PROUST : Parce qu'il ne me sera pas souvent permis de citer de cher Marcel et qu'un film y fasse autant référence, allant même jusqu'à lire le début de La Recherche me fait un plaisir immense... D'ailleurs, le film, tout du long, navigue entre littérature, botanique, art, traduction de roman et c'est agréable. C'est surtout ce côté multiforme, qui arrose un peu tous les champs qui plait, qui séduit et qui intéresse. Pour le reste c'est quand même assez lent, pas très très intéressant ni jamais très profond. Malgré tout, les personnages ont leur vie, leur mélancolie, leurs amours perdus, qu'ils recherchent, Julio surtout, à la recherche de ce Temps Perdu que lui ne retrouvera finalement pas. C'est peut-être là la drôlerie du film, Julio est une sorte de Emma Bovary, un peu niais, de grands rêves, des envies de grand amour mais toujours des échecs. Le rapport avec Proust est également dans ce travail de l'écriture ; ce livre que façonne les expériences de la vie, les réminiscences, la mémoire, la jeune fille en fleur, l'ancienne, toujours celle qui disparue devient tellement importante. Je ne vais pas m'épancher ici ; Aller voir « Bonsai » ou pas : je l'ignore : ce n'est jamais un grand film mais c'est tellement agréable, tellement doux, berçant, douloureux, vrai aussi, tendre surtout avec ses lectures avant le sommeil, ses étreintes brusques, longues et puis cet amour-déchéance, devenir prisonnier de son propre bonheur. Les réflexions que ce film engendre sont toutes plus inextricables les unes des autres, toutes insaisissables, relative à la vie et aux vérités impossibles....
Évidemment, je ne peux finir sans citer Monsieur Proust : « On construit sa vie pour une personne et, quand enfin on peut l’y recevoir, cette personne ne vient pas, puis meurt pour vous et on vit prisonnier dans ce qui n’était destiné qu’à elle. »