Cela fait déjà un bon moment que le jeu de la comédienne belge Yolande Moreau a conquis les cinéphiles : en 1985, elle était Yolande dans "Sans toit ni loi" d’Agnès Varda. Depuis, elle a enchaîné les films, le plus souvent dans des seconds rôles, parfois dans un premier rôle, comme dans "Séraphine", probablement son rôle le plus important. Il y a 9 ans, elle s’était lancée dans la réalisation, en collaboration avec Gilles Porte, avec "Quand la mer monte", César du meilleur premier film en 2005. Cette fois ci, elle est seule aux commandes pour "Henri", film de clôture de la Quinzaine des Réalisateurs en mai dernier. Ce film nous raconte la rencontre de deux paumés, Henri, un veuf peu bavard et Rosette, une jeune femme souffrant d’une déficience mentale légère mais qui aspire à être dans la norme et, en particulier, à connaître une sexualité normale. Henri, Rosette, dans le film de Yolande Moreau, ces deux personnages ont une importance égale. Comme il était difficile, après le Rosetta des frères Dardenne, de donner Rosette comme titre à un film belge, le choix du titre s’est porté sur Henri ! Et Henri montre avec force que Yolande Moreau est une réalisatrice prometteuse qui, espérons le, n’attendra pas 9 ans pour venir nous présenter une de ces histoires tendres et décalées dont elle semble avoir le secret.