Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
chrischambers86
13 984 abonnés
12 478 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 14 avril 2012
Dècouvert le jour de sa sortie nationale (un peu par hasard dans une cinèmathèque sortie de nulle part), puis suivi d'une rencontre avec le comèdien uruguayen Jorge Jellinek, "La vida ùtil" est un joli petit film alliant l'insolite et la mèlancolie, un doux mèlange du cinèma italien d'antan et de certaines errances chères à Wim Wenders! Le cinèaste Federico Veiroj nous fait dècouvrir en 67 minutes un monde auquel il appartient! Pas seulement celui du septième art auquel nous appartenons tous, mais plutôt l'univers bien à part de la Cinemateca Urruguaya, un lieu où il s'est rèvèlè en tant que metteur en scène. "La vida ùtil", c'est avant tout un univers bien particulier, une histoire accessible pour tous les amoureux de la pellicule (la longue discussion d'"Alexandre Nevski" d'Eisenstein à propos de la bataille sur le lac Peipous est croustillante) même en format carrè et noir et blanc! Cette renaissance dans sa seconde partie fait la beautè de cette oeuvre, presque classique, dèjà, avec du pur comique visuel (la scène de l'escalier). Le seul reproche que l'on peut faire au film, c'est sa courte durèe! Mais l'essentiel est là! En effet, le spectateur se retrouve embarquè avec le personnage principal que l'on perçoit à travers sa renaissance, la rèflexion que porte Federico Veiroj sur son art est d’ailleurs riche et profonde! Merci Jorge Jellinek pour ce moment de partage et pour votre disponibilitè envers le public! C'est un film qui fait du bien parce qu'il est plein d'originalitè et surtout de modestie...
Tour à tour drôle et mélancolique, ce curieux objet est un véritable petit bijou qui devrait enchanter tous les cinéphiles. L’engagement sacerdotal de Jorge à la cinémathèque où il continue à faire preuve d’enthousiasme en présentant le travail d’un cinéaste tatillon devant un public clairsemé et en animant une émission sur le cinéma à la radio locale est tout à la fois touchant, désespérant et teinté d’un humour tendre. Au travers de l’avenir pour le moins hypothétique de la cinémathèque, c’est aussi la fin d’un monde que met en scène Federico Veiroj. Un monde où quelques fous s’imaginaient que le cinéma avait vocation à mieux faire comprendre, sinon changer, le cours des choses. Les financiers en ont décidé autrement et, pour Jorge, il faut quitter les lieux et partir à la conquête de Paola dans une errance qui le conduit à la Faculté de droit, où il délivre un discours étonnant sur l’art et la nécessité du mensonge, puis dans un salon de coiffure. En cinéphile éclairé, Federico Veiroj parsème La vida útil de clins d’œil et de références qui vont du cinéma français de la Nouvelle Vague (Martinez a une lointaine ressemblance avec Jean-Luc Godard) à l’expressionisme allemand en passant par le néo-réalisme italien. Mais il serait faux de s’imaginer que La vida útil est un pensum indigeste, réservé à quelques happy few connaisseurs. Car le film est d’abord drôle, intrigant et cocasse, plein d’inventivité. Et les amoureux du cinéma seront d’évidence ravis d’entendre des propos si intelligents et visionnaires de la part de Martinez lors d’une émission de radio qui n’aurait rien à envier à France Culture… C’est brillant, intelligent, rempli de malice et d’ingéniosité. À découvrir de toute urgence.
Curieux film que La vida Util, en dehors du temps, comme l'est la ville où il a été tourné, Montevideo. L'usage du noir et blanc, sa durée limitée (67 minutes), son humour très discret, en font un objet insolite qui rappelle la singularité du cinéma uruguayen, de Whisky aux Toilettes du pape. La première partie du film de Federico Veiroj ressemble à un documentaire sur les difficultés de la cinémathèque locale, en proie à des problèmes financiers insolubles et à une désaffection croissante du public. A travers la présentation de grands classiques ou d'émissions de radio très pointues, c'est à la cinéphilie que Veiroj rend hommage, d'une manière désuète et un peu poussiéreuse, il faut bien le reconnaître. La deuxième partie de La vida util, qui plonge son personnage principal dans la fiction, est bien plus excitante. L'errance de cet homme, dans des lieux divers : un salon de coiffure, la faculté de droit, ... devient une sorte d'épopée cocasse, soulignée par une musique à contre-emploi, que l'on croirait échappée d'un western ou d'un film d'aventures. Un petit moment de poésie, bien trop court, qui met en joie et frustre à la fois.
Un film uruguayen en format "carré" et en noir et blanc, ça peut prêter à sourire. "La vida util" ressemble effectivement un peu à ce que l'on imagine à partir de cette courte description, mais se divise tout d'abord en deux parties bien distinctes. Dans la première, on suit Jorge, projectionniste à la Cinémathèque uruguayenne, dans un style à mi-chemin entre le documentaire et... les cadres travaillés de Tati. Dans la deuxième, on suit le même Jorge, obligé de faire face à la vie réelle une fois que ladite Cinémathèque a mis la clé sous la porte (ce qui n'est pas - encore - le cas dans la réalité). La première partie est un peu longuette, la deuxième beaucoup plus poétique. Inégal mais intéressant.
un petit ovni sur bien des plans...D'abord c'est un film uruguayen, (assez rare, donc), puis il dure 65 minutes (peu courant), et enfin il traite d'un homme solitaire, agent de la cinémathèque de Montevidéo , la boucle est donc bouclée, et le film dans des références à la Jean Luc Godard, mais aussi à la Truffault, nous prospose une histoire de cinéma, sur le cinéma et dans le cinéma.... Questionnement, le cinéma est-il la vie, la vie est-elle du cinéma ? la question semble ne pas avoir de frontière bien nette, le film nous gratifie d'un beau contraste entre le cadre de la cinémathèque et celui de la rue où va finalement errer notre héros quinquagénaire, célibataire et vieux garçon (semble t-il), à la recherche de vrai rencontre....Finalement l'amour vient à lui, mais c'est pour l'inviter au cinéma....Vaste ironie....ce film à réserver à un certain public nous offre une ironie gracieuse sur le monde de l'art, une intime recherche du sens du cinéma.....J'ai aimé ce film totalement en noir et blanc et de format carré (je crois), cinémathèque oblige.... Vivement le DVD.....
Comme l'indique dans le film Martinez le film est réussi s'il vous fait passer une émotion si le message est perçu au delà de l'histoire. Lorsque la technique vous place au coeur de l'idée poursuivi par le réalisateur et qu'il dirige le jeu de l'acteur. L'utilisation du noir et blanc renforce la gravité de la situation. La culture cinématographique peut-elle ou doit-elle être "rentable" au seul sens financier du terme. Tout alors devient marchandise! L'homme aussi, c'est l'esclavage, c'est la domination du plus fort sur le plus faible, c'est une société totalitaire sans nuance, maniquéenne. Le passage où Jorge fait un cour sur le mensonge est sublime.