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    Nuages flottants
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    Benjamin A
    Benjamin A

    709 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 septembre 2014
    Japon : Hiver 1946, la guerre vient de se terminer. Yukiko Koda rentre dans son pays, un Japon affecté et anéanti par la défaite après avoir passé plusieurs années en Indochine comme secrétaire du ministre de l'agriculture et des forêt. C'est d'ailleurs là qu'elle y a rencontré Tomioka avec qui elle a vécu un amour passionné qui lui avait fait le serment de l'épouser une fois renter au Japon... Mais lorsqu'elle le retrouve au pays du soleil levant, il n'a plus l'intention d'honorer sa promesse...

    Avec "Nuages Flottants", Naruse nous livre un mélodrame d'une grande sensibilité et justesse. Dès le début, il nous attache à ce personnage féminin qui sera, tout le long du film, à la recherche du bonheur, d'un amour et d'un passé qui s'est déroulé loin d'une guerre qui faisait alors rage. De l'espoir au désespoir, du renoncement à l'attente, elle passera par plusieurs stades, avec face à elle un homme qui ne se rend pas compte de ce qu'il veut et qui fait régulièrement preuve d’égoïsme et surtout de lâcheté, incapable de rompre clairement avec elle.

    La force de "Nuages Flottants", c'est d'éviter toute niaiserie ou excès de sentimentalisme qui serait mal venue. Il n'est jamais dans l'exagération mais bien au contraire dans un réalisme fort. Il braque sa caméra sur sa protagoniste et nous fait vivre son quotidien avec une tendresse particulière. Il fait ressortir toute l'émotion des personnages et des enjeux, on passe, comme Yukiko, par plusieurs sentiments. Les scènes marquantes et bouleversantes ne manquent d'ailleurs pas, que ce soit celle finale ou celle de vie de tous les jours.

    D'une très grande richesse d'écriture, il met en scène des personnages "lambda", sans trait particulier, pas forcément riche, pauvre, simplet ou autres et ils se retrouvent pris dans la passion et dans l'amour. Mais il met en scène toute une galerie de personnages autour, toujours intéressante et utile, apportant un plus au déroulement, lui aussi très bien écrit, tout comme les dialogues qui sont d'une grande justesse. Naruse aborde la façon dans l'amour peut transformer une vie et influé sur les étapes de celle-ci, mais aussi la façon dont il peut rendre malheureux et surtout l'arme que ça peut devenir, que ce soit volontairement ou non utilisé comme tel. Mais il aborde aussi la recherche d'un passé idéal et idyllique, le tout avec une subtilité rare.

    La mise en scène de Naruse est d'une maîtrise et d'une justesse exemplaire. Tout en retenu, il fait ressortir toutes l'émotion de son récit. Tous ses mouvements de caméras sont fluides et sonnent justes, tout comme ses cadres et ses plans qui sont toujours riches et truffés d'idées. Son utilisation des flash-back est aussi excellente, ne coupant jamais le rythme et apportant toujours une dimension supplémentaire. Sa direction d'acteurs est la aussi exemplaire, dans le rôle principal Hideko Takamine apporte justesse, émotion et présence à son personnage qui fait preuve de courage et de détermination. Face à elle, Masayuki Mori est lui aussi très bon dans le rôle de cet homme lâche qui ne sait jamais prendre la décision qu'il faut. La reconstitution, que ce soit en extérieur ou intérieur, est impeccable, ne faisant que nous immerger de plus belle façon dans le récit.

    Un énorme coup de cœur, un mélodrame juste, puissant, passionnant et bouleversant où Naruse nous emmène dans un Japon d'après guerre suivre un couple passionné mais qui n'arrive pas à se trouver. D'une grande justesse et d'un grand talent, que ce soit devant ou derrière la caméra.
    Plume231
    Plume231

    3 875 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 novembre 2012
    De l’œuvre la plus célèbre du plus désespéré chantre du pessimisme que le cinéma ait connu, il faut s'attendre à un film désespéré et pessimiste...et suspense... c'est le cas. On prend comme contexte celui ultra-sombre de l'immédiat Après-guerre japonais et on y plonge deux êtres qui sont faits l'un pour l'autre mais qui ne le savent pas ou ne veulent pas le savoir, du moins pour l'homme, on suit leur cheminement que l'on sait dès le début destiné à mal finir et voilà. La femme, incarnée avec intensité par la talentueuse et photogénique actrice fétiche du cinéaste Hideko Takamine, est émouvante dans son amour jusqu'au-boutiste, et l'homme est attachant malgré sa faiblesse et sa veulerie. On oublie quelques longueurs grâce à quelques instants magnifiques d'inspiration et on a un grand film marqué par le sceau de la tragédie.
    Jrk N
    Jrk N

