Après Londres, Barcelone et Paris, Woody Allen poursuit sa donc sa tournée européenne avec Rome, et le moins qu'on puisse dire est que l'office de tourisme romain a du être enchanté, tant le film ne fait qu'exalter les merveilles de cette cité que j'ai visité à Paques dernier. Le problème est que Minuit à Paris était bien plus qu'un voyage touristique sympathique, car il fourmillait, comme la plupart des films alléniens, de mille idées de scénario et de mise en scène, alors que dans To Rome with love, l'ensemble donne quand même une nette impression de paresse et de ronronemment, pas désagréable du tout, mais très rarement exaltant.to-rome-with-love-2012-22395-1928289030
Le film est en fait constitué de 4 histoires totalement indépendantes, bien qu'elles s'entremelent dans le film : deux tournent autour de la fidélité des couples, une autre sur un italien moyen devenu super star du jour au lendemain, et la dernière la plus barrée et la plus originale nous raconte l'histoire d’un croque-mort qui se révèle un chanteur d’exception … mais uniquement sous la douche (oh la belle idée, surréaliste en diable, mais qui fonctionne parfaitement!!).
Si ce dernier segment est bien supérieur aux autres, c'est aussi car c'est dans celui ci que Woody joue, 5 ans après sa dernière apparition en tant qu'acteur. Du coup, on a l'impression qu'il s'est réservé les répliques les plus crousillantes, et surtout celles qui représentent le mieux les thématiques alléniennes : la peur de mourir, l'inactivité, le manque d'inspiration ...du déjà vu, certes, mais tellement drôle et réjouissant qu'on ne s'en lasse pas.
Le reste (excepté peut etre de l'autre partie plus américaine, avec Jesse Eissenberg et Eillen Page, délicieux marivaudage bien allénien également) n'est pas à la hauteur, et frôle même parfois avec l'indigent : la partie avec Roberto Benigni (toujours aussi insupportable qu'avant) est vraiment anecdotique, et surtout ne dit rien sur la célébrité qu'on ne sache déjà, tandis que celle avec Penelope Cruz a tout du mauvais vaudeville téléphoné, et pas très drôle.
Pour ces deux intrigues là, on a carrément l'impression que c'est un vulgaire tacheron qui a pris la place de Woody tant l'inspiration lui manque terriblement.
Bref, deux bonnes shistoires sur 4, ca fait un film à 50% raté...ou à 50% réussi...ca dépend où on se place :o)...
Evidemment, si le film n'était pas signé Woody Allen, je n'aurais pas fait autant la fine bouche.
http://www.baz-art.org/archives/2012/07/23/24720032.html