Ce qui est sûr c’est que « Flight » est et restera une œuvre mineure dans la filmographie du grand Robert Zemeckis. Ce n’est pas pour autant que « Flight » ne vaut pas le coup d’œil, bien au contraire. Après avoir brièvement introduit son personnage principal, Robert Zemeckis nous livre la meilleure scène de crash de l’histoire du cinéma ! Pour le coup, voici un argument de taille pour aller voir ce film au cinéma, plutôt que de le télécharger sur internet. L’effet est beaucoup plus marquant et spectaculaire en salle ! La mise en scène est brillante, par son incrustation au plus près, pour que nous, simple spectateur, y croyons de bout en bout. Après cet évènement qui dure une trentaine de minutes, le film quitte le côté spectaculaire pour s’embarquer dans le procès faisant suite au crash, et dans la psychologie de Whip Whitaker. Denzel Washington livre une prestation extraordinaire, dans le rôle de ce pilote de ligne avec un sérieux penchant pour l’alcool et la drogue. Après cette scène du crash, « Flight » va devenir très, très bavard mais on ne s’ennuie pas trop et l’on suit cette affaire juridique avec un véritable intérêt. Le personnage féminin joué par Kelly Reilly n’a juste pas sa place dans ce film, tant elle n’est d’aucune utilité et vient juste encombrer ce récit d’une pseudo histoire amoureuse à deux balles. Don Cheadle, sans être extraordinaire, livre une prestation correcte à l’image de son personnage : sans réelle consistance. Celui qui crève littéralement l’écran, alors qu’il n’apparaît que dans trois scènes, est John Goodman. Cet acteur ne cesse de me surprendre et de m’impressionner. Il interprète un pote à Whip Whitaker qui, à l’occasion, lui apporte ce dont il a besoin : ses vêtements, affaires personnelles, alcools et drogues en tout genre ! C’est fou comme John Goodman joue les tarés comme personne. On ressort de la salle en ne se souvenant que de ces scènes, en plus de celle du crash. Jusqu’aux dix dernières minutes de la fin de « Flight », le film tient la route avec une certaine cohérence où l’immoralité règne avec joie. Mais là, lorsqu’arrivent les dix dernières minutes fatidiques, le film devient moralement juste. À croire que le film n’assume pas son immoralité qui faisait sa réussite depuis le début, et du coup, pour se faire pardonner, nous pond une fin où le bien l’emporte sur le mal, où la morale bien pensante est reine. Foutaise. Le film se tire une balle dans le pied et perd de sa crédibilité. C’est dommage.