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Pascal
159 abonnés
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3,0
Publiée le 27 février 2022
Film historique qui traite du passage de l'ère des shoguns à celle du Japon contemporain en 1868. Intéressant, mais ce film choral, qui s'interdit les gros plans, est parfois difficile à suivre pour le spectateur occidental. Les deux groupes et les personnages qui se combattent ne sont pas facilement identifiables. Cet écueil, dans lequel ne tombe pas par exemple Kurosawa dans "kagemusha" ou " ran" qui sont contemporains de "Eijanaika", nuit au plaisir qu'on peut prendre lorsqu'on visionne le film. Imamura est un réalisateur japonais de premier ordre ( il obtint tout de même deux palmes d'or à Cannes) , mais ce film n'est pas son meilleur. A moins d'être un aficionado du réalisateur, les spectateurs qui souhaitent connaître son œuvre, se tourneront en premier lieu vers " la vengeance est à moi" son film le plus accessible.
Sur fond du soubresaut d'un peuple qui donne toute sa force et son enthousiasme à conserver ce qui s'enfuit contre un gouvernement qui écrase, éteint sans distinction, et impose ses choix, Shohei Imamura nous expose une oeuvre picturale haute en couleurs, musiques, libertinages et sentiments. Kenji aime sa femme, d'un amour véritable qui supporte tout. Kenji aime son peuple, sa terre et il a des rêves pour deux mais il a n'est pas remercié pour autant et l'on assiste à ses tiraillements, ses souhaits, ses égarements, ses luttes et sa joie de vivre. Très beau film.
Le pouvoir est crapuleux et utilise le lumpen prolétariat pour manipuler le peuple. Le Japon connaît sa première grande confrontation avec les Etats-Unis. Imamura comme d’habitude regarde l’histoire, la vie, à partir du milieu de la prostitution. Une vision à la fois très marxisante et anarchisante des choses, avec aussi de la drôlerie truculente, et une morale dionysiaque, festive et tragique.
Lère des samouraïs arrive à sa fin. Le pays est divisé entre les conservateurs et ceux qui souhaitent changer le Japon afin de pouvoir rivaliser avec les puissances occidentales. Mais tout cela concerne principalement les samouraïs et les hauts fonctionnaires. Pour les gens du peuple, la vie de tous les jours continue, et bien quils soient parfois impliqués dans des émeutes, cest bien souvent sous linfluence de notables qui trouvent leur intérêt dans cette guerre civile. Dans ce contexte de révolution, Genji revient des Etats-Unis où il avait été exilé malgré lui, afin de retrouver sa femme Iné, sans savoir que celle-ci est devenue une sorte de prostituée Dès les premières images le film recèle dune vivacité et dune énergie débordante. Les couleurs y sont nombreuses et chatoyantes, les gens chantent, les gens rient. On sent dans cette explosion de vie, un certain espoir pour la « populace » de voir sa vie changer. En cette période de bouleversements tout savère possible et imaginable, et le désir de liberté et de sexprimer de la population ne fait que saccroître. Malheureusement, pour ceux qui sapprêtent à gouverner et à renverser le pouvoir en place, lémancipation du peuple ne présente pas dintérêt mais bien au contraire est plutôt risquée. A nouveau sexprime la satire dImamura qui dénonce le snobisme des classes dirigeantes et leur vénalité. Il montre comment ils se servent du peuple en excitant leur fougue, puis dès que celle-ci dépasse les limites quils leur autorisent et quelle ne leur est plus nécessaire, ils les répriment avec violence et sans remords afin de leur apprendre quelle est leur place. A tout cet élan de vie qui emplit le film, sopposent finalement le vide et le désespoir, reflets du pessimisme dImamura envers une égalité de la société.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)