Je voulais vraiment voir ce film depuis quelques temps déjà, mais impossible de mettre la main dessus, et enfin, ça y est. Et bien en fait on se retrouve avec une honorable série B des années 80, au scénario sympathique mais au déroulement assez fade.
Les acteurs sont bons. Le film repose beaucoup sur l’actrice principale, Lynne Adams, franchement étonnante et à l’allure très proche de Sigourney Weaver. La ressemblance est même étonnante, et ce rôle aurait d’ailleurs pu sied très bien à Weaver. Adams se débrouille très bien et compose une héroïne à moitié dépressive avec un talent remarquable. Elle est entouré d’acteurs qui sont un cran en dessous, et notamment Wings Hauser, le fameux charpentier. Ce-dernier est convenable, mais il faut reconnaitre qu’il ne va peut-être pas assez loin dans le côté délirant et trash de son personnage qui est pourtant assez intéressant.
Le scénario est original, certes, mais le déroulement l’est beaucoup moins. The Carpenter suit en effet un rythme plutôt mou, dont les meilleurs moments ne sont presque pas tellement les apparitions du Carpenter, qui nous gratifie de scènes assez fades, mais les passages qui mettent en avant l’héroïne un peu à côté de ses pompes. Cela donne une dimension singulière au métrage, qui échappe du coup à l’impression d’assister à un bête slasher. L’idée de fin est bienvenue, mais de manière générale The Carpenter reste assez terne dans son histoire, ne décollant jamais véritablement de surcroit.
La réalisation est honorable mais ne fait pas de miracle. Wellington essaye de palier de manière à peu près convenable aux lacunes des effets horrifiques, mais il n’y a arrive pas toujours. La première scène horrifique est tellement bizarroïde qu’on a l’impression d’assister à un cauchemar de l’héroïne, et je n’ai pas le sentiment que cette impression ait été volontairement entretenue. La photographie et les décors font l’âge du film, et son petit budget. The Carpenter rebutera clairement ceux qui ne sont déjà pas fans de ces vieilles séries B américaines des années 80, avec une esthétique limite. Pour ma part je n’ai pas été choqué, mais c’est vrai que je suis assez rodé à ce genre de petite production veillottes. Les effets horrifiques sont eux aussi ultra-artisanaux. Les plus violents ne sont pas convaincants et feront même rire, cependant la méchanceté du Carpenter et le côté sans pitié de ce-dernier s’avère une petite compensation. Quant à la musique c’est typiquement années 80 avec du très simple joué au synthé, c’est sans grande imagination.
En clair The Carpenter est une petite série B rare et convenable. Souffrant surtout d’une certaine lenteur, d’un manque de gradation, d’une certaine tiédeur, le film n’ a rien d’un chef-d’œuvre et est loin d’être indispensable à l’amateur d’horreur, mais il peut représenter une petite découverte, une petite curiosité, qui sans être transcendante peut supporter le visionnage.