Surprenant film que The Call, démoli, partiellement, par la critiques dès sa sortie et qui pourtant, du fait d’un rythme trépidant d’épisode de série, parvient à scotché, en partie, le public à son siège. De fait, comme l’on soulignés bon nombre de chroniqueurs dès la sortie en salle du thriller de Brad Anderson, un novice pour ceux que ça intéresse, le film démarre sur les chapeaux de roues pour terminer maladroitement. La fin, si radicalement différente de l’excellente entrée en matière, aura eu raison de l’appréciation générale d’un film qui mérite nettement mieux qui l’appellation mauvais thriller. Non, The Call n’est pas mauvais, absolument pas, même si oui, le final n’est pas à la hauteur de l’ensemble du long métrage. Pour ceux qui n’aurait pas encore vu le film et qui se demande qu’est donc que ce final, disons simplement que Brad Anderson saute du film policier efficace et rythmé au survival traditionnel sans sommation.
Oui, alors que dès l’entrée en scène du service téléphonique du 911, police de Los Angeles, le public est captiver par l’aspect original de l’approche, dès la clôture d’une séquence d’introduction éprouvante, le ton est donné par un kidnapping oppressant qui renvoie le public à une course poursuite entre bien et mal. Communiquant avec le 911 du coffre de la voiture de son ravisseur, une jeune fille, mal barrée, tente, avec l’aide de Jordan (Halle Berry) en faisant en sorte que la police localise sa position. Dans cette optique, le cinéaste use de procédés intelligent, novateur. L’on pourra alors citer les trouvailles du feu arrière et de la trace de peinture, notamment. Par ailleurs, sur cette portion de film, les évènements s’enchaînent efficacement, l’activité policière et crédible et le suspens rondement mené.
Dès lors que madame l’héroïne prend à cœur le sauvetage, en mode individuelle, le film bascule malheureusement dans un stéréotype des plus fades. A la suite d’un monstrueuse faute de crédibilité dans le scénario, une lacune policière qui ne cadre pas avec le service assuré jusqu’alors, Halle Berry, son personnage, devient l’héroïne d’un combat final digne d’un film de genre moyen. Un bourreau psychopathe, une jeune victime traumatisée et une nouvelle venue héroïque s’affronte pour leur survie respective dans un décor oppressant. La toute fin, surprenante, n’est certes pas mauvaise, mais comment en est-on arrivé là? La transition entre film policier dynamique façon Phone Game vers le survival usé jusqu’à la corde, peu crédible, est douloureuse et l’on ne ressent alors que déception face à cette faute de goût, de subtilité.
The Call est une démonstration parfaite du fait que le cinéma américain peine à garder ses personnage cloisonné à leurs fonctions propres. Ici, l’aspect de coordination entre les différents services de police passe à la trappe au profit d’un vendetta suicidaire personnelle malvenue. Dommage. Halle Berry, n’étant plus forcément une actrice rassurante, elle l’était il y a dix ans, s’en sort pourtant avec les honneurs. Si le reste du casting n’a que très peu d’importance, hormis un sergent de police carrément détestable, tout le monde fait son travail en vue d’aboutir au résultat escompté par le cinéaste. Un réalisateur, Brad Anderson, qu’il faudra dès lors suivre de près tant sa maîtrise des trois premiers quart du film est totale. Dommage que tout parte en quenouille par le suite. 12/20