« The Call » où l’archétype du thriller américain trépidant et efficace… Certes, les ficelles sont grosses et les rebondissements un peu éculés, mais « The Call » fonctionne, essentiellement pendant les deux premiers tiers du film. C’est intéressant et plutôt instructif de découvrir comment fonctionne le 911 aux Etats-Unis, de découvrir et de comprendre comment ils apprennent à gérer psychologiquement des situations de crise, comment ils appréhendent avec sang froid le danger à l’autre bout du film. Le casting est excellent, même si on peut trouver que Mickael Eklund, qui joue le méchant, à tendance à en faire un petit peu trop et à tomber dans une certaine caricature, surtout sur la fin. La réalisation est sans imagination mais le but étant de nous tenir en haleine, elle remplit son office. Le scénario est vraiment intéressant pendant toute la traque en voiture, on est vraiment tenu en haleine sans une seconde de répit parce que tout s’articule parfaitement. Le problème c’est que le dernier tiers du film est décevant. Jusque là, on était prêt à fermer les yeux sur la psychologie très sommaire des personnages, la musique entêtante et pas très subtile, les petites invraisemblances
(par exemple, alors que les appels au 911 se succèdent normalement 24h/24 toutes les minutes, d’un seul coup, plus personne n’appelle et tout le monde peut se concentrer sur l’affaire !)
, mais d’un seul coup, le film se perd. Et à partir de là, les clichés se succèdent, on a l’impression de revoir un film qu’on a déjà vu 100 fois avec les mêmes effets de surprise
(quand on assomme un type, il faut continuer à le garder à l’œil quand même, bon sang !)
, les mêmes invraisemblances
(le type poignardé mais qui enlève le corps étranger et continue à terroriser ses pauvres victimes comme si de rien n’était)
, la « psychologie » du tueur verse un peu dans le n’importe quoi. Quant à la toute fin, c'est-à-dire les 3 ou 4 dernières minutes, elle est brutale et assez malvenue, pour ne pas dire un peu malsaine. C’est comme si ce thriller avait essayé d’être original et inventif pendant une bonne heure avant de « lâcher prise » et de se mettre à coller de beaucoup trop près au cahier des charges du thriller américain standard… Y’a pas à dire, c’est dommage.