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Hotinhere
547 abonnés
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3,0
Publiée le 25 avril 2022
Pour son deuxième film, Yolande Moreau signe une fable humaniste et pleine d’empathie (en dépit de quelques longueurs) sur la rencontre entre un veuf et une jeune femme handicapée, portée par un casting attachant.
Merci Yolande Moreau de nous offrir un tel film: sobre et simple, émouvant et tendre, juste et bouleversant. Ce portrait de deux solitudes qui se rencontrent, traité avec pudeur et retenue, sans jamais verser dans le pathos, touche au cœur et parle à chacun d'entre nous. Appétit de vie, de bonheur, on en sort ému, heureux et le cœur gros. cette générosité à l'écran est magnifiée par une véritable mise en scène de cinéma, toute en grâce et en poésie brute. Que du bonheur !
Cela fait déjà un bon moment que le jeu de la comédienne belge Yolande Moreau a conquis les cinéphiles : en 1985, elle était Yolande dans "Sans toit ni loi" d’Agnès Varda. Depuis, elle a enchaîné les films, le plus souvent dans des seconds rôles, parfois dans un premier rôle, comme dans "Séraphine", probablement son rôle le plus important. Il y a 9 ans, elle s’était lancée dans la réalisation, en collaboration avec Gilles Porte, avec "Quand la mer monte", César du meilleur premier film en 2005. Cette fois ci, elle est seule aux commandes pour "Henri", film de clôture de la Quinzaine des Réalisateurs en mai dernier. Ce film nous raconte la rencontre de deux paumés, Henri, un veuf peu bavard et Rosette, une jeune femme souffrant d’une déficience mentale légère mais qui aspire à être dans la norme et, en particulier, à connaître une sexualité normale. Henri, Rosette, dans le film de Yolande Moreau, ces deux personnages ont une importance égale. Comme il était difficile, après le Rosetta des frères Dardenne, de donner Rosette comme titre à un film belge, le choix du titre s’est porté sur Henri ! Et Henri montre avec force que Yolande Moreau est une réalisatrice prometteuse qui, espérons le, n’attendra pas 9 ans pour venir nous présenter une de ces histoires tendres et décalées dont elle semble avoir le secret.
Que le monde est triste : les paysages la musique les enfants les adultes. Et pourtant quelques moments de grâce illuminent ce film. On s'ennuie et on pleure. Ça ne suffit pas pour faire un film.
Un très beau conte, épuré et poétique. Yolande Moreau confirme qu'elle est une réalisatrice majeure. L'une des réussites de la Quinzaine des Réalisateurs 2013.
C’est vraiment par pur hasard et sans rien connaître de ce film que je me suis mis à regarder “Henri” le second long-métrage de Yolande Moreau. Et j’ai envie de dire heureusement, car sinon je crois que je ne m’y serais pas intéressé du tout ! Le film s’est révélé assez ennuyeux, et sans être totalement inintéressant, sans grand intérêt. Les 20-25 premières minutes étant particulièrement insipides et laissant le spectateur dans de bien mauvaises dispositions pour le reste du film. On suit les mésaventures d’Henri, récent veuf un peu mou et à la limite de la crise de la cinquantaine qui retrouve un certain goût de vivre au contacte de Rosette jeune femme souffrant d’un léger handicap mental chargée de l’épauler dans son restaurant. Le film est peu bavard, et ce, autant dans les dialogues que dans ce que la scénaristes/réalisatrice veut dire dans son long-métrage. Parfois un plan plein de poésie (comme l’envol des pigeon ou la robe faite en rideaux) vient tirer le film de l’ennui, mais ces rares moments de beauté n’arrivent pas à compenser les côtés déprimants de la campagne belge et venteux de la mer du Nord, ainsi qu’une histoire languissante et finalement trop délayée pour avoir le nerf nécessaire pour attraper le spectateur. En somme on a un film mou qui ne parvient jamais vraiment à intéresser ni à émouvoir un spectateur vite lassé de ce décor lumpenprolétariat peuplé de piliers de bar colombophiles et d’handicapés mentaux dont la recherche de l’amour est aussi clichée qu’insipidement exprimée. À voir pour les fans des frères Dardenne (et de Yolande moreau donc) et leur cinéma d’un plat- pays dépressif, les autres éviteront cette oeuvre plein de sinistrose sous ses airs de feel-good movie ode à la différence.
