En voici un film étrange, c'est un objet bizarroïde, entre le film érotique, le film de décorateur, un film d'auteur, film expérimental et le néant. Il faut dire ce qui est, le film semble très précieux avec ces petits cadres bien léchés, sa photographie impeccable (limite publicitaire par moments, tant c'est trop), c'est donc pas désagréable à regarder, le tout est quasiment filmé en plan séquences, la caméra ne bouge que très peu, ce qui donne un rythme plutôt lent au film, lent mais pas forcément mou. Bien que je dirai que le film est un peu long, surtout pour ne rien dire à l'arrivée. Dommage.
Malgré tout je ne me suis pas ennuyé, certaines scènes rappellent l'Apollonide ou Eyes Wide Shut (en moins bien), et je trouve que Leigh a réussi à insuffler un désir de la chaire dans son film, à fasciner au travers de diverses petites scènes semblant se répéter, mais ne pas être véritablement liées entre elles. Cette fille semble avec deux emplois, aller à la fac, voir un mec un peu louche, et puis ce fameux travail de Sleeping Beauty. J'avoue ne pas avoir vu forcément de connexion outre le sommeil avec le conte, mais je me dis que ce n'était pas forcément le but.
Toujours est-il que le film a surtout un intérêt majeur, c'est celui de deshabiller Emily Browning, sans que ça soit dégueulasse (genre Sucker Punch), il y a un véritable appel de la chaire, mais pas seulement, il y a aussi un petit repoussant dans les situations, un peu glauques, étranges. Nous ne sommes guère dans un vulgaire film pornographique.
Et puis cette manière, très progressive de déshabiller l'actrice de plus en plus (actrice qui est magnifique), ça donne un certain charme au film.
Après voilà, c'est pas un très bon film, plutôt vain, qui se regarder filmer, mais malgré tout il s'en dégage un peu quelque chose, et ça me rassure, j'avais peur que Snyder avait tué tout le sex appeal potentiel de Browning.