    38 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 mars 2020
    Après la défaite de l'armée japonaise en août 45, les autorités ont rapatrié sur l’archipel 7 millions de personnes, soit plus de 12 % de la population, moitié militaires, moitié civils depuis les zones occupées qui s'étendaient depuis l'Indonésie jusqu'à la Mandchourie, en passant par le Vietnam que nous nommions alors Indochine. Une des plus grandes romancières japonaises du vingtième siècle Hayashi Fumiko (1903-1951) raconte le retour de la jeune dactylo Yukiko depuis la ville de Dalat (à 1500 mètres d'altitude à 100 km à l'ouest de Nah Trang et 300 km à l'Est de Saïgon) jusqu'à Tokyo assailli par l'hiver rigoureux habituel. A Dalat, Yukiko était tombée amoureuse de Tomioka un ingénieur des Eaux et Forêts placé dans un centre de l'Institut Pasteur fondé par Yersin pour diffuser la culture du quinquina. Tomioka lui avait promis de l'épouser au retour. A Tokyo, elle le recherche, ils se rencontrent, se séparent, se retrouvent. De désillusions en déceptions, Yukiko garde son amour pour Tomioka qui, lui, comme beaucoup de ces rapatriés décrits par de nombreux auteurs japonais (Ozu notamment), ne retrouve pas ses marques dans le pays défait, humilié, en grande partie détruit et partiellement affamé.
    La nostalgie du climat tempéré de Dalat, de la luxuriance des forêts, des odeurs, de goûts des fruits, de la nonchalance apparente de l'art de vivre hante le livre de Hayashi. Mais c'est aussi la nostalgie d'un accord charnel total entre les deux héros, dégagés des contraintes habituelles de la métropole par l'occupation d'un pays étranger et l'oisiveté relative des fonctions. La quête de l'amour perdu par Yukiko et l'errance vide de Tomioka, dans un Japon désorienté et brisé, sont les sujets de ce très beau livre de 1951 qui fut alors un immense succès alors que le pays commençait à peine à entrevoir le redressement qui fut comme on le sait foudroyant. C'est une des raisons, avec notamment la personnalité passionnante d'Hayashi Fumiko, anarchiste, romantique, tumultueuse, issue du réalisme russe en particulier de Dostoïevski mais aussi très attachée au naturalisme français de Zola, Maupassant et Flaubert, qui amenèrent le grande cinéaste Naruse à utiliser deux de ses romans dont celui ci Nuages Flottants (seul film de deux heures de Naruse, 1955).

    C'est, selon beaucoup de critiques, le chef d'oeuvre Naruse : sa composition réduit et dramatise celle du roman, sans s'attarder sur l'errance, mais en donnant aux épisodes plus d'intensité dramatique encore. La prise de vue efficace et le jeu concentré de deux grandes stars, la très belle Takamine Hideki et l'impressionnant Mori Mazayuki, modifient évidemment les relations décrites dans le roman. La nostalgie est moins criante. La sexualité est un peu nimbée de brume. Mais la volonté inébranlable de Yukiko apparaît encore pus admirable et la veulerie de Tomiako plus lamentable encore.
    A voir aussi dans le dvd Wildside (2012) le remarquable entretien avec Corine Atlan, traductrice d'Hayashi Fumiko (et aussi elle-même excellente romancière) qui convainc de se lancer dans l'oeuvre de celle qui fut après guerre l'écrivain le plus célèbre du Japon (trois romans chez éditions Picquier poche).
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 août 2008
    Le chef-d'oeuvre de Naruse. Un mélo d'une grande subtilité, que même Ozu jalousait. C'est dire !
    BigDino
    BigDino

    8 abonnés 473 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 juin 2015
    D'une part, la mise en scène, d'un réalisme exceptionnel. Si on est outré par la lâcheté de l'homme, Yukiko elle est un personnage merveilleux. Les deux amoureux se cherchent, ne parvenant pas à vivre ensemble mais pas non plus à se séparer réellement. L'espoir, le désespoir, les atermoiements, la passion, tout y passe. D'un regard, Naruse fait tout dire à ses acteurs/actrices, tout est d'une exceptionnelle limpidité. Et puis, la lumière... Les scènes sont tellement belles, les jeux d'ombre et de lumière sont merveilleux.
    Nelly M.
    Nelly M.

