Throp c’est throp… Autant je pouvais encore être quelque peu réceptif aux tentatives de Kenneth Branagh d’instaurer une petite atmosphère shakespearienne dans son univers numérique suintant ; autant je pouvais m’amuser du recul apporté sur l’absurdité du personnage et des situations dans la deuxième partie du premier opus (…et encore, au final j’avais mis 2/5, donc c’est à relativiser) ; autant là, avec cette suite, la coupe a vite été pleine. A dire vrai, elle l’a été dès la première minute, c’est dire ! Alors – c’est vrai – dans les faits ce « Thor 2 » n’est pas si différent que « Thor 1 ». Donc pourquoi vomir en bloc ce qui passait encore à peu près auparavant ? Eh bien parce que justement, le problème vient du fait qu’au final, ces deux films ne soient pas si différents. D’ailleurs, le vrai problème, c’est que « Thor 2 » ne soit pas si différent non plus d’ « Avengers » 1 et 2, de « Captain America : le soldat de l’hiver », et j’en passe… A chaque fois le même film ! A chaque fois le même business-plan ! A chaque fois les mêmes scènes et la même structure ! Le seul début est déjà en soit une insulte faite au cinéma et au spectateur ! Allez, déluge numérique ! C’est parti ! Pourquoi ce déluge sous forme de grosse bataille dantesque ? Parce que c’était le meilleur moyen de commencer cette histoire ? Parce que c’était la meilleure porte d’entrée à cet univers ? Bien sûr que non ! Si on déverse un dégueulis d’effets spéciaux surchargé de numérique à tout va, le tout appuyé par une cacophonie musicale, c’est juste parce qu’on nous prend pour des demeurés ! Ah ça ! Le spectateur, il faut le goinfrer ! Il n’est pas capable d’attendre deux minutes ! S’il vient, c’est forcément pour qu’on le tartine jusqu’au gosier d’effets qui puent le pognon ! Je trouve le procédé scandaleux parce que là, clairement, dans « Thor 2 », on a même plus à faire à un film au sens narratif du terme. On ne nous raconte plus d’histoire. L’intrigue, elle doit se lancer au bas mot au bout d’une demi-heure, une fois qu’on a fait tout le tour des personnages et des décors, le tout étant justifié par des discussions insipides. Franchement, tout ce film, je l’ai regardé de façon totalement ahurie, allant jusqu’à me demander ce qu’on espérait de moi face à un truc pareil. Toutes les situations, tous les dialogues, tous les personnages ne sont que des empilements de clichés vides de substances. On enchaîne ça à la va-comme-je-te-pousse péniblement sur deux heures, afin qu’on aille jusqu’au bout d’une énième guerre lambda, lancée par un méchant lambda, issue d’une galaxie lambda, et qui sera battu au cour d’un énième dégueulis numérique lambda… Mais… Mais c’est d’un triste ! On en est vraiment arrivé là ? Et encore, je me dis qu’heureusement que je ne suis pas allé le voir au cinéma celui-là parce que sinon, je n’ose imaginer ma réaction à la sortie ! Et pourtant ! Malgré tout, j’ai beau l’avoir regardé à l’arrache un soir à la télé, avec un peu de boulot sous le coude, ce film m’a quand-même énervé au plus haut point ! Alors après, je sais, ce n’est pas la première fois que je le dis – et je me doutais presque avant de voir ce « Thor 2 » que j’allais certainement le redire – mais il serait temps qu’à Hollywood on comprenne qu’on est arrivé au bout du bout d’une logique d’exploitation là, et qu’il va falloir clairement songer à repenser le truc dans les années à venir parce que sinon, je crains un bon gros vieux retour de bâton. Moi je dis ça, je dis rien… « Thor 2 » c’est juste la quintessence de l’horreur. Songez-y, mesdames et messieurs d’Hollywood… A bon entendeur…