Oslo, 31 août... Film triste comme la fin d'un été, dans une lumière ouatée, magnifique et précise. Anders : pivot déchirant de ce film s'étalant sur 24 heures, les siennes. Ce poème bouleversant imprimé sur pellicule n'est pas sans rappeler La 25eme Heure de Spike Lee, autre film relatant la journée d'un héros reprochable. Mais là où le cinéaste américain s'attardait sur une échéance, une fatalité, Joachim Trier préfère montrer un nouveau départ, un re-commencement, une vie en devenir : celle d'Anders, donc. Peu de films ont abordé la question du sevrage de la sorte. Modestement, constamment dosé et intelligent Oslo, 31 août parle avant tout d'un homme seul entouré de tous et de n'importe qui. Anders souffre, s'abstient parfois, se dévalorise souvent, cherche la paix et l'harmonie tout en fuyant comme la peste la pitié dangereuse de ses ( vrais ? faux ? ) proches. Il y a les amis, le projets de toutes sortes, l'envie de vivre et son dégoût, les femmes, les lieux que le commun des mortels occupe sans vraiment s'en soucier, la jeunesse que l'on aimerait éternelle, les fêtes qui explosent et qui exposent, les confidents, les gens qui avancent des idées plein la tête... Oslo, 31 août, en un lieu doublé d'une date parle tout simplement de la vie, et de ce que tout un chacun peut en tirer. Certaines scènes sont d'une rare puissance émotionnelle... Boy A n'est pas loin non plus, au détour d'une scène electro-stroboscopique. Un poème inductif qui permet de susciter la reconnaissance avec élégance. C'est à voir absolument.