    94 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juin 2012
    Comme elle a une tête de chien fidèle à mauvais maître, cette silhouette échouée, comme embarrassée d'elle-même. Quant à l'heureux élu, c'est le genre tombeur malgré lui qu'on pressent sur une longueur d'ondes différente. Il est beau, le bougre. Cela donne un étrange duo en perpétuel décalage dans leurs marches clandestines sur des chemins déserts, chacun amoché par la guerre à sa façon. Drôle de préambule, et pourtant on consent à s'abîmer dans ce noir et blanc à l'issue prévisible. Car ils sont au bout du rouleau d'une certaine manière tous, l'épouse légitime tout aussi lugubre que nos deux tourtereaux du temps jadis. Toutes les entrevues commencent par le soleil et finissent dans l'impasse. Mais voilà, on tient le coup grâce aux images peut-être plus parlantes que les quelques paroles implacables... Le plus fort de l'obstination la plus insensée, la plus morbide qui soit, est que le bel inaccessible ramollit, tout ne lui étant pas aussi dû qu'il le croyait... Poignante conclusion que ce flash-back de jeune fille toute printanière qui parvient à effacer l'impression détestable de la maîtresse terne, sans ressort de séduction autre que le suicide à deux. Ce peut être vu encore aujourd'hui en 2012 comme un portrait de Japonaise ordinaire obligée de faire dans le dénuement le plus complet, avec passage par la case prostitution, tout en vénérant un abruti. "Courte est la vie des fleurs, infinie leurs douleurs", conclut Mikio Naruse en droit fil de l'oeuvre de la romancière nipponne dont il s'est inspiré.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 novembre 2015
    « Courte est la vie des fleurs, infinies leurs douleurs » est la pensée de Naruse qui conclut « Nuages flottants » son chef d’œuvre de 1955 tiré d’un roman de l’auteure à succès, Fumiko Hayashi. Une fleur, telle est Yukiko (Hideko Takamine) que la caméra délicate de Mikio Naruse nous montre s’effeuiller jusqu’au dernier pétale pour tenter de retrouver un amour entrevu subrepticement lors d’un séjour passé comme secrétaire pour le compte du Ministère de l’Agriculture à Dalat en Indochine. De retour dans le Tokyo de l’Après-Guerre, miné par la défaite et la précarité sociale, Yukiko entame son chemin de croix qui la fait s’accrocher à Kengo (Masayuki Mori), fonctionnaire un peu volage et velléitaire qui revenu dans le cocon familial est à cent lieues des rêves d’union que s’est construits Yukiko à partir des promesses faites à la légère sous l’effusion des corps. L’histoire est certes on ne peut plus ancrée dans le quotidien et classique dans son approche des rapports entre les hommes et les femmes qui n’accordent pas la même importance aux mots et aux sentiments, mais Naruse, cinéaste expérimenté, parvient avec une maestria rarement atteinte à marier vision naturaliste et romantisme mélodramatique. C’est donc un savant mélange qui s’opère entre le réalisme social poétique des Carné, Duvivier, Vigo, Grémillon, Allégret ou Renoir venu des années 1930 et le néo-réalisme italien éclos juste après-guerre. Pessimiste dans l’âme car conscient de l’impasse où conduit le déterminisme social, Naruse trouve matière à exprimer son vague à l’âme en filmant cette adaptation du roman de Fukimo Hayashi spoiler: sorte de variation japonaise autour du bovarysme. L’injustice cruelle ressentie à propos du sentiment amoureux inégalement partagé est une douleur que chacun a pu connaitre ainsi que l’immense culpabilité qui saisit parfois celui qui est dans l’incapacité de rallumer une flamme vacillante ou éteinte
    . Pas étonnant dès lors que l’identification du spectateur se fasse sans problème, Hideko Takamine et Masayuki Mori tous deux fidèles compagnons de route de Naruse étant troublants de vérité. Yukiko et Kengo ont sans doute compris qu’ils n’ont aucun avenir ensemble, surtout Yukiko parfaitement lucide sur l’incapacité de Kengo à répondre à ses attentes, mais le souvenir des moments précieux passés à Dalat leur sert à tous deux d’union éternelle, moment fugace d’accomplissement total qui les pousse à marcher encore l’un à côté de l’autre à chacune de leurs rencontres (moments magiques dont Naruse scande l’itinéraire des deux amants). Mais à vouloir ranimer une flamme éteinte, Yukiko va elle-même se consumer, respectant seule sa part du pacte fou qui les avaient amenés à envisager de se suicider ensemble pour échapper à leur incapacité à concrétiser leur union dans un Japon affaibli et cadenassé par les conventions. Comme Jean Gabin et Michèle Morgan, couple mythique du cinéma français d’avant-guerre, Hideko Takamine et Masayuki Mori sont l’expression de l’amour fou impossible. spoiler: Comme autant de cicatrices inaltérables, les petites lâchetés et mesquineries de Kengo marquent le joli visage de Yukiko qui a compris depuis longtemps qu’elle ne serait pas rejointe sur la route qu’elle voulait ouvrir à un bonheur tout simple
    . Comme « Quai des brumes » (Marcel Carné, 1938), « La valse dans l’ombre » (Mervyn Leroy, 1940) ou « La dame au petit chien » (Iossif Kheifitz, 1960), « Les nuages flottants » est un hymne poignant aux amants malheureux dont la magie vous saisit à chaque fois que sur l’écran, le visage de Yukiko s’illumine au détour d’un bosquet lors du premier rendez-vous donné par Kengo. Naruse heureusement réévalué grâce aux écrits de Jean Narboni, (Mikio Naruse-Les temps incertains, 2006) critique émérite des Cahiers du cinéma, montre là une qualité d’auteur que son extrême humilité lui interdisait de revendiquer.
    Maqroll
    Maqroll

