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Uncertainregard
117 abonnés
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3,0
Publiée le 25 septembre 2014
Je n’ai pas vu la version de 1962 mais j’ai été agréablement surpris par Takeshi Miike qui touche vraiment à tous les styles. D’habitude pour le moins provoquant et extrêmement violent, on peut dire qu’il s’est montré particulièrement sage à nous dérouler l’histoire de ce huis clos très original. On a pourtant droit en introduction à une séquence de hara-kiri bien sordide mais c’est bien la seule atrocité jusqu’à séquence finale. Tout le reste n’est que conversations et flashbacks en de lents et superbes travellings dans cette cour qui est pour ainsi dire le seul et unique décor. On découvre petit à petit le pourquoi de la présence de cet inconnu dans un scénario particulièrement habile et on se rend compte qu’on a bien fait d’attendre la séquence finale qui est de toute beauté…
L'honneur et le sens du sacrifice dans une caste ultra-codifiée. Takashi Miike s'éloigne de son style habituel, qui frise parfois l'hystérie, et signe un film étonnamment classieux et soigné. La sobriété dont il fait preuve se met au service de l'histoire et de l'ambiance mortifère où le cadre qu'il impose est soit étouffant soit incroyablement élargit. Une leçon de mise en scène qui accouche d'une vraie émotion, pour les personnages ou à la vue des scènes sanglantes qui soulignent l'excès des conventions. Magnifique.
Un beau film classique sur la condition peu envieuse de certains samouraïs qui, en période de paix, se retrouvent complètement démunis. L'histoires et touchante et bien constuite et les acteurs extrêmement justes, et la réalisation toute en retenue est vraiment d'une belle efficacité (mention spéciale à une scène de seppuku qui a fait détourné beaucoup de regards dans la salle). Un très bon Miike, qui offre une nouvelle palette de son talent, a mille lieux de ses réalisations habituelles.
Le prolifique Takashi Miike s'empare d'un film de chanbara(de samouraï)de Kobayashi pour en faire un remake à grands moyens.A ma grande surprise,Miike,cinéaste de l'outrance et de la provocation,s'assagit pour mettre l'accent sur un récit cruel aux multiples ramifications,qui se dévoile petit à petit à travers un long flash-back."Hara-kiri,mort d'un samouraï",qui prend place dans le Japon féodal du XVIIème siècle,montre toute l'indignation ressentie devant les familles pauvres sombrant dans le misérable,face à des seigneurs intransigeants et inflexibles devant les rituels à respecter.Si la scène de l'hara-kiri n'est qu'un leurre pour une histoire de vengeance et de dévotion,le long développement à la campagne avec la famille accablée par les coups du sort,permet à Miike de montrer une facette plus sensible.Cependant,à force d'épurer et d'éthérer,le film finit par sévèrement ennuyer et l'interprétation hors Ebizo Ichikawa(très noble)n'est pas géniale.Les dernières minutes,où l'inéluctable se produit,non sans une pointe de rage,laisse poindre des regrets sur ce qu'aurait pu être cet hommage un peu maladroit.
Hara kiri est un remake (assez fidèle paraît-il) d'un vieux film de Kobayashi. Il a été réalisé par Takashi Miike, réalisateur japonais prolifique (jusqu'à 4 films par an) et réputé pour l'extrême variété des genres qu'il aborde, souvent avec des styles très différents, et baroques. N'en connaissant pas le scénario, j'ai découvert le film absolument sans a priori, en m'attendant plutôt à assister à de nombreux combats de sabre. Or, le film est presque exempt de ce type de scène. Le début a été pour moi une sorte d'émerveillement. Une mise en scène d'un classicisme extrême, très douce, une succession de plans d'une beauté insensée, une histoire intrigante qui se met tranquillement en place.
Le plaisir de retrouver ce Japon éternel, amoureux des belles choses et des beaux gestes, décuple le plaisir. Le réalisateur prend plaisir à caresser avec sa caméra des intérieurs aux peintures magnifiques, des objets conçus dans l'idée de les rendre à la fois les plus beaux et les plus simples, des plats et des bouquets divinement composés, des gestes d'une élégance extrême. L'impression ressentie est magique.
Passée l'agréable surprise initiale, le film emprunte malheureusement les chemins d'un mélodrame réaliste beaucoup trop balisé, avant de rebondir sur la fin.
Par ces temps de Fukushima et de crise, le film interpelle fortement la notion d'honneur si chère aux Japonais encore aujourd'hui, mais aussi celles de compassion, de pitié. Un peu long (à l'image de la scène de combat finale, qui s'éternise), et un peu trop sage certainement, mais d'une incroyable beauté visuelle.
D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666blogsallocinefr.over-blog.com/
Takashi Miike est de retour mais il est différent! Abandonnant une violence graphique et esthétique pour un drame très fort psychologiquement où chaque subtilité des images envoie quelque chose de lyrique dans l'oeil du spectateur! Un très beau film en soi où le parfum de déjà vu semble se dissiper au fur et à mesure que le scénario se dévoile!
