Le collège, vaste espace clôt dans lequel un ensemble de jeunes adolescents inachevés cohabitent.
- Qui a aimé ses années collèges ?
- Quelqu'un ?
- C'est bien ce que je pensais.
A cette période, le bon sens et l'intelligence faisant défaut à la plupart d'entre nous, restera éventuellement quelques professeurs inspirés pour venir servir de modèles dans un environnement où, loin des yeux de nos parents, on brûlerait toutes les étapes pour devenir des adultes avant l'heure.
Car le collège, rime invariablement avec stupidité à un âge où pour exister, il est bien souvent nécessaire de s'affirmer auprès des autres, si possible en leur marchant dessus. Masquer ses faiblesses en mettant sur le devant de la scène celles des autres. L'échelle du superflu aidant, on s'appliquera donc à détruire l'amour propre du premier venu avec des pantalons trop courts, des oreilles décollées ou le moindre petit défaut facilement critiquable.
"That's What I Am" est de ces films sur la différence et la tolérance au sein d'un établissement scolaire. La plupart du temps aussi léger que les problèmes d'adolescents qu'ils dénoncent, il est bien rare d'y trouver un véritable sens profond. Et si cette histoire de "vilain petit canard" garde une morale évidente sur fond de stéréotypes faciles, elle possède malgré tout un certain charme, grâce principalement à ses jeunes acteurs et à un Ed Harris que l'on aime presque autant que ses élèves. On finit donc par se laisser prendre au jeu de ces multiples clichés malheureux de l'adolescence.
La voix-off du héros pose un regard mature sur son adolescence et permet une analyse qui évite de ne pas sombrer pleinement dans la caricature des sujets inépuisables traités ici.
Un message convenu pour un film qui pourrait facilement se visionner dans une classe de collège et qui saurait, je l'espère, faire réagir face au harcèlement scolaire.
Un autre bon point venant contraster avec l'habituelle dénonciation par la victimisation de ce type de films, c'est qu'ici, les têtes de turcs, qu'elles soient professeurs ou élèves ne sont pas larmoyantes. Elles restent fièrement attachées à leurs convictions pour finalement lier l'ensemble de l'histoire à la phrase : "Dignité humaine compassion = paix".
Sans véritablement gagner notre adhésion pleine par un manque de liant, surtout au démarrage, cette ode rétro à "l'acceptation de soi pour devenir" gagne en justesse à mesure qu'elle avance dans son récit, faisant intervenir adultes et adolescents dans un jeu où le faible n'est pas forcément celui que l'on croit.
Rien d'exceptionnel mais le sujet a si souvent été traité de façon larmoyante qu'on apprécie l'optimisme diffus de l'ensemble.