    157 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 août 2010
    En 1946, la jeune Yukiko est rapatriée d’Indochine, un an après la défaite du Japon. A Tokyo, elle retrouve Tomioka avec qui elle a eu une liaison passionnée pendant la guerre. Mais les temps ont changé, et il lui dit qu’il ne peut plus quitter sa femme. Devenue seule, Yukiko survit courageusement au chaos de l’après-guerre sans renoncer à son amour pour Tomioka. Drame de l’amour interdit, tableau du Japon avec sa misère sociale de l’après guerre, sans concessions, surtout pour les hommes qui, encore une fois chez Naruse, n’ont pas le beau rôle…
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 janvier 2011
    ls se sont rencontrés pendant la guerre en Indochine Française et se sont aimés. Revenus à Tokyo après la guerre, elle l'aime toujours passionnément, mais lui est trop lâche pour abandonner sa femme et trop volage pour rester avec Yukiko. Raconté comme cela, Nuages Flottants parait n'être qu'un mélo classique. Mais ce que Naruse en fait va bien au dela de ça. Le film est doté d'une telle sensibilité et d'un tel attachement au malheur et à la quête desespérée de cette femme, qu'il sublime une histoire banale pour en faire l'archétype du bonheur impossible pris dans l'étau de la réalité des hommes et de la société.
    Le flottement décrit dans le titre se retrouve de manière très juste à deux niveaux.Dans un premier temps, c'est celui de la rêverie et du regret de "l'âge d'or" indochinois, puis on le retrouve de façon beaucoup plus négative dans le détachement, voire l'indifférence de Kengo. De la même manière, le cinéma de Naruse me semble être beaucoup plus souvent dans l'introspectif et l'implicite d'un regard ou d'un silence que dans l'explicite des cris. ce sont sdes personnages qui souffrent, soit de leurs faiblesses, soit de leur culpabilités, et ce sentiment est palpable dans les images bien avant que l'explication soit donnée dans les dialogues. De ce fait, c'est très beau. Je suis bien plus sensible à ce film qu'à beaucoup de mélodrames où la parole vient avant le sentiment. Ce film s'impose définitivement comme un chef d'oeuvre et comme un modèle du genre.
    Pascal
    Pascal

    159 abonnés 1 643 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 juin 2021
    Mikio Naruse, fut découvert en occident en 1983 au festival de Locarno. L'auteur avait disparu depuis près de quinze ans....Beaucoup de ses films auraient disparu et seuls dix sept d'entre eux sont visibles aujourd'hui. Souvent présenté comme le quatrième grand metteur en scène Japonais de l'après-guerre après Mizoguchi, Kurosawa et Ozu, il se rapproche beaucoup de ce dernier. Toutefois son oeuvre est plus tragique que celle d'Ozu et la Toho qui employait les deux hommes, finit par préférer ce dernier. Jugée trop désespérée , la filmographie de Naruse a pourtant ses thuriféraires. C'est mérité. "Nuages flottants " est précédé d'un forte réputation, puisqu'il est considéré comme le chef d'oeuvre de son auteur. C'est sans conteste un immense film. En résumé, il raconte l'histoire d'une femme amoureuse d'un homme marié qui lui assure qu'il va divorcer pour elle. Dans les faits, il continue de tromper son épouse légitime avec d'autres femmes, sans s'unir avec cette femme amoureuse de lui. Il continue de la voir et profite d'elle sentimentalement et économiquement. Elle le sait mais ne peut vivre sans lui et l'attend désespérément. On le sait, pour Naruse la vie est une souffrance qui réserve peu de joie. Le vice prospère et malheur à la vertu. Reconnaissons qu'il y a parfois quelques longueurs dans ce film de deux heures. Il s'agit néanmoins d'un très grand film que tout amateur de cinéma japonais de l'après-guerre a vu , verra et reverra.
    norman06
    norman06

