La fin du silence n'est pas tout le temps adroit, et parfois, bien sur, il se remplit de scénes bavardes, mais il trouve sa grosse voix sur les détails à peines esquissées des rapports qui unissent et désunissent les personnages. Evitant tout didactisme du qui est qui, les rapports humains sont le coeur invisible du film, alors qu'une mise en scène faites de moments forts, eux trés marqués, accuse le coup de l'efficacité. Un non dit profond qui achoppe sur une construction presque en phase thriller, comme cette angoissante coupure de courant, le film avance sur des images lentes et fortes qui en rappelle moults (du bruit et le fureur de brisseau, à l'appat de tavernier, le film peut rappeler Brothers de Susane Bier). Le fils, d'abord froide menace, à la fois refus d'une fatalité, d'un conformisme, celui du travail et de la famille, s'enfuit puis affronte, longue errance romantique mais réaliste dans des pays de montagnes et de bois, ses fantômes. Il y a là aussi des moments poignants, cet enfant maître et beau, victime du froid et de la pluie, gêlé, le fusil à lunette regard d'un ado sur le monde des adultes, regard d'une prédation infantile, belle réflexion sur ce qu'on tue par le regard, le portrait d'une ruralité ni frustre ni hardcore mais quasi relègué, quasi au ban du monde, dans ce qu'elle est, une prison, un grand silence continu. Le film offre de trés beaux moments et mêmes si le parti pris n'est pas toujours digne d'audaces, il y a une conscience aigûe du cinéma dans ce film qui à de l'Ame, ce qui est rare....