Chronologiquement sis entre deux volumes des Avengers de Joss Whedon, Captain America, deuxième volet, le soldat de l’hiver, est l’un des plus gros films de la phase deux des productions Marvel-Disney. Pour ne pas refaire l’historique de la franchise des super-héros de l’écurie, disons simplement qu’à l’image de Thor, le capitaine n’avait pas connu de départ fulgurant et avait été ensuite remis en selle par le film à succès de Whedon. Meilleur qu’un premier opus sirupeux et guimauve à souhait, cette deuxième apparition, en solo, du super soldat, se démarque comme une exemplaire démonstration d’action sans réelle discontinuité. Plus de ci, plus de ça, avouons tout de même que le spectacle orchestré par les frères Russo, sous l’égide du toujours omniprésent Kevin Feige, vaut son pesant de cacahuètes. Le tandem de cinéastes à la barre, certainement pour une expérience unique, démontre un savoir-faire indéniable en matière de mise en scène de l’action. A défaut d’être captivant, dans sa narration, le film est spectaculaire à bien des égards. Cela est-il suffisant pour faire du Soldat de l’hiver un hit dans la veine des Avengers? Certainement pas. Pour autant, celui-ci peut se targuer d’être l’un des gros spectacles de l’année en cours, un objectif certain pour Marvel qui semble toujours d’avantage à vouloir. Pour en revenir au scénario, disons simplement qui si l’idée générale est indéniablement en totale cohésion avec la trame généralisée des vengeurs, l'évolution du récit est laborieuse. En effet, tout n’est ici prétexte qu’à la l’action, à la démolition et aux spectaculaire effets visuels. Dès lors, peu importe qui fait quoi, qui défend quoi ou qui, du moment que le capitaine et sa belle compagne rousse soient forcés de tout casser sur leurs passages respectifs. Le succès des films de l’alliance Marvel et Disney étant indéniable, les erreurs narratives sont permises du moment que le film en jette, aussi bien visuellement qu’en terme d’humour. Ce second volet du Captain America en est le parfait exemple. Au final, tout le monde y gagne. Les réalisateurs mettent une bonne claque à leurs palmarès, Chris Evans continue de monter dans le star système, Scarlett Johansson perpétue une fois de plus son statut de Sex-Symbol absolu, quelques seconds rôles viennent redorer leurs blasons (Frank Grillo, entre autres), et la production s’en met plein des fouilles.Oui, tout le monde y gagne et tout le monde semble s’en contenter. Le film assure son cahier des charges mais démontre au passage une faille dans l’entreprise cinématographique Marvel. En effet, la liaison entre les différents personnages, différents univers ne semble fonctionner que lorsque Whedon est aux commandes. Il paraît en effet étonnant, d’un strict point de vue logique, que seul le capitaine doit sauver le monde ici, alors qu’il est en tout état de cause seconder par toute une équipe de super-héros. Mais peu importe, l’on s’en moque, ce film là, on l’a vu et on ne le reverra pas, c’est du moins mon option en attendant de voir si le prochain film du la firme sera mieux ou plus spectaculaire encore. 11/20