Avis sur The Beach Girls and the Monster

Ce film est réputé pour être un des pires films de genre des années 60, et il n’a pas vraiment volé sa réputation, c’est un fait. C’est un pur film de Drive-in destiné à occuper le fond pendant que les amoureux se bécotent.
En fait je ne peux mieux résumer ce film qu’en le présentant comme un soap-opera, entrecoupé de séquences sexy, avec parfois un monstre, si rare qu’on pourrait presque croire que les scènes où il apparait proviennent d’un autre film.
Car oui, la créature doit avoir en tout et pour tout 5 minutes de présence à l’écran dans un métrage de 70 minutes environ. Tout le reste c’est des situations et des dialogues digne d’un soap-opera (vous voyez Amour, Gloire et beauté, ben c’est ça pendant 75 pourcent du film), et des séquences de danses et de chants qui nous rappellent que les années 60 c’était l’amour sur la plage quoi ! Ces scènes auraient été filmées par le réalisateur pendant les moments de repos de l’équipe ça ne m’étonnerait pas du tout, car elles ne sont pas du tout intégrées au film, et viennent l’entrecouper de façon abrupte. Sans doute parce que le réalisateur, conscient du caractère ennuyeux du reste, s’est dit que des filles en bikini dansant le twist c’était pas mal pour maintenir l’attention. A noter qu’après avoir supporté 1 heure, le film vous assène un rebondissement final ! Ouah ! Mais en fait c’est encore plus grotesque que ce qu’on croyait.
Sur la forme c’est fait avec trois bouts de ficelle. Et même si le réalisateur arrive à justifier le costume en caoutchouc de sa bête, ça reste tout de même très artisanal. Le film a été tourné sur une plage et dans une villa, sans doute loué la journée pour tourner les quelques scènes. Les décors sont frais, mais ça ne suffit guère à cacher une mise en scène souvent plus proche de l’amateur que du professionnel. C’est vraiment fait sans génie, la seule séquence sympa étant celle de surf, mais ce n’est même pas le réalisateur qui les a tournés. Les attaques du monstre par exemple sont ridicules. C’est du Ed Wood.
L’interprétation, je serai rapide, car il n’y a rien à souligner. Des jolies filles très jolies et pleine de joie de vivre, c’est déjà ça, mais au jeu qui n’est pas du tout convaincant dans un film d’horreur. On se croirait presque dans une comédie tant les acteurs semblent avoir envie de rire tout du long, et surtout lorsque le monstre est là. On ne peut guère leur en vouloir d’ailleurs. Jon Hall (aussi réalisateur) essaye bien de faire croire à son personnage, c’est le seul qui fasse à peu près sérieux dans ce film, mais que peut-il au milieu du désastre qui l’entoure ? On dirait parfois qu’il a été projeté sur le plateau d’un tournage pour le Playboy de l’année, avec les nymphettes qui divaguent sur la plage, les acteurs qui draguent, et cette pauvre créature qui vient patauger au milieu (et il en est un peu le responsable).
Le film en lui-même reste drôle, malgré ses longueurs intempestives de dialogues sans relief. Il est drôle surtout car personne ne semble vraiment croire à cette entreprise. C’est limite si on ne frôle pas la parodie (involontaire je crois quand même). Mais enfin, c’est tout de même bien mauvais. 1