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MSM
6 abonnés
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2,5
Publiée le 20 mai 2022
Il est toujours surprenant de s'attarder sur un film qui vous conduit immanquablement vers cet anglicisme désormais courant, "And so what ?!"... Si j'ai pu être agréablement surpris par la présence à l'écran de cette jeune actrice qu'est Yle Vianello, le scénario est par trop confus et même pauvre, pour s'enthousiasmer sur ce film. Si le propos, à travers les atermoiements d'une jeune fille de 13 ans un peu déboussolée par sa nouvelle vie était de souligner le côté "sordide" de la Calabre, l'emprise de la religion chrétienne et les magouilles électorales, le pari est rempli. Mais le manque de profondeur du film et des personnages nuit cruellement à l'intérêt global que le (télé)spectateur peut y porter...
Les thèmes de ce film, telles que la religion et la croyance, sont développés à travers le regard et l’évolution d’une jeune fille de treize ans ce qui est plutôt intéressant. Le scénario de départ : une fille revient dans sa ville natale et poursuit un enseignement religieux. Certains diront que dès le départ le pitch semble ennuyant, mais après le film il est incontestable que le long métrage subit quelques longueurs. La lenteur de certaines séquences peut s’expliquer par le manque de dialogues. Tourné souvent caméra à l’épaule, le spectateur pourrait se sentir proche des personnages, or cette apparente proximité ne créée pas l’effet escompté. Marta parle peu car elle se sent étrangère à cette nouvelle ville, situation complexe pour le spectateur qui souhaiterai pourtant suivre avec elle l’histoire. Le cadre est sombre, la ville délabrée et grise.
Pourtant, le spectateur reste accroché au film. Peut être par la beauté de certaines scènes, par la relation spéciale qui subsiste entre la mère et la fille, par l’humour, par les nombreux symboles qui dominent le film, ou tout simplement par la performance des acteurs…
Si vous avez du temps, Corpo Celeste est fait pour vous, ou pour les curieux tout simplement.
Découvert à Univerciné Italien Nantes 2012. La scénariste-réalisatrice se glisse dans la peau d'une fillette au physique proche de sa soeur Alba, actrice, on se croit en famille Rohrwacher. Un démarrage pris pour une immigration clandestine avant de s'avérer procession nocturne. La foi religieuse, sans être égratignée, renferme sa dose d'amusement. La "coach de catéchisme" (renversante Pasqualina Scuncia !) occupe les jeunes plus qu'elle ne convainc, les chats étant bannis de son enseignement. Du religieux ludique jusqu'à cette chute à faire expier (très jolie scène de résistance face à la lâcheté adulte !). Les anciens enfants introvertis s'identifieront facilement à la petite inapte à faire semblant pour faire plaisir. On n'oubliera pas ce jésus arraché du village à unique habitant et qui décide de faire la planche. Les très gros plans sur le visage, les cheveux soudain raccourcis montrent un revirement toutefois prudent... La communauté où Marta a débarqué s'avère aussi archaïque que l'était il y a 60 ans la France régionale. Le curé fuyant sa bonne et finalement desservi par sa confiscation des votes en faveur d'on ne sait qui laisse rêveur... Peut-être un peu trop de flou vers l'issue, la silhouette de Marta se rapprochant de l'eau, on est inquiété à chaque fois... Cette juvénile transplantation suisse en terre calabraise n'en est pas moins fort plaisante à suivre.
