Autant le dire d’emblée, il n’y a qu’au cinéma que les types bourrus plein de bons sens et avec les pieds bien sur terre et les idées bien arrêtées tombent amoureux des jeunes filles plutôt cérébrales, timides et rêveuses, çà, à présent, j’en suis sure ! Alors, si on accepte le postulat de départ de ce film qui n’échappe à la règle des comédies romantiques, on peut passer un bon moment devant une jolie histoire d’amour, agrémentée d’une pointe d’humour et d’un soupçon d’acidité. Le scénario emprunte à Woody Allen (et c’est bien normal, puisqu’il est eu centre de l’intrigue) les dialogues interminables (et improbables) débités à toute allure, les situations de quiproquo amoureux délicieusement tordues, les personnages très stéréotypés. Si on aime ce style, on appréciera l’effort, en forme d’hommage au maître. Si, comme moi, on en a un peu soupé du Woody Allen des dernières années, alors on se surprendra quand même à soupirer à intervalles plus ou moins réguliers. La réalisation est soignée mais somme toute académique. Sur l’interprétation il n’y a trop rien à redire non plus, Alice Taglioni et Patrick Bruel formant un joli couple plutôt assorti, ils tiennent leur rôle sans faiblir et sans fausse note. L’utilisation astucieuse d’extraits sonores de la filmographie de Woody Allen est aussi une bonne idée scénaristique (et comme ça parle beaucoup dans ses films, il n’y bavait que l’embarras du choix). Le scénario est sans surprise et malheureusement, Sophie Lellouche cède aux clichés du genre avec pour bel exemple la scène finale de la course poursuite en trottinette, que tout le monde a vu venir de très loin et dont personne ne doute qu’elle se terminera par un beau baiser ! C’est peut-être cela qui déçoit au final, l’impression que le film a été écrit sur du beau papier rose et relié avec du joli fil blanc, et que pour l’audace scénaristique, on repassera…