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vidalger
320 abonnés
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0,5
Publiée le 28 septembre 2014
Film totalement abscons et ennuyeux. On veut nous faire passer cette oeuvre (?) pour un prodige de poésie prenant ses racines dans la mythologie japonaise et les esprits de la nature. En fait, le roi est nu et les critiques professionnels ont peur de le crier, de crainte de passer pour des imbéciles auprès de leurs congénères! La caméra de Kawase s'attarde immanquablement sur le plus petit, le plus insignifiant détail, au moins pour nous, pauvres occidentaux, si cartésiens, si éloignés de la vraie vérité, si étanches à la grande poésie de la Nature. Cette ode aux légumes de saison et aux diverses araignées et hannetons est entrecoupée par quelques plans signifiants à propos d'une femme qui semble hésiter entre son mari et son amant (et oui, le banal triangle amoureux de notre théâtre de boulevard!) ou à propos des rapports complexes entre enfants attentionnés et vieux parents résignés (on est aussi au Japon!). Pourtant, notre intérêt s'effondre rapidement devant des séquences ultra lentes qui plombent le rythme du film et abusent de notre patience. Ne vous attendez pas à retrouver ici ce que le cinéma japonais, dans sa diversité et son inventivité, nous a donné jadis. On s'endormira plutôt avec le jus de navet de cet intellectualisme exacerbé. Bon, mais y'en a qui aiment...
Mis à part la photographie époustouflante, cadre oblige, ce film a plus réussi à me faire penser à ce que j'allais manger le soir qu'à ce qu'il racontait. Le réalisateur nous perd dans des plans inutiles et des longueurs insupportables. D'accord, il fallait transposer la vie des montagnes à l'écran, leur rythme de vie si particulier. Mais là, on en est au point où je serais incapable de vous énoncer clairement les grandes lignes de l'histoire, tellement elle est floue et parsemée.
Naomi Kawaze est une habituée du Festival de Cannes : depuis sa Caméra d'Or obtenue en 1997 avec "Suzaku", 3 de ses films ont été sélectionnés en compétition officielle et elle a obtenu le Grand Prix du jury en 1997 avec "La forêt de Mogari", par ailleurs le plus difficile d'accès des trois et, à mon humble avis, le moins réussi. Sans atteindre le sommet de "Shara" (2003), "Hanezu, l'esprit des montagnes" entraine le spectateur sur des chemins très poétiques et très délicats. Même pour un esprit cartésien, son mélange de légende et de réalité s'appréhende facilement et elle a su trouver la juste nuance concernant la façon de filmer, avec une caméra à l'épaule qui permet au spectateur de vivre au milieu des personnages sans pour autant être secoué comme un prunier. Son évocation de la nature est très sensuelle et le résultat final très réussi.
"Lent" (pour ceux qui n’aiment pas le film) et "poétique" (pour ceux qui l’aiment) sont les deux qualificatifs qui reviennent régulièrement dans les critiques de "Hanezu" : or il me semble que tous deux sont hors sujet, voire erronés quand on regarde vraiment le film de Naomi Kawase. "Hanezu" est en effet constitué de nombreux plans de durée assez courte, et jamais Kawase ne s’efforce de magnifier la beauté de ses paysages du "berceau du Japon", ni la vérité de ces personnages pris dans une situation des plus triviales – l’habituel triangle amoureux débouchant sur un drame – à l’aide d’artifice de mise en scène, de belles images, etc. Au contraire, Kawase filme "Hanezu" avec le regard objectif de la documentariste qu’elle est, et c’est sans doute cette objectivité méthodique et ce refus de la dramatisation qui ont dérouté le spectateur habitué aux règles du spectacle. Ce que Kawase tente de faire ici, c’est d’inscrire une histoire banale d’adultère dans une "tradition", d’abord familiale (l’évocation du drame vécu par le père de l’un des personnages), mais surtout culturelle : c’est sans doute le sens de cette légende menaçante des montagnes amoureuses qui ponctue le récit. Et c’est probablement cette inscription cosmique du récit, me semble-t-il très nippone, qui évoque je ne sais quelle poésie au spectateur occidental, alors que Kawase veut plutôt montrer objectivement le lien pérenne – et paradoxalement fragile – qu’ont ensemble les hommes, leur culture et la nature : la boue de la transformation industrielle menace (l’introduction et la conclusion du film), tout autant que l’oubli (le sens du carton final du film sur la perte des origines). Ce programme ambitieux n’est malheureusement pas complètement abouti, Kawase, par manque de confiance peut-être en elle-même ou en son spectateur, abusant un peu de procédés un peu lourds : les grondements menaçants de la légende, l’autisme exagéré des personnages, la répétition de plans suggérés comme signifiants, tout cela alourdit inutilement un film qui ne gagne notre admiration que quand il est léger.