Le tableau presque documentaire que dresse Alice Rohrwacher de la région dévastée – une vision qui n’est pas sans rappeler celle du Naples de Gomorra – et de ses habitants en voie de paupérisation n’a en effet rien de réjouissant. À côté de l’adolescente, deux autres figures se détachent de l’ensemble : celle du père Mario (sosie de Houellebecq), un prêtre ambitieux qui collecte les signatures pour un candidat député dans l’objectif de s’attirer les bonnes grâces de l’évêque et d’être ainsi muté dans une paroisse plus prestigieuse (agissements qui en disent long sur la collusion entre clergé et monde politique) et celle de Santa, sa bonne et assistante, entièrement dévouée, dévouement qui confine à l’amour, réglant d’une main de fer les répétitions des futurs et dissipés confirmés. Au sein d’une communauté traditionnaliste, soucieuse de respecter avec scrupule les enseignements des Évangiles, Marta vit des instants cruciaux où se profile la fin de l’enfance (la survenue des premières règles comme signe évident). Souvent muette et rebelle, enfermée dans la salle de bains, protégée par une mère qui tient à distance la sœur jalouse et dirigiste, elle observe de ses yeux bleus les petites combines du prêtre qu’elle accompagne par hasard dans la recherche du crucifix pour le décor de la fête de la confirmation lors d’une excursion dans un village abandonné, niché dans la montagne et dont le seul occupant semble être un vieil abbé.
Dans des tons verts et bleus, Alice Rorhwacher joue des oppositions entre traditionalisme et modernité, entre le corps divin figuratif et celui bien réel et en transformation de Marta. Corpo celeste donne aussi l’impression d’intemporalité : on pourrait être aussi bien aujourd’hui que trente ans en arrière. Il réussit par ailleurs à distiller une succession d’ambiances disparates, de l’étrangeté à l’angoisse, du malaise à la cocasserie, sans jamais oblitérer le décor oppressant d’une ville rongée par la misère, aux multiples constructions en chantier, aux plages transformées en cour des miracles et refuges ultimes des gamins déshérités. Des zones interdites et dangereuses qui attirent comme un aimant maléfique la petite Marta. Alice Rohwacher se révèle une réalisatrice prometteuse, portant un regard intelligent et insolite sur un groupe de personnes au travers du point de vue d’une gamine sur le point de quitter l’enfance et d’affronter le monde des adultes qu’elle pressent décevant et plein de désillusions putatives.
Une jeune adolescente découvre un nouveau lieu de vie : ici, une Sicile bien loin des cartes postales, sale, venteuse, dévastée. La mainmise générale et le conditionnement idéologique des représentants de l’église catholique sur la communauté qu’elle fréquente, les relations familiales et la perte de l’innocence semblent lui faire prendre conscience de l’humanité qui l’entoure. L’ensemble des thèmes abordés dans ce film ne séduit ni ne convainc. L’écriture et la mise en scène peinent à trouver une quelconque résonance si ce n’est la grâce de sa toute jeune comédienne mais le désintérêt que l’on ressent à la vision de ce film est flagrant.
L'année commence bien : 'Corpo Celeste' nous entraîne dans la Calabre profonde, où les doutes et les inquiétudes des habitants, qui tentent de vaincre la solitude, sont filmés sans jugement, avec élégance et subtilité. Trois plans magnifiques à couper le souffle ouvrent une nouvelle fenêtre dans le cinéma italien, et nous font attendre avec hâte un prochain film d'Alice Rohrwacher.
Lors du dernier Festival de Cannes, Corpo celeste, présenté à la quinzaine des réalisateurs, fut nominé pour la Caméra d'or.
On comprend pourquoi. Sa réalisatrice, Alice Rohrwacher, possède une vraie sensibilité. Elle filme avec beaucoup de talent cette petite fille de 13 ans qui a été élevée en Suisse et arrive avec sa mère et sa soeur en Calabre, dans un univers qu'elle ne connaît pas.
Le point de vue adopté est, un peu comme dans Tomboy, celui de la petite fille. C'est à travers ses yeux qu'on observe le monde curieux et inquiétant des adultes, l'évolution de son propre corps qui se transforme et qui saigne, et surtout sa découverte de Jésus et de ses mystères.
