Une portion du film, qui voit le personnage d'Halle Berry tenter d'aider la jeune victime à s'en sortir, se déroule en temps réel.
Le film est produit par les WWE Studios, une filiale de la fédération de catch professionnelle World Wrestling Entertainment spécialisée dans les longs métrages. Son président, Michael Luisi, a expliqué vouloir plus s'orienter vers la production de thrillers d'action comme Dead Man Down ou The Call, deux de leurs plus ambitieux projets. La boite a également pour habitude de proposer au casting des films qu'ils produisent un de leurs collaborateurs, et c'est le catcheur David Otunga qui a été engagé comme acteur pour The Call.
Les rennes de ce thriller n'ont pas toujours été entre les mains expertes de Brad Anderson (à qui l'on doit l'envoûtant The Machinist). A l'origine, c'est le réalisateur Joel Schumacher, habitué aux films sous tension (Chute libre, Phone Game), qui devait en assurer la réalisation. C'est d'ailleurs lui qui avait engagé Halle Berry dans le rôle principal, avant de devoir subitement abandonner le projet, permettant à Brad Anderson de s'installer dans le fauteuil directionnel. Seulement, en raison d'une incompatibilité d'emploi du temps, l'actrice a elle aussi dû renoncer... avant de revenir se greffer au projet une fois que la date de tournage a été avancée.
L'idée du film a commencé à émerger dans la tête du scénariste Richard D'Ovidio après que sa femme Nicole D'Ovidio a entendu un reportage sur les centres d'appel d'urgence : "Le sujet m'intriguait, et j'avais envie d'en savoir plus. (...). Les gens ne savent pas grand-chose sur ceux qui font cette profession et de ce qu'elle implique au quotidien. On entend parfois aux infos l’enregistrement d’un des appels mais on connaît rarement l'identité des opérateurs et les mesures qu'ils ont prises ou les émotions qu'ils ont ressenties au moment précis de l'appel", se remémore Richard.
Pour les besoins du scénario, Richard D'Ovidio s'est rendu dans un centre d'appel d'urgence du 911, à Los Angeles. Il voulait savoir exactement comment cela se déroulait, pour être au plus proche de la réalité : "J'ai compris qu'ils étaient le centre névralgique de la ville. Ils géraient la police, les pompiers, les ambulances : sans leurs instructions, personne ne bougeait", explique-t-il. Il a ainsi été le témoin d'un grand nombre d'appels. "À chaque appel, mon estomac se nouait, mais les opérateurs restaient parfaitement calmes !" De cette expérience, D'Ovidio a gardé quelques histoires pour créer une oeuvre de fiction.
En apportant le scénario au centre d'appel du 911 dont Richard D'Ovidio s'est inspiré pour The Call, il s'est rendu compte que la réalité avait dépassé la fiction : "C’est alors que les opérateurs ont commencé à nous raconter l'histoire de cette fillette qui avait été enfermée dans le coffre d'une limousine et qu'ils avaient tenté de localiser à travers toute la ville", se souvient-t-il.
A l'origine, le film s'intitulait "The Hive" qui signifie "La Ruche" en français. C'est le nom donné au centre d'appel d'urgence du 911. Finalement, les producteurs ont choisi The Call, plus explicite.
Dans The Call, Halle Berry joue une opératrice d'un centre d'appel d'urgence. Pour les besoins de son rôle, elle est allée à la rencontre des gens qui travaillent dans ces structures. Une découverte pour la comédienne qui s'est donc intéressée de près à ce métier : "Tout le monde s'interroge : 'Qui sont ces individus ? Quel genre de formation ont-ils reçu, et comment parviennent-ils à garder leur calme dans de telles situations de stress ?'", raconte Berry.
Abigail Breslin, que l'on a pu découvrir dans l'excellente comédie indie Little Miss Sunshine, passe, dans The Call, le plus clair de son temps au fond d'un coffre. La comédienne a dû se préparer mentalement pour réaliser une telle performance, digne de celle de Ryan Reynolds dans Buried : "C'était assez terrifiant. Étonnamment, je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse si noir. Les yeux ne s'habituent pas à une telle obscurité. Mais tout le monde était très attentionné avec moi. En fait, je passe par deux coffres différents dans le film : celui d'une Toyota Camry et celui d'une Lincoln", se rappelle-t-elle, en poursuivant : "La Lincoln est bien plus praticable : plus spacieuse, et un peu plus confortable, mais le coffre de la Camry a plusieurs porte-gobelets !"
Pour être au plus proche de la réalité, les décors que l'on voit à l'écran s'inspirent directement des deux centres d'appel d'urgence de Los Angeles. Aucun détail n'a été omis : "Pour Jordan (Halle Berry), une importante partie de l'action se déroule au téléphone, derrière un bureau et face à un ordinateur. Malgré cela, nous voulions un lieu suffisamment grand afin de pouvoir en appréhender l'ampleur quand la caméra recule. La Ruche que nous avons reconstituée est à l'échelle des vrais centres d'appel et comprend tous les attributs de rigueur : moniteurs, écrans géants et autres éléments nécessaires à faire naitre un sentiment d'urgence. C'était notre plus gros décor et chaque détail avait son importance", explique Brad Anderson. De même pour les coffres des voitures où se retrouve enfermé le personnage d'Abigail Breslin, qui ont été aménagés afin d'y installer des caméras, certaines avec un objectif spécial dans le but d'intensifier la sensation de claustrophobie.
Dans un souci d'authenticité, les producteurs de The Call ont fait appel à un vétéran du 911, et recruté plusieurs opérateurs pour jouer les figurants.