Sleeping beauty était un film qui m’intriguait assez, et malgré les critiques assez négatives je me suis lancé.
Bon il a de bons points. Coté interprétation c’est sur que Emily Browning était un excellent choix de casting pour le rôle. Elle lui apporte son physique particulier, sa photogénie, et un charme éthéré qui se marie fort bien à l’ambiance. A ses cotés il n’y a d’ailleurs pas grand-chose. Non seulement les acteurs n’ont pas beaucoup à faire, mais en plus ils sont complètement éclipsés par Browning qui elle monopolise l’écran mais monopolise aussi l’attention du spectateur. Forcément ca crée aussi un peu un vide du coup.
Le scénario lui est faible. En fait le film commence bien avec la présentation d’un environnement réussie, avec aussi une progression intriguant dans les arcanes de cet établissement particulier. Du coup les 40 premières minutes sont assez agréables en dépit d’un rythme un peu lent, par contre ensuite ca traine. Sleeping beauty évente son suspens, les scènes se répètent, beaucoup de bonnes intentions du début sont oubliées, finalement le métrage s’enlise. Il peine à avancer et se conclue de façon un peu banale. Évidemment la deuxième partie du film est du coup plus molle, moins intéressante, et même lassante par moment, l’intérêt n’étant maintenu que par Browning.
Sur la forme Julia Leigh a fait un travail de qualité. La mise en scène est un peu contemplative, mais cela colle plutôt bien au style du film en fait. Il y a ainsi beaucoup de plans fixes, frontaux. Cela renchérit un peu la lenteur du métrage par moments, mais après tout, n’y a-t-il pas le mot « sleeping » dans le titre ? La photographie est très belle, avec un remarquable travail sur les couleurs. Là-dessus il n’y a rien à redire, et les décors sont eux aussi raffinés. Ils manquent un peu de variété, mais on sent une réelle application sur les détails, et le résultat est convaincant. Au niveau de l’érotisme Sleeping Beauty ne mérite je pense pas vraiment son interdiction aux moins de 16 ans. En fait il y a surtout une nudité exposée, et peu d’actes sexuels montrés. Lorsqu’ils le sont il n’y a rien de borderline. Néanmoins il faut s’attendre à un érotisme assez froid, comme l’ambiance d’ailleurs, ca ne réchauffe pas le cœur, mais c’est un parti pris respectable. Je regrette une bande son un peu minimaliste, j’aurai imaginé un thème au piano entêtant et envoutant que Sleeping Beauty n’a pas malheureusement.
Pour conclure voilà un film esthétiquement réussi, qui fait plaisir dans une période où l’érotisme tend à aller davantage dans le cru et le frontal. Bien emmené par Browning, maintenant le film souffre d’un scénario au final trop superficiel et trop gnangnan, et de seconds rôles beaucoup trop ternes. Pour ceux qui préfèrent l’image à l’histoire, Sleeping Beauty est pour vous, les autres seront sans doute déçus.