Halle Berry est une standardiste d’un genre spécial : elle travaille pour le 911. Du matin au soir elle reçoit les appels à l’aide de milliers de personnes en détresse, pour un chat sur une branche, des voisins bruyants, une odeur de gaz ou une cuite amoureuse. Et, de temps en temps, un rapt. Bon pitch de thriller ça, se disent les rusés producteurs. Vite, ils nomment Brad Anderson, plutôt rompu au monde de la série malgré son remarqué The machinist, mais probablement pas cher, obtiennent quelques acteurs de renom, orientent l’histoire autour d’une course poursuite (à peu près) haletante : hop, le tour est joué. Bon, les gars y mettent du cœur : ils fignolent la photo, investissent en cascades, vont même jusqu’à risquer une fin inédite – des fois que le bouche-à-oreille offrirait quelques clients annexes. Seulement voilà, on a déjà vu, revu, über archi vu tout ça, au cinéma, à la télé, dans des feuilletons, des émissions, des pubs, des films et leurs bandes-annonces. L’équipe s’en fiche, sa cible aussi : The call est destiné à tuer le temps, en compagnie d’une hôtesse charmante, sans effort, sans contrainte, sans passion. Une parenthèse à la vie d’une heure trente qu’on oublie la seconde qui suit.