Hara kiri est un remake (assez fidèle paraît-il) d'un vieux film de Kobayashi. Il a été réalisé par Takashi Miike, réalisateur japonais prolifique (jusqu'à 4 films par an) et réputé pour l'extrême variété des genres qu'il aborde, souvent avec des styles très différents, et baroques. N'en connaissant pas le scénario, j'ai découvert le film absolument sans a priori, en m'attendant plutôt à assister à de nombreux combats de sabre. Or, le film est presque exempt de ce type de scène. Le début a été pour moi une sorte d'émerveillement. Une mise en scène d'un classicisme extrême, très douce, une succession de plans d'une beauté insensée, une histoire intrigante qui se met tranquillement en place.
Le plaisir de retrouver ce Japon éternel, amoureux des belles choses et des beaux gestes, décuple le plaisir. Le réalisateur prend plaisir à caresser avec sa caméra des intérieurs aux peintures magnifiques, des objets conçus dans l'idée de les rendre à la fois les plus beaux et les plus simples, des plats et des bouquets divinement composés, des gestes d'une élégance extrême. L'impression ressentie est magique.
Passée l'agréable surprise initiale, le film emprunte malheureusement les chemins d'un mélodrame réaliste beaucoup trop balisé, avant de rebondir sur la fin.
Par ces temps de Fukushima et de crise, le film interpelle fortement la notion d'honneur si chère aux Japonais encore aujourd'hui, mais aussi celles de compassion, de pitié. Un peu long (à l'image de la scène de combat finale, qui s'éternise), et un peu trop sage certainement, mais d'une incroyable beauté visuelle.
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Adulé par Quentin Tarantino, Takashi Miike a une réputation non usurpée d'iconoclaste un peu barré et assez friand d'audaces visuelles et de violence mâtinée de gore, comme en témoigne une bonne partie de sa filmographie. Bon ben là, force est de constater que le monsieur a beaucoup vieilli ou qu'il fait preuve d'une révérence extrême vis-à-vis de l'œuvre qu'il reprend. J'ose opter pour la seconde hypothèse : les distributeurs nous ont en effet privés d'une innovation technique (pensé en 3D, le film est diffusé chez nous en 2D) et on a quand même droit à une scène où un type doit s'éventrer avec une lame en bois (c'est pas facile et ça dure longtemps...). Mais à part ça... A part ça, le scenario reprend la trame de son modèle ainsi que ses thèmes forts qui vont parfois à l'encontre de l'image qu'on se fait de la mentalité traditionnelle japonaise (ici, on préfère la vie à l'honneur, on préfère marier sa fille en fonction de ses sentiments plutôt que du bénéfice social et financier qui pourrait découler de cette union...). Miike filme tout ça avec beaucoup de retenue et de poésie (si, si), ce qui est à la fois surprenant et pas désagréable même si le métrage traîne parfois un peu en longueur. "Hara-Kiri" n'est pas le film du siècle mais s'il peut donner envie de se replonger dans l'œuvre originale de Kobayashi et dans tous les autres chambara de l'époque, ce sera une (très) bonne chose...
très belle histoire, malgré une manière de jouer forcément japonaise qui peut déranger le spectateur, j'y es passer un agréable moment meme si quelque longueur se font parfois ressentir
Attention on frôle le chef d'oeuvre...On est sur les traces de Akira Kurosawa en thème de scénario, de code de l'honneur et de dialogues en sursis... Manque la passion des plans et du noir et blanc cher au maître....Mais le film porte un poids dont il aurait pu s'épargner : MIIKE est unn réalisateur japonais qui a oeuvré dans le presque gore et l'horreur...Sur ce thème il a éprouvé le besoin d'une scène de Hara Kiri à la limite du supportable...L'expression du malheureux qui se déchire le ventre (dont on entend chaque bruit de sabre..Et je vous épargne un détail) peut plomber tout le film...Il y a là un manque évident de subtilité scénaristique que A Kurosawa aurait traité de façon elliptique....Résistez à ce passage difficile car après le film prend sa force et sa vigueur humaniste pour nous offrir une histoire du 17ème siècle et un final sur l'honneur samourai qui vaut tous les prix Nobel de cinéma (je sais ça n'existe pas...)On atteint ainsi une pureté hallucinante sur le code de l'honneur...C'est aussi un film sur le malheur et le destin, un grand film à mes yeux et qui pourrait augurer d'un changement dans la carrière de ce réalisateur...A voir (si vous êtes en forme)...
Je n'ai pas vu le premier, bref. Takashi Miike prend ici un style complètement différent de ce qu'il sais faire et nous offre un film de samurai de grande qualité. Une réalisation parfaite, une ambiance en adéquation avec l'époque, de bons acteurs, je ne vois pas quoi reprocher, à par peut-être quelques longueurs de temps à autre. Bon remake ou pas ? Je sais pas, mais bon film, oui !
Le style sobre de ce film de Miike n'est pas sans rappeler le chef d'œuvre de Kurosawa de 1954, les Sept Samouraïs. Seul bémol, la violence visuelle remplace la poésie onirique. Pourtant l'émotion est au rendez-vous. A découvrir.
On voit là un Miike assagi, totalement différent de ses autres films. Ne vous attendez pas à de la violence insoutenable, à des combats de sabre. Hara-Kiri est un film presque contemplatif, visuellement magnifique avec une histoire basé sur une famille de samouraï et ce fameux "Hara-Kiri pantomime" que l'on voit apparaître dès le début dans cette fabuleuse intro. Très bonne surprise que ce film.