Loin de la pose intellectuelle ennuyeuse et élitiste du primé "La forêt de Mogari", Naomi Kawase réussit à moitié son nouveau long métrage. C'est toujours aussi lent et silencieux mais la beauté de la nature filmée qui fait écho aux tensions secrètes d'un couple à la dérive fait mouche. On est loin du film divertissant, soyons honnête. Il est plus que facile de trouver le temps long. Mais à la différence de ses précédents films, "Hanezu" ne paraît pas ampoulé par un discours prétentieux et incompréhensible. C'est plus une affaire de sentiments sincères et délicats, cernés par une imagerie peut être un peu naïve mais qui sonne juste.
Je suis un grand admirateur du travail et de l’univers de Mme Kawase, mais "Hanezu", en dépit de ses qualités, a du mal à égaler ses plus grandes réussites. Il faut dire qu’après "Shara" et "Suzaku", par exemple, difficile de se surpasser! Cela ne signifie pas que ce film soit sans intérêt, bien au contraire. Il y a parfois des images magnifiques (cette lune qui semble se lever sur l’incantation des vers du Manyôshû qui scanderont tout le film). Il y a cette proximité avec la nature de la région de Nara, cette pudeur face aux drames de la vie, ce talent si typiquement japonais pour faire dire aux personnages des choses essentielles du bout des lèvres, comme si de rien n’était. Il y a, surtout, ce regard mélancolique et désabusé sur un Japon moderne qui perd le sens de la transmission entre les générations. Un groupe d’anciens le dit au début: que les enfants étaient nombreux, avant! Et aujourd’hui, qu'ils sont rares! Comme va le montrer l’histoire tragique de ce "ménage à trois", que la transformation de l’amour en famille est compliquée, qu’il est difficile de se comprendre entre hommes et femmes, de bâtir un projet commun! Mme Kawase touche ici un point douloureux et fondamental de la société japonaise, dont la démographie désastreuse est un signe incontestable de déclin. Pourtant, même si sur le fond, "Hanezu" est d’une grande richesse, la forme n’est pas totalement convaincante. On a du mal à s’attacher aux personnages, en particulier à celui de la femme. L’émotion, à force d’être retenue, finit par être parfois franchement absente. La façon de filmer, qui laisse volontairement hors champ des éléments importants, n’est pas toujours efficace. Et il manque certains de ces moments forts que Mme Kawase savait parfois distiller, comme la danse finale de "Shara". C’est le problème quand on a fait des chefs d’œuvre: les fans deviennent exigeants !
