Après des arrêts à Londres, Barcelone ou encore Paris, Woody Allen poursuit son tour d'Europe et débarque cette fois-ci à Rome, où il va mettre en scène plusieurs destins qui vont plus ou moins se croiser.
Si mes préjugés étaient infondés pour Whatever Works ou Minuit à Paris, ils se sont malheureusement avérés justes pour To Rome With Love, où le metteur en scène new-yorkais ne se montre guère inspiré, filmant des âmes à Rome sans idées, ne sous surprenant guère et même plutôt platement. Il ne sublime que trop rarement ces quelques histoires, se contentant surtout de filmer une magnifique ville de Rome avec de la musique italienne en fond sonore. Sachant qu'Allen ne lorgne pas vers le polar, ou le drame, c'est vraiment sur l'humour et le charme qu'il devait nous surprendre, mais il ne nous enchante jamais vraiment malgré quelques bonnes initiatives, et finit même par ennuyer.
Il rend ici hommage aux films à sketch italien mais, comme souvent dans ce genre-là, c'est assez inégal et encore plus ici. Si la partie avec Woody Allen est assez sympathique et dans une moindre mesure celle avec Alec Baldwin, le reste est très anecdotique (à l'image de celui avec le très caricatural Roberto Benigni), surtout qu'il faut bien attendre au moins une bonne demi-heure pour que ça commence à devenir un minimum intéressant. L'équilibre entre humour et romantisme était plutôt bon, mais dans les deux cas ça ne marche pas vraiment, tout comme le fameux "charme de Rome" qui ressemble plus ici à un livre d'images (certes un beau livre) qu'autres choses.
Bref, lorsqu'on est, à ce point-là, prolifique et génial depuis plus de 40 ans, une petite panne d'inspiration de temps à autre est facilement pardonnable et on souhaite à Woody Allen de vite se remettre de cette escale romaine, ce qu'il n'a, à mes yeux, que partiellement fait.