Hyenas est un film à la jaquette plutôt prometteuse, qui promet visiblement une série B d’horreur sexy. C’est malheureusement un peu peine perdue.
Coté casting je relève quelques acteurs sympathiques du genre : Costas Mandylor et Christa Campbell notamment. Le premier est passable bien qu’un peu terne, et même s’il ne semble pas bourré d’envie avec ce rôle, il assure suffisamment pour faire passer une certaine crédibilité et un certain charisme à celui-ci. Il n’est donc plutôt pas mauvais. En face Christa Campbell, avec son physique atypique était toute trouvé pour son personnage. Elle n’est pas une immense actrice, mais il faut reconnaitre qu’elle a beaucoup de photogénie, et qu’en général elle prend avec sérieux elle aussi ses rôles. Elle est quand même caricaturale dans sa prestation, mais comme Mandylor, ca passe puisqu’en général les exigences ne sont pas immenses sur ce genre de production. Il y a quelques acteurs plutôt corrects aussi dans les seconds rôles (Meshach Taylor notamment), qui néanmoins se retrouvent avec des rôles très attendus et clichés.
Le scénario est basique, mais pas inefficace. Une bande d’hyènes à moitié humaines s’amusent à bouffer des humains dans une ville où se trouve un chasseur qui va bientôt se trouver un pote ! C’est sans surprise, et autant dire que le film n’essaye pas outre mesure de s’échapper des lieux communs, mais au final ca fonctionne. Le rythme est honorable, les hyènes sont bien utilisaient, sous forme humaine comme animal, il y a quelques idées amusantes (la chasse au dahu !), et une petite touche de sensualité que l’on aurait aimé plus présente. La jaquette en l’espèce est assez mensongère. A noter que les hyènes sont moins idiotes que les loups-garous, elles se dessapent avant de se transformer, histoire de ne pas avoir à faire de frais de vêtements ! Malheureusement la caméra s’arrête au niveau du cou de Campbell et ne descend pas en dessous ! Quelle pudeur ! A noter une fin assez surprenante, qui fonctionne pas mal.
La mise en scène n’est pas des plus géniales. Le film est quelconque de ce point de vue, et sent souvent le petit DTV fauché, à l’occasion de scènes qui rappelleront beaucoup un Nu Image ou The Asylum (l’attaque dans la voiture…). En fait le souci c’est que tout se sent. Weston cache l’érotisme, essaye de faire des hors-champs lorsque l’horreur est trop prégnante, mais ca à l’air trop contraint, trop artificiel, alors qu’il faut essayait de faire en sorte que ce soit normal pour le spectateur, qu’il ne sente pas la dimension forcée. La photographie est franchement pas terrible, très grise dans la pléthorique quantité de scènes nocturnes. C’est vraiment pas enthousiasmant, et les décors n’aident pas. Ce coin de nature est loin d’être appréciable, et le final dans la mine n’est pas réussi avec une grotte qui a l’air beaucoup trop en carton pate. Dommage. Les effets spéciaux sont eux aussi d’un niveau faible. Le choix pour les hyènes a été de se rapprocher de la vision naturaliste, donc il faut s’attendre à voir des animaux à taille normale avec un physique normal. Là où le bas blesse c’est dans l’animation, les déplacements, que ne compense pas vraiment une incrustation correcte. Les transformations sont elles aussi très insuffisantes. Quelques effets horrifiques très soft parsèment le métrage. En fait la séquence d’ouverture semblait annoncer un film d’horreur plus rude, mais au final c’est le passage le plus sanglant. Le reste est à la traine. La bande son, comme souvent dans ce genre de film a été oubliée.
En conclusion Hyenas est un petit film d’horreur malheureusement insuffisant pour franchement mériter la moyenne. En dépit d’un scénario classique mais qui roule plutôt pas mal, et d’un duo d’acteurs connus qui s’avère passable, Hyenas n’a pas grand-chose à offrir, cédant trop à la banalité, et ne maitrisant clairement pas assez son aspect technique. Si je monte jusqu’à 2 c’est vraiment car le budget était faible, ce qui excuse un peu la faiblesse visuelle, et parce que le métrage est relativement généreux avec le spectateur, mais je ne peux pas aller plus haut.