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peter W.
42 abonnés
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1,5
Publiée le 26 octobre 2017
Un genre de comédie musicale qui ressemble aux pubs kitch des années 80. Le casting est un mélange bizarre composé d' excellents acteurs et d' amateurs aux jeux exécrables. Évidemment certains vous parleront de chef d'oeuvre pour se faire mousser.
La ressortie en salle d'un premier volet de huit titres de la cinéaste belge Chantal Akerman (décédée en 2015) , permet de voir ou de revoir " golden eighties" (1986), sans doute l'opus le plus facilement accessible de la sélection par le grand public.
Présenté comme une comédie musicale, l'aspect comédie est à relativiser lorsque se termine le film.
Akerman fait prononcer par un de ses personnages, ce qui affleure de beaucoup de ses réalisations " partout la vie est la même".
Il y a tout de même un côté joyeux, mais simplement, en apparence dans la partition musicale ( on pense beaucoup à Jacques Demy et à Michel Legrand).
La bipolarité de la cinéaste joue un rôle majeur dans son regard sur la vie et constitue ( à mes yeux) le prisme par lequel il faut voir son cinéma.
Référence pour Haneke et Van Sant, le travail d'Akerman n'a pas que des aficionados.
On lui a reproché son intellectualisme, mais la réserve majeure qu'on pourrait lui opposer (selon moi) repose sur le fait que de nombreux de ses réalisations nécessitent " un commentaire" ou " une explication" ( ce n'est pas le cas ici).
Ce parti pris amoindrit la part hédoniste que le spectateur peut simplement attendre de la vision d'un film.
On pourra relever que les paroles des chansons ont été écrites par Akerman elle-même. Le casting fait la part belle aux femmes ( Delphine Seyrig, Lio, Fanny Cotanson ) et souligne la pertinence du choix du titre.
Film qui sous son apparence gentillet est en fait corrosif. L'amour est peu convaincant, les personnages hésitant dans leurs choix ou plus déterminés par leur réussite que par leurs sentiments. Fort bien réalisé, les personnages apparaissent à l'écran semble t il un peu sans llogique mais en fait une réalisation fort bien maîtrisée. Une comédie en apparence, chantée qui plus est, maïs en fait un drame tant les personnages sont l'expression d'une époque détruisant les sentiments.
Ce film est effectivement un chef d'oeuvre et le pire c'est que je l'ai vu presque par hasard ce qui augmente encore plus son degré de chef d'oeuvre tant je n'attendais rien de lui. Je ne me rappelle rien de ce film à part qu'à la fin, par un élan égoïste, j'avais souhaité que soit moi qui l'ai réalisé.
Au bonheur des couleurs dans une galerie commerçante dans un Bruxelles gentiment obsolète. Dans ce lieu clos, dans lequel l'amour rime avec toujours et malgré tout-le temps qui passe, la puissance de l'argent et le rappel des camps nazis jamais absent des films de Chantal-virevoltent clientes, vendeuses et coiffeuses. Avec grâce, élégance, humour et langue bien pendue. Une dynamique et bienvenue pause cinématographique dans une filmographie souvent empreinte de gravité et de mélancolie. Le talent de la réalisatrice soutenu par l'allant de ses actrices, complices autant que complémentaires, apporte au film ce grain de folie, de nostalgie et d'espoir qui fait du spectateur un spectateur heureux et reconnaissant d'un bon moment dialogué et chanté avec un entrain imperméable, comme toute comédie musicale, à la raison et à la vraisemblance. Qui s'en plaindra fors les esprits chagrins ?