Histoire d'une relation interdite sous le signe des Dieux et des Montagnes, "Hanezu no tsuki" figurait dans la dernière compétition cannoise comme le film post-Fukushima, ôde à la Nature et au temps, conjuguant le verbe vivre et aimer. Naomi Kawase a déjà montré l'étendue de son talent et de son épure dans la fabuleuse Forêt de Mogari, film initiatique à la beauté radieuse. Mais cette fois son approche incertaine de légende villageoise, de fiction amoureuse et de reportage sociologique teinté de scènes oniriques détruit toute puissance des sentiments. A force de confondre ses fonctions, le récit, pesant et démonstratif tant il tient à sa métaphore légendaire, ne puise plus rien de naturel dans la double relation que vit Takumi. Le rapport de la caméra à la nature est toujours d'une grande limpidité, la cinéaste prenant le parti (discret mais fort, qu'on le constate ou non) d'établir une mise en scène en conséquence du décor et non l'inverse. Ou plutôt une mise en scène dépendante de la Nature et de sa disposition. Cela se vérifie dans de nombreuses scènes, mais quel dommage alors que cette verdure respirant le vrai soit brouillée par des plans nocturnes mystiques grouillant d'insectes et de chair humaine... La symbolique de Kawase, liée à la légende des divinités montagneuses (dont le spectateur risque d'en ignorer le sens) échappe souvent à notre perception occidentale ; on ne va bien sûr pas faire le reproche à Naomi Kawase de traduire tout un pan culturel profondément enraciné dans les esprits japonais, néanmoins cette volonté traduit souvent ici une substance initialement assez vide dans les rapports amoureux. Eclairer par le fruit de l'aventure amoureuse les temps ancestraux, à moins que ça ne soit l'inverse, se servir des divinités pour donner au sentiment amoureux contemporain une dimension tragique, voilà une ambition cinématographique convaincante dans sa promesse de conte et de film multiple. Tristement, "Hanezu no tsuki" ne développe qu'une vague sensation de ligne droite compliquée, celle d'un amour paisible, nébuleux mais sans tension ni véritable écho temporel, sans soucis des possibles lignes narratives qu'il évoque. C'est d'autant plus regrettable que les films de Naomi Kawase contiennent une sensibilité rayonnante et un style qui se démarque sans peine dans cette relation vitale qui se créée entre le cinéma et la Nature.
Apparemment la réalisatrice était habituée à une mise en scène en plan fixe. Qu'elle y retourne, car la caméra à l'épaule franchement ça lui convient pas. Mais bon, c'est pas comme si c'était le principal problème du film. C'est un film dans lequel on est jamais invité, on est jamais convié. Les enjeux sont inexistants, les évènements s'enchainent de façon incohérente. C'est une sorte de caricature grotesque de ce qu'est le cinéma d'auteur japonais. Mais il faut être honnête, c'est pas parce que c'est du cinéma d'auteur japonais qu'il faut crier au génie, car là c'est nul. Alors elle fait ce qu'elle peut pour créer une tension qui n'existe jamais (la nature qui reflète les émotions des personnages, whaou, c'est super nouveau ça), mais le constat est là, terrible, implaccable : sans intérêt.
La nature, l’adultère, le poids des traditions et du passé : voici les ingrédients de la mixture soporifique que nous a mitonné la réalisatrice japonaise Naomi Kawase. Pas de bol (de riz), sa recette écolo-libido-ancestro se plante monumentalement. Quelques plans fixes de toute beauté destinés à remplir un fond d’écran d’ordinateur nous reposent des effets saccadés de prises de vue caméra à l’épaule, laissant penser que l’œuvre a été filmée durant une secousse sismique. A fuir.
Totalement zen et envoûtant, hanezu est de ces films avec lesquels, dans doute, il faut se laisser aller. Si l'histoire d'amour est traitée de façon typiquement asiatique et infiniment sobre - rappelant d'une certaine manière la douceur de "in the mood for Love" - le contexte mystico-historique donne une profondeur inattendue et rare au film. Beau!!
Tout d'abord, l'esthétique de ce film est impressionnant. Hanezu, faisant référence à une couleur rouge datant de plus d'un millénaire, a été intelligemment exploité par Kawase: la couleur du sang, du soleil et de l'amour. Ces 3 " thèmes " font partis intégrantes de la vie des 3 personnages principaux, tous 3 totalement " perdus " dans ce paysage intemporel. Une femme, lassée de son mari, tombe amoureuse d'un jeune homme, une sorte de Jules et Jim japonais. Ces 3 êtres sont totalement en crises silencieuses: une femme déchirée entre le devoir et le plaisir, un mari qui se délaissé et minable dans sa condition, une jeune homme libre mais dont le passé, l'âge adulte et l'amour le hantent. Cette trame passive se passe dans l'immense beauté des forêts/rizières. Tellement inchangée, en dehors du temps que Naomi Kawase s'amuse parfois à introduire des éléments fantastiques. Ces problèmes existentiels sont pour la réalisatrice des questions qui se posent toujours, depuis la nuit des temps, d'ou l'évocation à une ancienne cité enfouie sous terre, et ses nombreux anonymes dont l'histoire restera à tout jamais inconnue. Naomi Kawase croit d'un air enfantin que la nature a une histoire, et essaye de l'interroger. En vain.