Le film est en effet construit autour de deux pôles : la fin de l'enfance et la religion. Aux mystères profond de la vie de Jésus est opposée une profonde déliquescence de la religion catholique. Un prêtre un peu raté, nourrissant de vains espoirs de promotion, une femme qui enseigne courageusement un pauvre catéchisme et s'est amourachée du prêtre, un évêque et son aide, ignobles tous deux, une collusion avec la politique, tout ce tableau est absolument terrible. Il est beaucoup plus à charge que la récente farce gentillette de Moretti. On comprend que le film ait été accusé de sacrilège en Italie.
Beaucoup de qualités donc, qui ne se développe malheureusement pas sur la base d'un scénario solide, ce qui plombe le film et ne permet pas transformer une curiosité, voire une admiration, de cinéphile en émotion de spectateur. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666blogsallocinefr.over-blog.com/
Très beau film sur l'adolescence et ses questionnements existentiels,mais aussi sur la calabre et sa déliquescence morale et sociale. Une mise en scène précise ,sobre et quelquefois marquée de belles envolées lyriques . Une jeune actrice géniale à découvrir et une réflexion sur les hypocrisies de la religion et de ses rites sociaux. Un fort beau film ,délicat,émouvant et un regard acéré passionnant! À voir très vite!
Sur un thème souvent visité par le cinéma, l'initiation, la cinéaste rend sensibles les angoisses et les désirs de son héroïne. La mise en scène, précise et pulsionnelle, dévoile les hypocrisies du monde des adultes auquel est confrontée la jeune Marta. Les vingt dernières minutes en particulier sont d'une grande beauté. Fébrile, habité : un premier film à découvrir, absolument.
Comme son nom ne l'indique pas, Alice Rohrwacher est italienne. Du nord du pays. Et pour son premier film de fiction, Corpo celeste, elle plante ses caméras tout au sud, en Calabre, d'un pèlerinage nocturne à une confirmation. S'il s'agit bien de fiction, avec la découverte d'une nouvelle culture pour une pré-adolescente, et de l'omniprésence de la religion, la cinéaste intègre des éléments réalistes qui ont plus à voir avec un documentaire. Seul le regard de cette jeune fille, ironique et désarçonné, permet au film de ne pas être une simple transcription du quotidien d'une petite communauté. On y trouve donc une forme qui rappelle celle de La Pivellina. Corpo celeste, bien que révélateur d'une véritable réalisatrice, est trop bancal pour séduire et son scénario, sans épaisseur, souffre de longueurs indigestes.
Pour son premier film, Alice Rohrwacher, la sœur de la comédienne Alba Rohrwacher, nous emmène partager les interrogations de Marta, une jeune adolescente de 13 ans. A cet âge parfois difficile qui la voit passer de l'état de petite fille à celui de jeune fille, Marta doit en plus subir un changement radical dans son environnement : alors qu'elle vient de passer 10 ans en Suisse, la voici de retour avec sa mère et sa sœur dans un village proche de Reggio de Calabre, la ville d'origine de sa famille. Alice Rohrwacher nous montre une région dans laquelle la religion est toujours extrêmement importante, le curé du village, qui aspire à de plus hautes fonctions, n'hésitant jamais à dicter leur comportement à ses ouailles, en particulier au moment des élections. Elle le fait parfois un peu maladroitement mais avec beaucoup de justesse, surtout lorsqu'il s'agit de dépeindre les tourments de Marta, qui voit apparaitre ses premières règles au moment où elle doit faire sa confirmation. Le talent d'Alice Rohrwacher est prometteur : on peut parfois penser aux frères Dardenne ainsi qu'à "Tomboy", un "Tomboy" qui, cette fois, serait réussi ! En tout cas, ce film prouve que le cinéma italien n'est pas aussi moribond qu'on le prétend parfois.
vu en avant première au festival du film de St Paul Trois Châteaux, très déçue, climat très lourd, lancinant, beaucoup de vérités bonnes à dire et une jeune actrice de talent mais pas enthousiasmée pour autant.