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    Les Soeurs de Gion
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    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 décembre 2013
    Kenji Mizoguchi, l'un des plus grands réalisateurs japonais, cinéaste à la centaine de film considère celui-ci comme son premier véritable long métrage (pourtant tourne depuis 1923 jusqu'en 1956). Le succès populaire qui suivit ajoute à la postérité de l'oeuvre... Ce film fait partie du genre "Gendai geki", soit des films qui mettent en scène des histoires d'amour impossibles entre prostituées et protecteurs. Précisons d'abord eux choses. 1 - Mizoguchi sera le réalisateur féministe du Japon, le fait que sa soeur ait été vendue comme geisha par son père ne doit pas y être étranger. 2 - les geishas ne sont pas des prostituées, elles étaient avant tout des compagnes de prestiges et symboles d'une bienséance toute japonaise. Les faveurs sexuelles étant exclusivement (et pas obligatoire !) réservées à leur seul protecteur... Gion n'est pas un choix au hasard, il s'agit du quartier historique le plus ancien des Geishas dans la ville tout aussi symbolique de Kyoto. On y suit donc deux soeurs, l'une expérimentée, l'autre plus jeune, cette dernière va vouloir se venger des hommes d'une façon qui la placerait comme pionnière du féminisme. Entre liberté de choix et volonté d'indépendance Mizoguchi signe une histoire comme précurseur du féminisme, une modernité surprenante en ce milieu des années 30 (les militaires prennent le pouvoir en 32, conquête de la Mandhourie, Japon qui se retire du SDN en 33, invasion de la Chine en 37, bref retour à un empire conservateur). Mais ce féminisme avant l'heure est atténué par l'aigreur de la plus jeune, qui mène une sorte de vendetta des moeurs qui la mènera à sa perte. Le monde est encorecelui des hommes qu'elle le veuille ou non. La dernière scène est, à ce point, d'un pessimisme terrible. Si le réalisateur use du naturalisme un remake aujourd'hui en ferait sûrement un thriller sensuel. Notons que ce film, écrit avec son fidèle scénariste Yoshikata Yoda, est le prolongement de "L'Elegie d'Osaka" ; prolongement et non suite, mais il s'agit d'un dyptique officielle sur le thème de la prostitution. Un grand film, sombre et réaliste auquel, pourtant, il manque une dimension plus précise de la condition des geishas (aucune scène sur leur quotidien traditionnel ou leurs obligations). Néanmoins il s'agit d'un film important qui se doit d'être vu et conseillé.
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 30 juin 2010
    Ouf ouf ouf, j'aime bien parler de films que personne n'a vu et pour lesquels je n'aurai aucun commentaire (d'ailleurs il suffit que j'écrive cela pour qu'un petit malin décide d'en laisser un - de commentaire).
    Bref, j'avais adoré Contes de la Lune Vague ... et aussi Les Amants Crucifiés. Donc je regarde ce film de Mizoguchi d'il y a ... 74 ans ... et je suis assez déçu. De la magie des oeuvres citées ci-dessus je ne vois pas grand-chose, sauf peut-être quelques beaux plans séquences, et des attitudes féministes qui sont diablement en avance sur leur temps.
    Sinon le film est assez ennuyeux, bien que très court, heureusement, et à vrai dire, les acteurs masculins se ressemblent tellement tous que je ne suis pas sûr d'avoir suivi toute l'intrigue. Bref, il s'agit de geishas cherchant protecteurs, une vieille, et sa soeur, plus jeune, plus moderne, mais aussi manipulée au final.
    C'est noir, c'est sûrement un moment de cinéma important, mais au final ça suscite l'ennui, surtout dans cette version un peu floue par moment. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
    Spiriel
    Spiriel

    37 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mars 2008
    20 ans avant la mythologique Rue de la honte, Mizoguchi s'intéressait déjà (et pour cause, ses parents ayant vendu sa soeur au bordel lorsqu'il était jeune) au sort des prostituées, ici dans le mythique quartier des geishas de Kyoto, Gion. Deux soeurs, l'aînée accepte d'être utilisée par les hommes, pensant réputation et obligation, la cadette refusant en bloc cette soumission, mettant en avant son éducation pour affirmer son refus. Un peu comme Wakao Ayako 20 ans plus tard, elle décide de manipuler les hommes, leur extorquant argent et cadeaux, n'hésitant pas à être odieuse, comme si elle se devait d'être pire que les hommes (qui, bien que lâches et irresponsables, ne se voient pas privés de leur humanité, un peu comme dans Barry Lyndon) pour échapper à leur domination. Si comme Redmond Barry, cette prise d'initiative va la mener à une situation radieuse, elle aura dans le même temps semé les graines de sa vertigineuse chute, se mettant même sa soeur à dos. La bouleversante scène finale du film expose l'impossibilité pour une personne seule de changer durablement son statut, malgré son obstination jusqu'au boutiste. L'aînée ne s'en sort pas mieux. Le film résonne encore aujourd'hui où l'émancipation des femmes est encore embryonnaire au Japon. La cadette a ternie définitivement sa réputation, mais y a-t-il un autre moyen que la rébellion pour améliorer son statut? Oui, mais cela ne passe que par un mouvement global, visiblement impensable tant que les traditions passent avant l'intérêt commun. Du côté de la technique, on sent les moyens légers. Les caméras saccadent un peu. Toutefois, on ressent dans les plans longs et distants et la science du mouvement de caméra et d'occupation de l'espace les prémices du cinéma qui dépassera Dreyer et Murnau. Par contre, la photo et la lumière n'ont pas encore atteint le niveau stratosphérique des années 50.
    Un film intelligemment féministe comme il y en a peu, les femmes n'étant ici pas idéalisées comme chez Cukor & co.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    589 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2009
    Bien que tous les Mizoguchi vaillent 4*,il faut bien faire quelques différences entre les oeuvres parfaites (les amants crucifiés,les contes...) et les autres.Ce film est très réaliste,il l'est même d'une façon surprenante chez cet immense cinéaste qui aimait dire qu'il n'était qu'un artisan.Nul romantisme ne se dégage,le niveau intellectuel vole bas.Entre la soeur résignée et l'autre provocatrice et malveillante on ne quitte pas son siège.Les propos sont rudes et la fin sans concession...Elle ne pouvait être différente au japon à cette époque.Inutile d'ajouter combien la mise en scène fluide et claire donne au récit toute son authenticité.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 27 mars 2008
    Deux soeurs geishas dans le Japon d'avant-guerre: l'aînée à la conception traditionnelle et restant très attachée à son protecteur déchu, sa cadette ambitieuse et faisant payer aux hommes sa condition de geisha. Ce film de Mizoguchi est d'abord une dénonciation de la condition de ces femmes, exploitées et mises au ban de la société. Le film est drôle, fluide et aux vifs rebondissements. Même si sa fin est un peu trop moralisatrice, saluons cette oeuvre qui annonce le féminisme.
    BigDino
    BigDino

    8 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 juillet 2015
    Film réaliste, sur le thème cher à Mizoguchi de l'asservissement de la femme, c'est un film très pessimiste, où quelle que soit la manière de faire de ces femmes, elles se font finalement avoir par les hommes, qui s'estiment avoir des droits sur elles. Même les personnages masculins semblant plus sympathiques se révèlent finalement comme des exploiteurs.
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