Présenté à Cannes en 2011, "Hara-kiri: Mort d'un samouraï" est le remake de... "Harakiri", classique du chambara intimiste signé Kobayashi. Tourné en couleur et en 3D (what the fuck ?!), le remake signé Miike est objectivement réussi, le cinéaste faisant preuve d'une étonnante retenue, par le biais d'une mise en scène feutrée, presque solennelle, offrant un drame visuellement sublime, parfaitement interprété et profondément douloureux. Un très bon film en somme, du moins pour ceux n'ayant pas vu le film original. Car pour les autres, ce remake ne présentera au final que peu d'intérêt, la version de Miike étant d'une grande fidélité au matériau d'origine (les différences concernent surtout la structure du récit et le final) sans jamais atteindre pour autant sa puissance plastique et évocatrice, d'autant que le peu de liberté apporté au scénario ne jouent pas en faveur du film de Miike.
On voit là un Miike assagi, totalement différent de ses autres films. Ne vous attendez pas à de la violence insoutenable, à des combats de sabre. Hara-Kiri est un film presque contemplatif, visuellement magnifique avec une histoire basé sur une famille de samouraï et ce fameux "Hara-Kiri pantomime" que l'on voit apparaître dès le début dans cette fabuleuse intro. Très bonne surprise que ce film.
Décevant, parce que le film est littéralement plombé par sa partie "familiale", trop longue, trop prévisible, trop misérabiliste. L'acteur principal est en revanche excellent, de même que la conclusion du film. Pas un naufrage, mais pas une franche réussite non plus.
Le cinéma de Miike n'est pas un truc de rigolo. Ces histoires de samouraïs, d'honneur et d'organes à même le sol ne sont pas pour les coeur tendre. Pourtant, ça partait bien. Il s'agissait de nous instruire sur le principe des seppuku pantomimes. Seppukku signifie hara-kiri, mot n'existant absolument pas dans la langue japonaise, et pantomimes désignant le caractère de simulacre du rituel de suicide. Le nippon se montre cependant beaucoup trop scolaire quand il s'agit de renverser l'approche du sujet. Et clairement, ce flashback qui vise à nous faire prendre conscience du statut de victime contrainte et forcée n'en finit plus, là où quelques ellipses auraient amplement suffi. Un remake qui aurait, de fait, pu tenir sous la forme d'un moyen métrage mais desservi ici par un rythme de berceuse et une mise en scène plate comme une lame de katana et insistante comme le protocole seigneurial.
Le film commence par une histoire envoutante contée sur des accords signés Ryuichi Sakamoto : au début de l'ère Edo, une étrange épidémie de samouraïs réduits à la misère qui viennent demander de pouvoir s'éventrer dans l'enceinte des clans locaux très puissants. Éprouvante scène de sepukku au sabre de bambou. Feuilleté de révélations des motivations réelles en quasi huis-clos dans le jardin de la demeure seigneuriale. Jusqu'au récit final de Hanshiro Tsukumo, très beau Ebizô Ichikawa, concentré, physique, bien qu'il soit assis en tailleur quasiment tout le film, en loques, seul face à cette caste d'imposteurs qui prétendent incarner tout un système de code de valeurs, réputation usurpée qui ne repose plus sur rien que le prolongement confortable de leur situation sociale. MIIKE intériorise ses débordements avec un contrôle impressionnant, comme ces individus hors normes qui parviennent à maîtriser leur pouls, leur respiration, le moindre battement de leur cœur. Rage contenue pendant 2 heures
Le film est mou. L'histoire d'un samouraï progressiste qui souhaite rompre avec la Tradition. Traiter de l'absurdité du suicide d'honneur ne rend pas le film très crédible. Je pense que le regard est trop contemporain.
Hara-Kiri (1962) est l'un des tous meilleurs films de Kobayashi. Le remake "tenté" par Takashi Miike aurait eu une certaine valeur si une touche personnelle avait été ajoutée à cette sombre histoire de sacrifices rituels, simulés ou non, qui était aussi une oeuvre historique de premier plan sur le Japon féodal. Miike a t-il été paralysé par la réputation de l'original, toujours est-il que sa version, fidèle en tous points, est d'un classicisme redoutable et n'apporte strictement rien de neuf. La chose se voit même avec un certain ennui si l'on en connait les tenants et aboutissants. Ceux qui en découvriront la trame pour la première fois y trouveront sans doute un intérêt, quoique tempéré par une mise en scène d'une mollesse absolue, hormis dans les scènes de suicide qui réveillent un peu. Mais le film, dans l'ensemble, seppuku de bruit pour pas grand chose.
Attention on frôle le chef d'oeuvre...On est sur les traces de Akira Kurosawa en thème de scénario, de code de l'honneur et de dialogues en sursis... Manque la passion des plans et du noir et blanc cher au maître....Mais le film porte un poids dont il aurait pu s'épargner : MIIKE est unn réalisateur japonais qui a oeuvré dans le presque gore et l'horreur...Sur ce thème il a éprouvé le besoin d'une scène de Hara Kiri à la limite du supportable...L'expression du malheureux qui se déchire le ventre (dont on entend chaque bruit de sabre..Et je vous épargne un détail) peut plomber tout le film...Il y a là un manque évident de subtilité scénaristique que A Kurosawa aurait traité de façon elliptique....Résistez à ce passage difficile car après le film prend sa force et sa vigueur humaniste pour nous offrir une histoire du 17ème siècle et un final sur l'honneur samourai qui vaut tous les prix Nobel de cinéma (je sais ça n'existe pas...)On atteint ainsi une pureté hallucinante sur le code de l'honneur...C'est aussi un film sur le malheur et le destin, un grand film à mes yeux et qui pourrait augurer d'un changement dans la carrière de ce réalisateur...A voir (si vous êtes en forme)...