La grande force du film est sa générosité et la tendresse de son regard.
...
La mise en scène ne manque pas de poésie, comme spoiler: un somptueux lâcher de 4500 pigeons (Henri est colombophile) dans un ralenti onirique et devant le regard ébahi de Rosette. La réalisatrice (qui s'offre un petit rôle extrêmement drôle) saisit les "petits riens" de l'existence des gens "simples" sans aucun mépris, bien au contraire. Henri est un hymne à la liberté et à la tolérance, un beau film mélancolique mais plein d'espoir.
Glissé dans la peau d'un travailleur social plein d'écoute on peut tenir les presque 2 heures. Egalement si l'on a juste survolé le milieu des êtres à "absences répétées". Ceux qui s'estiment hors des dérives mentales décrites vont invoquer la fraternité, le respect de tous, abrités derrière un commode et lâche "ne pas juger". Les soignants adhèrent... ou lèvent les bras au ciel tant les borderline(s), capitalisme sauvage accélérant la cadence, reviennent faire partie du quotidien de tout un chacun. Au bout de l'introduction, oupse, grosse ficelle... que Henri le restaurateur ait une femme du style de Lio, étonnement mais on veut bien.. Qu'ensuite il se rapproche de Rosette, léger malaise à moins d'être en apesanteur ou ramené chez les Deschiens au côté naïf mâtiné d'absurde qui rejoint le divertissement. Par bribes à la télé oui. Non stop ainsi, lourd sur l'estomac. Y manque l'intensité de "Quand la mer monte" auquel le regretté Gilles Porte avait contribué. Les lieux décrits, l'atmosphère, les accents y sont bien, font que la démarche globale tient la route. Certes en cahotant, la dernière partie délivrant l'oxygène longtemps espéré. C'est le déroulement des étapes, la façon de placer les outrances qui m'ont personnellement éreintée. Côté direction d'acteurs, Jackie Berroyer égal à lui-même, le côté nature de Miss Ming et Pippo Delbono bien net, hélas trop éléphants dans un magasin de porcelaine ! Ensemble plaisant, sauf qu'on peut rester sur le sable. Ils sont trop vite cernés tout de suite dans leur laborieuse quête l'un de l'autre par simple mimétisme. Un moyen métrage ou même un court suffirait. Et ce malgré l'élan qu'on est nombreux à avoir pour Yolande Moreau et son univers ! Cette fraîcheur de vues qu'elle garde. La prochaine fois peut-être.
J'ai beau apprécier Yolande Moreau... il n'en demeure pas moins que je n'ai pas adhéré à son film qui traîne en longueur et ne dégage rien. C'est dommage car le sujet aurait pu être intéressant mais il est très mal appréhendé. C'est lent... c'est mou... c'est gnangnan... c'est chiant, fade et décevant. Je me suis vraiment ennuyée.
