T’as des films comme ça… Dès l’apparition du titre, tu sais déjà que c’est mort ; que ce n’est pas pour toi… « Gold », pour moi, ça a été ça. Cinq minutes de présentation avant de voir apparaitre les quatre grosses lettres dorées. Cinq minutes durant lesquelles tout est dit. Cinq minutes de réalisation propre mais plate. Cinq minutes durant lesquelles j’ai senti que j’allais avoir un très gros problème avec le personnage et l’interprétation de Matthew McConaughey. Cinq minutes aussi durant lesquelles on nous placarde de manière ostensible le schéma narratif que va suivre l’intrigue, à tel point d’ailleurs qu’on aurait pu s’attendre à voir apparaître à l’écran le titre « Rise and Fall » plutôt que « Gold »… Le pire, c’est qu’il aurait pu me plaire ce film. D’ailleurs, il m’a plu sur ses vingt dernières minutes. C’était certes classique, mais ça devenait enfin efficace sur la fin. Enfin je me prenais un peu d’empathie pour le personnage principal. Enfin j’étais devenu soucieux de la résolution de l’intrigue. Et la conclusion de tout ça m’a plutôt satisfait émotionnellement et cinéphiliquement parlant… Alors certes, ce n’était pas du grand cinéma, mais c’était au moins du cinéma qui, pour moi, faisait gentiment le boulot… Du coup, quelle tristesse que d’avoir attendu plus d’une heure et demie pour que tout ça se produise ! Non mais merde quoi ! Il faut vraiment n’avoir vu aucun film de sa vie pour ne pas voir le déroulé point par point du scénario. Alors moi, je ne suis pas cinéaste, mais je ne peux pas m’empêcher de me dire que si j’avais été à la place de Stephen Caghan, j’aurais facilement divisé par trois toute la première heure et demie afin d’éviter la lassitude à mes spectateurs ! Et encore, aurait-ce été suffisant ? Personnellement je ne suis même pas sûr ! Parce que, comme je le disais plus haut, pour moi il y aussi un vrai problème avec la gestion du personnage principal. En gros, mon sentiment pourrait se résumer à celui que j’ai eu voyant pour la première fois la calvitie du beau Matthew. Cette calvitie, je trouvais qu’elle faisait fausse, et surtout j’ai trouvé qu’elle était laide… Alors je peux encore entendre que c’était l’effet voulu. Après tout Kenny est un personnage faux et laid sur beaucoup d’aspect. Mais la réalité fait que je n’arrive pas à me prendre d’empathie pour un personnage qui est seulement faux et laid. On a beau nous faire comprendre au travers de l’intro que ce gars agit par devoir vis-à-vis de son père, pour moi ça n’a jamais pris. Mettre au premier plan un personnage grossier, primaire et pathétique, à mes yeux c’est possible. Mais pour moi cela nécessite tout un art pour que le spectateur se lie au personnage. Il faut que ce gars nous attendrisse, nous fascine, nous questionne… Là, moi, je n’ai rien ressenti tout ça dans ce film. A dire vrai, je n’ai même pas vu le personnage de Kenny, j’ai juste vu Matthew McConaughey en faire des tonnes mais sans succès. Alors certes, au final il a beau ne pas être malhonnête ce film, moi je trouve quand même qu’il se la joue un peu trop facile. Certes c’est propre, mais c’est convenu, attendu et pas assez réfléchi. Quelques qualités diluées dans un temps trop long et dans des personnages trop peu travaillés. Bref, ce « Gold », pour moi, c’est loin d’être de l’or en barre…