UN VERROU : Un peu ce qu'est ce « Michael », c'est-à-dire une porte fermée vers le monde et vers soi-même. Des qualités, indéniablement, il en possède : la solitude du personnage est flagrante, sa souffrance, ses douleurs et son besoin de n'être pas seul. Car avant d'être un film sur la pédophilie, c'est une réflexion ( trop obscure ) sur les circonstances qui peuvent y mener ( sans jamais justifier l'acte évidemment ) et sur l'atrocité de la chose qui produit un plaisir incompréhensible. Hélas, l'action traine longtemps, tout du long en fait, entre plans fixes, silences, et ennui ; et il est à savoir qu'un silence n'est pas obligatoirement porteur de spiritualité ou d'intelligence mais qu'il peut être ce qu'il est, un simple silence, aussi vide que ce qu'il prétend charrier. Il manque un « petit quelque chose » qui a de grosses conséquences ; le film coule, lentement, sans nous emporter, sans s'engager véritablement et ne paraît jamais dérangeant. C'est que le sujet délicat justifie surement cette prise de distance et ce refus de s'engouffrer dans le gouffre. « Michael » n'a pas osé aller au bout de ses prétentions et du but visé, la retenue ne le sert en rien, et le dessert même de manière considérable. Car, il faut bien le dire, voir un type bouffer, se brosser les dents, et contempler son frigo, c'est un peu désuet quand la réalisation n'est pas à la hauteur. Trop froide sans doute pour impliquer le spectateur, pas assez vive, impliquée ; qui sait ! Le parti-paris du « choquant » eut été possiblement bien plus porteur et bien plus intéressant que ce recul constant quant au sujet. Ensuite, bien sur, il n'est pas aisé, voir impossible ( car les esprits ne voient que ce qu'ils voient ) de produire une scène de sodomie sur l'enfant, de la matérialiser. Finalement, « Michael » souffre un peu de son sujet, refuse de s'y perdre mais ne le trouve pas et rend une copie peut attrayante, assez palote. Un manque d'audace jusqu'au bout pour un film qui n'est que rarement dérangeant et rarement dérangé.