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Nelly M.
94 abonnés
525 critiques
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3,0
Publiée le 14 janvier 2014
Glissé dans la peau d'un travailleur social plein d'écoute on peut tenir les presque 2 heures. Egalement si l'on a juste survolé le milieu des êtres à "absences répétées". Ceux qui s'estiment hors des dérives mentales décrites vont invoquer la fraternité, le respect de tous, abrités derrière un commode et lâche "ne pas juger". Les soignants adhèrent... ou lèvent les bras au ciel tant les borderline(s), capitalisme sauvage accélérant la cadence, reviennent faire partie du quotidien de tout un chacun. Au bout de l'introduction, oupse, grosse ficelle... que Henri le restaurateur ait une femme du style de Lio, étonnement mais on veut bien.. Qu'ensuite il se rapproche de Rosette, léger malaise à moins d'être en apesanteur ou ramené chez les Deschiens au côté naïf mâtiné d'absurde qui rejoint le divertissement. Par bribes à la télé oui. Non stop ainsi, lourd sur l'estomac. Y manque l'intensité de "Quand la mer monte" auquel le regretté Gilles Porte avait contribué. Les lieux décrits, l'atmosphère, les accents y sont bien, font que la démarche globale tient la route. Certes en cahotant, la dernière partie délivrant l'oxygène longtemps espéré. C'est le déroulement des étapes, la façon de placer les outrances qui m'ont personnellement éreintée. Côté direction d'acteurs, Jackie Berroyer égal à lui-même, le côté nature de Miss Ming et Pippo Delbono bien net, hélas trop éléphants dans un magasin de porcelaine ! Ensemble plaisant, sauf qu'on peut rester sur le sable. Ils sont trop vite cernés tout de suite dans leur laborieuse quête l'un de l'autre par simple mimétisme. Un moyen métrage ou même un court suffirait. Et ce malgré l'élan qu'on est nombreux à avoir pour Yolande Moreau et son univers ! Cette fraîcheur de vues qu'elle garde. La prochaine fois peut-être.
Un bijou de poésie et de sensibilité. Difficile de "noter" un film aussi inclassable dans lequel Yolande Moreau s'approche avec délicatesse des personnages, tous excellemment interprétés. C'est beau, c'est tendre, c'est drôle. Plusieurs scènes sont particulièrement réussies tant sur le plan du scénario que de la prise de vue, avec une mentions spéciale pour la scène où les deux acteurs sont de chaque côté de la baie vitrée. Un moment de cinéma. Le film aurait pu s'appeler "Rosette" tellement l'actrice est présente.
Il est des lieux si soumis à l'emprise de la rouille que même la mort y ressemble à un lambeau grisâtre qui tombe en silence. Il est, là-bas, des vies si ternes que l'éclat d'une larme suffit à les illuminer pour le reste des jours, et des visages si lisses que la moindre fossette devient un puits de joie. Présenté comme ça, passer un week-end à Mittelkerk relève de la tentative de suicide par omission et c'est sans doute se qui serait arrivé à Henri sans la présence d'une handicapée dont le cœur a heureusement conservé la générosité enfantine malgré une connexion synaptique bas-débit, il est vrai nettement plus touchante que celle à peine plus rapide des taxis parisiens. Géant italien perdu sous ce ciel si bas qu'il faut lui pardonner, Henri tente de rester à flot en noyant son deuil dans la bière, ce qui est une double performance linguistique, surtout quand l'aimée a fini dans une urne. Coincée entre deux piliers de comptoir de type néo-prolétaire dont l'amitié se mesure en chopines, sa masse imposante a bien du mal à exprimer la délicatesse des sentiments qui le submergent quand Rosette, sa nouvelle fille de salle, aussi empruntée de ses bras qu'un sémaphore par temps de brouillard, lui annonce, avec l'impudeur d'une Cassandre encore vierge, « Monsieur, il n'y a plus de savon. » La scène est bouleversante d'intimité refoulée et nul n'est besoin d'être versé dans le symbolisme cosmétique pour y sentir la naissance d'un grand amour encore platonique, que le cafetier plein de réserve va nier dans le cagibi du même nom sous le prétexte fallacieux d'y puiser une savonnette. Il faudra attendre la deuxième réplique culte du film «Il n'y a plus de terrine » pour qu'il fasse enfin montre de virilité, tranchant dans le lard, enfin, dans le pâté, avec la décision d'un Salomon d'arrière-cuisine. On comprend alors que les choses sérieuses vont commencer, du moins sur le plan amoureux. C'est à ce genre d'ellipse élégante qu'on reconnaît les grand cinéastes, de ceux qui peuvent aborder les sujets délicats sans troubler le sommeil des psychiatres pudibonds ni passer pour des pervers. [...] La suite sur le blog ad-absurdum.
