Les films indépendants sont souvent les seuls à prendre de vrais risques et en refusant les dogmes des grands distributeurs, ils se tirent une balle dans le pied. Fort heureusement, les cinéphiles avertis, de même que les festivals du type Sundance, donnent leur chance à ces productions souvent austères, parfois remarquables. Terri est aux yeux des autres un monstre, un freak, il est mis au ban de la société dans cette école qui ressemble à tant d'autres. Si son aspect physique gêne les autres ( alors que lui sans en tirer de la joie, l'accepte avec une apathie débonnaire ), son état d'esprit est de même, peu goûtée de ses condisciples. En venant au lycée dans son pyjama, loin des canons de mode en vigueur, il se bannit lui-même de cet espace social. Terri n'en a cure, il survole cet univers, avec un regard aiguisé, qui se fige dans un paraître banal. Notre anti héros n'est pas formaté... L'aide du proviseur n'est pas sans conséquence sur sa perception du monde, il sera son mentor.
Portrait réaliste d'adolescents en marge, Terri ne joue jamais sur une quelconque originalité, Azazel Jacobs affirme officiellement s'être inspiré de teen movies de référence. Son art de la description se focalise sur ses protagonistes, leur psychologie ( bien travaillée ) et leur évolution, qu'elle soit perçue en temps réelle par le spectateur ou suggérée par la scène finale. Le long métrage est lent, très lent, mais il gagne en puissance grâce à un fond dense, des acteurs très impliqués ( superbe Jacob Wisocki, un John C. Reilly parfait en proviseur attentif, Olivia Crocicchia en petite nymphomane qui ne sait pas dire non est intéressante par sa candeur et Bridger Zadina permet quelques scènes vraiment marrantes ). Un très bon film. 4/5