Ce premier long métrage de Jean-Jacques Jauffret était présent dans la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes. Un film intéressant, assez déroutant, présentant aux spectateurs sa ration de qualités et de maladresses. Des parcours qui se croisent, des scènes que l'on voit, puis que l'on revoit sous un angle différent, ces procédés sont de plus en plus souvent utilisés mais quand ils sont bien maitrisés, pourquoi pas une fois de plus ! Ici, les personnages principaux sont au nombre de 4 : Anne, une femme obèse et qui va subir une opération; sa fille, Amélie, caissière chez Auchan, qui commence à se douter qu'elle est enceinte; Luigi, le petit ami d'Amélie, qui se dispute avec son père et envisage d'aller rejoindre sa mère en Italie; Georges, un ancien ouvrier à la retraite, que l'on voit astiquer son fusil dans une des premières scènes du film. Une scène où on entend (une fois de plus au cinéma, mais on ne s'en lasse pas !), le magnifique adagio du Concerto pour piano N° 23 de Mozart. On l'entendra de nouveau à la fin du film. Les qualités de ce film, tourné dans la région de Fos-sur-Mer : la justesse des personnages, une bonne direction d'acteurs, un montage réussi. Les maladresses : un certain nombre d'invraisemblances. Exemple : dans un gros bourg du midi de la France, Georges habite juste en face de chez Amélie et il ne la connait même pas de vue ! Un bus qui laisse les gens en pleine campagne, sans passer par ce bourg quand même assez important; et, surtout, une incohérence grossière au niveau du "timing" entre le déroulement d'un match de foot entre copains et l'emploi du temps de Georges. Notons par ailleurs que, à part l'oeuvre de Mozart, on doit la musique de ce film à Giovanna Marini, une grande spécialiste des musiques populaires italiennes (cf. son excellent CD "Bella Ciao" chez Harmonia Mundi).