le crime originel, la tendresse, joue ici, en cinq chapitre baroquement orchestrés, le rôle du trou noir autour duquel gravitent les galaxies de la baise. la jouissance interdite -le Château de K-, celle où les mots gisent sans corps éternellement, et, le désir impossible -ceux émergeant de la prostitution-, celui où les mots sont des corps débordant de liquides, tissent la masse noire de l'univers de la féminité. entre les extrêmes patriarcapitalistes et hystérico-misandre, se secouent les aventures burlesques et cyniques de ces femmes explorant sexualité épanouie et complicité alambiquée... météores jubilatoires aux corps généreux, elles passent par une myriade d'hommes aux faiblesses irradiantes, tous un peu ridiculisés, mais certains charmants en leurs failles effectives. à elles, l'ancien monde, celui des poupées et des mariages, résiste désespérément, en un sursaut agonistique, comme des étoiles qui, en mourrant, rendent explicites l'énergie sombre de la matière, gratuite : rires, excitations, frissons, vagues hallucinantes nous submergeant au gré des fluides dispersés à l'écran, nous transportent, anarchiquement, comme ce camion de poubelle, vers les méandres magnifiquement marécageux de nos sens, donnant chair aux mots émus. soupirs halètements cr soup h h h cris soupirs ahanements org souffle s s s sueurs orgasmiques p p poésie pissante c c concupiscente où les f femmes font le feu des folies déhanchées ! film vivement vivifiant, violemment joyeux, incandescent car indécent.