Qui est le plus handicapé des deux? Rosette qui voudrait tant avoir la vie de famille de son frère « normal », elle qui a tant d’amour à donner? Ou Henri, qui s’est reposé sur Rita au point de ne plus vraiment la voir, de ne plus savoir jouer le jeu du quotidien? Balançant entre humour et gravité, Yolande Moreau n’hésite pas à emmener ses personnages sur le terrain délicat du malentendu. Évitant le sordide, présentant les handicapés avec crudité et tendresse, elle aborde le sujet de leur vie amoureuse sans voyeurisme, et confie à Rosette le soin de réveiller Henri de sa torpeur. À l’origine, Yolande voulait incarner Rosette, mais la responsabilité de la réalisation et quelques années en trop pour le rôle l’ont incité à confier le personnage à Candy Ming. Un choix qui semble une évidence tant la parenté entre les deux actrices s’impose, à la nuance prêt que Candy est aussi délicate que Yolande peut être intimidante. Au centre de cette chronique, la présence du comédien italien Pippo Delbono convient parfaitement à ce personnage fermé comme une huître, et qui ne cesse de se révéler de plus en plus attachant…
Yolande Moreau aime les personnages hors normes et les gens simples et les filme avec délicatesse. "Henri" est cependant moins maitrisé que son 1er film "Quand la mer monte" et l'ennui s'installe par moment, surtout vers la fin. Et puis, Yolande Moreau, actrice, nous manque. Les rares scènes qu'elle s'octroie dans le film sont du pur bonheur. En tout cas, l'influence des Deschiens est palpable.
J'aime pourtant la personne et l'univers de Yolande Moreau mais d'avantage quand elle est dirigée... Ce film pourrait être un bon court métrage mais là c'est trop long, il se passe peu de chose! Ca semble démarrer quand ils partent au bord de mer, et du coup on attend de cette relation quelque chose de plus, plutôt que cette fin sans fin...! On s'attache pourtant à ce personnage qu'est papillon qui semble moins dans un handicape qu'Henri... C'est peut être cela qu'à voulu montrer la réalisatrice...
24 Mila Baci terminait en beauté l'excellent «J'ai toujours rêve d'être un gangster», c'est sur ces mêmes notes que Yolande Moreau ouvre son deuxième film. Les présentations sont hâtives, la guirlande colorée est accrochée qu'à moitié et on va pas au bout de la chanson. Avant même de bien connaître les personnages, on en perd un dans la course. S'en suit des scène de deuil très convenues. Sans la présence hilarante de Yolande Moreau actrice, toute l'introduction serait relativement terne. Ça parle pas beaucoup ou pour rien se dire. Mais avec la scène de repas hommage, l'ancienne Deschiens ouvre le récit. Elle commence à nous raconter les personnages. Elle imprime son style à l'écran par son rôle secondaire mais très causant et derrière la caméra par une mise en scène burlesque. A partir de ce moment Henri commence une nouvelle vie. Encore moins causant après le drame il est éclipsé par tout ceux qui l'entourent. Ses amis de comptoir qui semblent plus vivants malgré leur âge avancé et leur alcoolisme, sa fille moralisatrice et son petit fils aussi réservé mais sacrement vulgaire. Et puis un papillon va finir par se poser sur cette épaule triste. Si le casting n'est pas toujours judicieux (des grands-parents improbables vu la faible différence d'âge avec leur fille) l'interprétation de tous est saisissante. Le contraste entre Pippo Delbono, sorte de rocher plein de failles, et Miss Ming, papillon fragile, est frappant. Rosette inonde de douceur le radeau de la survie d'Henri. Ensemble ils vont nager dans les eaux troubles. Quand leurs regards se synchronisent plus personne n'existe autour. Le rôle éponyme devient vraiment protagoniste de premier plan. Le papillon toujours posé sur le rocher le devient aussi. Leur ballade est poétique. La réalisation est appliquée, une photographie lumineuse à la Malick et une mélodie lyrique. La lenteur sert la poésie mais provoque des longueurs sur la toute fin du film. Très bel scène d'envol du papillon qui change de direction et se pose dans un bus comme l'insecte suit le vent. Yolande Moreau fait transparaître toute sa sensibilité dans un film bancale entre un scénario souvent banal et une mise en scène atypique. Si les personnages et leur histoire vous touchent, pas évident, alors peut-être qu'Henri vous donnera de grands, très grands frissons. Sinon, comme moi vous regretterais la singularité du récit qui contraste avec la folie de la réalisatrice.