Sous la tutelle de Kevin Feige, voilà qu’un certain Alan Taylor, Monsieur Games of Throne, livre la deuxième aventure du dieu Thor sous l’estampille Marvel. Faisant partie intégrante d’une dénommée phase 2 dans l’univers Disney-Marvel, Thor le monde des ténèbres s’inscrit en quelque sorte comme l’un des suites des Avengers de Joss Whedon. Certes, tout le monde connaît l’histoire mais il s’agit juste là de resituer le contexte pour les non-initiés. Alors qu’en solo, les premières pérégrinations du dieu viking étaient pour le moins laborieuses sous la direction de Kenneth Branagh, l’on pensait sincèrement amener la nouveauté en offrant le fauteuil de réalisateur à un homme à qui HBO aurait offert une certaine forme de gloire. Si la réalisation d’Alan Taylor est hautement impersonnelle, le studio étant le réel directeur du projet, il constitue pour autant un bel exercice pour un homme qui passe de la télévision au cinéma.
Bref, le contexte économique placé, quand est-il réellement de ce monde des ténèbres? Eh bien il s’agit purement et simplement d’un divertissement remplissant son contrat à grand renforts d’effets spécieux, d’exhibitions de corps musclés et de décors grandiloquents. Pour autant, jamais oh grand jamais le Thor d’Alan Taylor ne pourra rivaliser avec le déferlement des Avengers, pas plus que n’a pu le faire l’Iron Man de Shane Black. S’il semble un tantinet meilleur que l’opus premier, le fait est que le scénario est plus approfondi, il n’y a aucune frontière notable entre le travail de Branagh et celui de Taylor. L’on se retrouve sincèrement à explorer une suite logique à un film tout ce qu’il y a de plus moyen, la réelle force de la firme étant de rassembler ses héros, ce qui n’est pas le cas ici. A défaut d’un spectacle permanent comme seul Whedon fût capable d’en offrir, l’on ronge son frein ici en élaborant un scénario mythologique plus profond, en somme à la hauteur de la teneur du propos habituel d’Alan Taylor.
Accessoirement, tout le monde rempile, du beau Chris Hemsworth à la belle Natalie Portman en passant par Renée Russo et Anthony Hopkins. Dans une mesure peut-être plus embarrassante, l’on retrouve une fois encore Loki, alias Tom Hiddleston, toujours comme perturbateur, joker commercial et artistique de la production. Difficile de critiquer le jeu du comédien qui l’interprète mais avouons qu’une troisième fois suffit en ce qui concerne Loki, alors que le sait que l’on en aura encore à manger de ce coté là. Autre fait regrettable, mais cela n’est qu’un avis subjectif de ma part, l’action se déroule en grande partie dans des mondes imaginaires digne de l’Heroic Fantasy et non sur notre bonne vieille terre. Si le scène finale offre son lot de spectacle, avouons que le reste du film, notamment l’assaut sur Asgaard tombe plus ou moins dans l’indifférence à force de kitsch.
Bref, un Thor tout beau tout neuf au sortir du superbe divertissement de Joss Whedon et qui peine sincèrement à trouver ses marque, un charisme propre, en individuel. Rien ne prête ici franchement aux réjouissances alors que l’on commence sincèrement à connaître les humeurs du dieu nordique, les malices de son frère déchu et la mièvrerie de Natalie Portman, à mille lieues de ses grandes prestations. Si la sortie d’un tel film est pour ainsi dire un réel évènement, quand est-il, à terme de la qualité proposée? Certes, l’on est divertit mais ne pouvait-on pas en attendre d’avantage d’un gars tel qu’Alan Taylor, d’un superviseur soi-disant merveilleux tel que Kevin Feige. Si je n’éprouve finalement que peu de déception face à cet opus mineur, c’est peut-être bien du fait que l’univers Marvel est trop léger pour faire de son cinéma quelque chose de vraiment grand. Reste à espérer que la prochaine réunion de tout ce beau monde permettra au public d’en prendre à nouveau plein la gueule, pour de toute manière toujours en rester là. 09/20