Il a fallu bien du courage et de la détermination à Martin Provost pour réaliser un film autour de Violette Leduc, écrivaine injustement méconnue de nos jours. Ce film retrace vingt-deux ans (1942-1964) de la vie d'une femme écrivain au talent exceptionnel. Un parcours émaillé de livres exigeants, audacieux, et dont la prose poétique n'a trouvé que très tard, après plusieurs échecs cuisants, un grand succès public. Avec " La Bâtarde", en 1964, qui aurait dû avoir le prix Goncourt s'il n'avait pas effrayé certains jurés le jugeant trop scandaleux. Quarante et un an après sa mort, Martin Provost nous offre un film rigoureux et raffiné ne cédant jamais à la facilité. Tout y est soigné, minutieux, précis et fidèle tant à l'oeuvre qu'au personnage baroque qu'était Violette Leduc. Emmanuelle Devos est une époustouflante Violette. Elle a tout compris du personnage et en restitue parfaitement toutes les facettes. Sandrine Kiberlain est une extraordinaire Simone de Beauvoir, qui a enfilé avec un bonheur évident les habits du "castor". Les autres acteurs sont également au rendez-vous. Aussi bien la grande Catherine Hiegel dans le rôle de la mère de Violette, que Jacques Bonnafé dans celui de l'écrivain-voyou Jean Genet, que le subtil Olivier Py dans l'écrivain canaille Maurice Sachs, ainsi que le troublant Olivier Gourmet dans le rôle du richissime parfumeur, collectionneur et mécène "radin" Jacques Guérin. Merci à Martin Provost de nous avoir rappelé ou convaincu que Violette Leduc est une des plus grandes voix de la littérature française du 20ème siècle. Jean-Claude Arrougé
Avant-première de "Violette" hier soir à France Télévisions. Le nouveau film de Martin Provost, le réalisateur multi-césarisé de "Séraphine", a pour héroïne l'écrivain féministe Violette Leduc. Elle fut la protégée de Simone de Beauvoir. Mais elle souffrit aussi de cet encombrant patronage. Emmanuelle Devos est comme à son habitude parfaite. Mais était-elle la mieux placée pour incarner une femme réputée pour sa laideur ? Sandrine Kiberlain incarne le Castor avec la révérence due à l'auteur du Deuxième sexe.
Je n'avais pas compris le torrent d'éloges qui avait accueilli "Séraphine" à sa sortie. Son académisme intemporel ne m'avait pas convaincu. J'adresserai les mêmes critiques à Violette qui lui ressemble par bien des aspects. Cette histoire trop longue (2h19) d'une femme aliénée qui trouvera son salut dans l'art trouvera-t-elle son public ? Sortie le 6 novembre
Violette est un hommage à Violette Leduc, auteure injustement oubliée. A celle qui s'est livrée à Simone de Beauvoir et qui a osé parler de son homosexualité et de son avortement. A celle qui a puisé dans une solitude imposée toute la force de son écriture. Un grand bravo à Provost de réussir à dresser le portrait de cette femme et surtout, de nous plonger dans les textes de Leduc.
Vu au FiFF à Namur. Film sublimé par l'actrice Emmanuel Devos, en femme mal dans sa peau, assez brute de décoffrage. Plongée dans le monde fascinant de la littérature française d'avant-guerre. Découverte pour moi de deux femmes écrivains méconnues un siècle plus tard. Pas facile de vivre son homosexualité à une époque où les femmes commençent seulement à prendre la parole. Œuvre superbe de pudeur dans la digne lignée de Séraphine.