Je n'ai pas voulu voir ce film dès sa sortie, préférant jusqu'à ce jour voir d'autres films. Et bien je regrette de ne pas l'avoir vu plus tôt. C'est un très bon film, tendre, émouvant, intimiste. Je l'ai nettement préféré à d'autres "conneries" qui jouent en ce moment. La deuxième moitié de ce film est vraiment intéressante, quand les deux personnages principaux partent tous les deux pour plusieurs jours au bord de la mer.
Plusieurs très bonnes choses à tirer de ce film. Je donne l'exemple de l'histoire de la poubelle : sortir sa poubelle tous les matins, banalité effroyable au cœur d'une vie de merde, d'un couple de merde ("elle était chiante mais on l'aimait bien"). Et pour quelqu'un d'autre, sortir cette poubelle, c'est avoir une vie normale, c'est avoir la capacité à avoir une vie de merde. Le décalage est fabuleux, l'appel à la vie. Le mec perd sa femme et décide de refaire sa vie, parce qu'il s'aperçoit qu'il ne se connait pas vraiment. Cinématographiquement, ce n'est pas une extase technique, mais c'est un film humain dont on sort revigoré. Un film parlant, criant, et moi c'est ce qui me plaît au ciné.... réfléchir un peu et sortir avec de l'élan vital. Catégorie : film vivant dans un décor terne. Critique PMU : "Santé bonheur, pipe à toute heure"
Un très beau conte, épuré et poétique. Yolande Moreau confirme qu'elle est une réalisatrice majeure. L'une des réussites de la Quinzaine des Réalisateurs 2013.
Film divertissant mais j'ai cependant été déçue par un scénario un peu trop simple à mon goût, des personnages légèrement clichés et quelques longueurs sur la fin.
J'aime pourtant la personne et l'univers de Yolande Moreau mais d'avantage quand elle est dirigée... Ce film pourrait être un bon court métrage mais là c'est trop long, il se passe peu de chose! Ca semble démarrer quand ils partent au bord de mer, et du coup on attend de cette relation quelque chose de plus, plutôt que cette fin sans fin...! On s'attache pourtant à ce personnage qu'est papillon qui semble moins dans un handicape qu'Henri... C'est peut être cela qu'à voulu montrer la réalisatrice...
Merci Yolande Moreau de nous offrir un tel film: sobre et simple, émouvant et tendre, juste et bouleversant. Ce portrait de deux solitudes qui se rencontrent, traité avec pudeur et retenue, sans jamais verser dans le pathos, touche au cœur et parle à chacun d'entre nous. Appétit de vie, de bonheur, on en sort ému, heureux et le cœur gros. cette générosité à l'écran est magnifiée par une véritable mise en scène de cinéma, toute en grâce et en poésie brute. Que du bonheur !
Magnifique, tout est juste,délicat, Yolande Moreau d'un naturel déconcertant passe derrière la caméra et réussit un très joli film. A voir et à savourer
Le cinoche belge... Mélancolique, drôle, poétique, touchant mais jamais larmoyant. On ferais bien de s'inspirer un peu de nos voisins du plat pays pour faire des films. Henri s'inscrit dans cette mouvance. Le rythme est lent, la laideur des paysages contraste avec la beauté des plans et surtout les personnages sont incroyablement attachants. Que ce soit ce gros ours d'italien ou cette étonnante Miss Ming, qui après avoir joué une cancéreuse, une sourde et une folle dans les films de Delepine et Kervern se retrouve à jouer une malade mentale chez Yolande Moreau. Un début de carrière assez étonnant dont on attends vivement la prochaine étape (une cul-de-jatte allergique au lactose dans un Kaurismaki, peut-être ?). Dans l'ensemble, Henri est un film assez inégal. Certaines scènes sont franchement réussi, notamment celle se déroulant dans le centre des papillons, qui sont drôles et touchantes, mais jamais moqueuse ni misérabiliste. Parfois le rythme retombe un peu, surtout vers la fin ou l'on à l'impression que Yolande ne sait pas trop comment conclure son film. Malgré tout, Henri reste un bon film, malheureusement trop rare dans l'époque cinématographique actuel...
Très beau film de Yolande Moreau, un film simple et très émouvant. Du grand cinéma pour une grande cinéaste. Des acteurs excellents dans un décor magnifique ( Belgique et Nord de la France), bref du vrai cinéma, merci Yolande de continuer à faire des films comme ça.