    345 abonnés 1 663 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 février 2007
    Remarquable chef-d'oeuvre d'un maître du cinéma japonais. Tout de délicatesse et d'émotion contenue, ce mélodrame adapté d'un roman à succès est beau comme une complainte et superbement photographié. Le style épuré de Naruse mérite d'être largement connu.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    204 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 décembre 2006
    Des années que j'attendais ce "Nuages Flottants", chef d'oeuvre déclaré de l'illustre et méconnu Naruse : au bout de 2 heures, le visage ruisselant de larmes, force est en effet d'admettre que Naruse pourrait bien être le géant oublié du cinéma japonais des années 50. Loin, très loin de Ozu en dépit de sa réputation, Naruse nous embarque dans un mélodrame d'une cruauté inouïe, traversé de fulgurances narratives déstabilisantes, qui font de "Nuages d'Eté" l'inverse d'un film de cinémathèque, ou de patrimoine. Tout ici n'est que douleur déchirante, illusions perdues, destins dévastés, qui s'inscrivent dans un contexte politique et social très dur (le Japon en ruines et miséreux d'après la défaite), et finit par constituer la peinture terrible d'une humanité qui ne sait pas aimer : entre une femme qui ne se résoud pas à oublier l'éblouissement d'un été sensuel en Indochine, et un homme d'une veulerie criminelle, rien ne va, jusqu'à la mort cruelle qui survient et brise leur dernière chance de bonheur.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    154 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2012
    « Courte est la vie des fleurs, infinies leurs douleurs ». C'est avec ces mots amers que s'achève le long métrage de Mikio Naruse, chef-d'oeuvre de subtilité et d'émotion. Nous sommes en 1946, le Japon est dévasté au sortir de la guerre, et un couple qui s'était jadis passionnément aimé en Indochine se retrouve dans un Tokyo en ruines. Seulement l'homme, Tomioka, fier mais lâche, préfère abandonner son amante, Yukiko, pour revenir auprès de sa femme qu'il avait quitté. Yukiko se trouve donc livrée à elle même, sans le sou, espérant pouvoir regagner un jour le coeur de Tomioka. Malheureusement, de désillusions en désillusions, ils ne parviendront pas à retrouver la flamme de leur amour passé. Naruse dépeint donc avec acuité et un pessimisme noir, peut-être même avec une terrible lucidité, les liens qui unissent deux êtres. «Nuages Flottants» est en effet la chronique d'un amour perdu, ancré à jamais dans les souvenirs et destiné à lentement dépérir, illustration des vaines attentes de la femme aimante et des défauts dommageables de l'homme infidèle. L'histoire demeure proche du mélodrame, mais la retenue de la mise en scène (formidablement maitrisée par ailleurs) et la finesse du jeu des acteurs lui donnent une dimension supplémentaire sans pour autant tomber dans le pathos pur. La réussite est donc totale pour Mikio Naruse et ses talentueux comédiens, et fait de «Nuages Flottants» l'un des plus beaux films du cinéma japonais d'après-guerre, pourtant déjà bien fourni en chef-d'oeuvres. A voir sans hésiter! [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 141 abonnés 5 120 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 septembre 2018
    Une belle histoire triste.
    Le film est forcément à rapprocher de « brève rencontre ». C’est un bonheur qu’ils ne peuvent pas atteindre d’où la tristesse permanente et la douleur des regards, presque la honte.
    soulman
    soulman

    85 abonnés 1 209 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 mai 2022
    Sublime adaptation de Fumiko Hayashi où Hideko Takamine, toujours remarquable, traine son spleen à-travers un Japon misérable et vaincu, dans l'immédiat après-guerre. Attachée à un amant veule et égoïste, l'héroïne, un des plus beaux personnages du cinéma japonais des années 50, liée à vie à cet ancien fonctionnaire naguère irrésistible, essaie de s'en sortir seule et finit par revenir sans cesse vers celui qui a pris son coeur à jamais. Cette attirance réciproque pour un être avec lequel on ne peut pas vivre, mais sans lequel on est rien, est le thème de ce beau roman, magistralement transposé à l'écran.
    Les dernières scènes, au bout d'un Japon tropical éloigné de la grande île, déchirantes par leur simplicité et par leur caractère inexorable, sont inoubliables.
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