forme d'une narration allégorique sans apporter de réponses catégoriques. Superbement filmé et interprété, le film est inhabituel de par son mélange de pessimisme, d'humour caustique et de questionnements métaphysiques. Toutefois, si la part d'ombre du prêtre, sa propension à écouter plutôt qu'à sermonner et la force tranquille de Brendan Gleeson font de lui un personnage attachant et tout en nuances, les personnages secondaires sont souvent réduits à leur mal-être et donc un peu unidimensionnels. Malgré beaucoup de qualités, cela rend le tout un peu insatisfaisant.
C'est probablement trop sombre pour certains, mais j'ai préféré ce film à "l'Irlandais" du même jeune réalisateur... Le projet est encore à tendance irlandaise ici avec la présence de l'acteur de plus en plus indispensable (en couverture ici) Brendan Gleeson et de son réalisateur local. Le sujet, l'ombre de la pédophilie plane sur ce film assez existantiel, de beaux paysages d'Irlande, un prêtre innocent mais qui s'égare car il préssent. On ne sais jamais vraiment de qui il s'agit, cet écorché qui veut se venger des méfaits passé de l'église, si ce n'est à la fin, mais le film aborde (heureusement) d'autres sujets.
Kelly Reilly est toujours renversante et juste dans son jeux et rôle écorchée et émotive ici. Le personnage interprêté par Aidan Gillen (GameofThrones) est vraiment savoureux, il est fidèle à son style fait de piquantes amertumes, d'un cynisme étonnamment tangible mais néanmoins humoristique. La scène finale du pardon me parait quand même un peu angélique...mais pourquoi pas ? Note 3.75 (!)
C'est un bon film, rempli de réflexions qui font souvent mouche sur la vie, la mort, la religion, la famille, le pardon, les vertus et les péchés humains, bref, il brasse énormément de thèmes. On a droit à une galerie de personnages bien dessinés (mentions spéciales au type riche mais blasé de tout et à la fille du prêtre interprétée par Kelly Reilly), sur fond de paysages irlandais évocateurs et d'une musique juste. Le scénario est solide, la mise en scène sobre, à l'image de Brendon Gleeson. La tonalité ambiante est sombre sans être misérabiliste.
Brendan Gleeson est fantastique dans ce rôle. Les noirs travers de ses paroissiens sont dévoilés les uns après les autres, jusqu'à une fin particulièrement rude. Les paysages sont à couper le souffle. A voir absolument !
Excellent film. Le suspens est installé dès la première scène, de nombreux sujets plus ou moins d'actualité sont abordés, notamment sur le rejet de la religion par la société actuelle, et pour une fois vu du coté de la religion et non des croyants ou non-croyants. La mise en scène est irréprochable, les acteurs sont très bons et les sites où le film a été tourné sont rarement utilisés au cinéma donc on ne peut que s'en réjouir tellement ils sont magnifiques (on aurait presque envie d'aller en Irlande !) Brendan Gleeson est excellent même si on met un peu de temps à s'habituer à le voir dans un tel rôle.