En ce mois de juillet plus ou moins chaleureux sort le dernier film de Woody Allen, ou plutôt le Woody Allen annuel. Si on connaît désormais le cinéma de ce dernier sur le bout des doigts, le fait est qu’on ne perd pas plaisir à assister aux déboires de protagonistes atypiques. Malgré tout, le réalisateur parvient toujours à surprendre comme ce fut le cas l’an passé avec Minuit à Paris, qui rattrapait le mauvais Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu. Pour faire court, quand on va voir un film de Woody Allen, on sait ce qu’on va voir sans pour autant savoir si cela va nous plaire. D’autre part, à l’heure qu’il est, il semblerait que To Rome with Love obtiennent de piètres notes de la part de la critique comme du public. Néanmoins, je ne le nie pas, j’ai passé un bon moment. Probable clôture du cycle consacré à l’Europe, To Rome with Love signifie soulagement pour certains et aboutissement pour d’autres. Par ailleurs, si les magazines n’ont pas lésiné sur les appellations du genre « guide touristique », cela ne les avait pas empêché d’apprécier largement les aventures du touriste américain dans les ruelles parisiennes (patriotisme ?). Prétendre que To Rome with Love est un mauvais film pour cette simple et bonne raison relèverait donc de la mauvaise-foi la plus grande. Bien entendu, le long-métrage souffre de nombreux défauts et, comme je l’ai dit précédemment, Woody Allen ne se renouvelle pas des masses. Malgré tout, si vous aimez son style, il en faudra plus pour que vous tourniez violemment le dos à cette dernière œuvre en date. Cependant, si les défauts sont nombreux, les qualités ne sont pas plus négligeables, à commencer par le point fort d’un Woody Allen : le casting. Deux superbes femmes – Pénélope Cruz et Ellen Page –, et d’autres excellents acteurs qui contribuent à rendre les situations cocasses. On pourra notamment citer le duo Alec Baldwin et Jesse Eisenberg ou encore Roberto Benigni – plus très présent dans le cinéma du 21e siècle, hélas –, qui est à l’origine d’une hilarante réflexion sur la célébrité. Bien entendu les mots Freud et communisme sont au rendez-vous, comme dans tout bon film de Woody Allen qui se respecte ; tout comme le réalisateur lui-même, qui repasse enfin derrière la caméra dans le même rôle que d’habitude de l’homme torturé, nerveux et gaffeur. En conclusion To Rome with Love est une comédie sympathique qui manque cependant beaucoup d’originalité. Reste une belle brochette d’acteurs, ainsi que des péripéties toujours très grandiloquentes. Bien entendu, Woody Allen gagnerait beaucoup à privilégier la qualité à la quantité.