Tous au Larzac : les secrets du tournage

José Bové était présent à Cannes le 13 mai 2011, alors qu'il n'était pas attendu, pour défendre le documentaire de Christian Rouaud, qui était présenté au festival hors compétition.

Tous au Larzac et son réalisateur ont encouragé la création d'un "serment" qui stipule que malgré une offre importante de l'Etat pour racheter les terres, les paysans ne doivent pas montrer qu'elles leur appartiennent. Plus d'une centaine de paysans ont signé et ont tous respecté ce pacte.

La présence de José Bové dans ce documentaire engagé ne surprend pas : "Ce qui l’intéresse, c’est l’action concrète. Il fait montre d’un grand courage physique", nous dit le réalisateur Christian Rouaud.

Christian Rouaud a déjà réalisé un documentaire pour le cinéma : Les LIP, l'imagination au pouvoir en 2007, qui a notamment été nommé au César du meilleur documentaire en 2008, et a participé à de nombreux festivals régionaux de France (dont Saint-Malo, Perpignan et Vannes). Il a également remporté le Prix du public à la "Festa do Cinema Francês" de Lisbonne. Christian Rouaud a aussi réalisé une fiction de 38 minutes en 1996 : Le Sujet (avec Martine Audrain et Eric Elmosnino), avant de mettre en scène de nombreux documentaires pour la télévision.

Tous au Larzac a pour ambition principale de porter un regard nouveau sur les années 1970. Christian Rouaud explique : "Je voudrais que cette histoire, on puisse s’en nourrir pour regarder notre monde, ici et maintenant."

Avec ce documentaire, Christian Rouaud voulait que son film soit gai, qu'en dépit des enjeux dramatiques, le spectateur puisse y déceler une certaine légèreté. Il justifie d'ailleurs : "Parce que la lutte est souvent réjouissante, c’est particulièrement vrai pour celle du Larzac."

Le réalisateur décrit un conflit social qui n'a jamais été aussi ancré dans une terre. Cette lutte, qui a duré plus de dix ans, a d'ailleurs attiré de nombreuses personnes sur des kilomètres carrés.

Dans le documentaire, les séquences s’articulent autour des décors : "Le paysage réel nourrit le paysage mental (...) il est à mes yeux un des personnages du film", assure le documentariste.