Sujet difficile du retour à la vie civile, à la vie simple, d’un soldat d’exception impliqué dans un engagement militaire de guérilla au cœur d’une région hostile, à la religion différente. Meurtrissure des amis perdus au combat, déstabilisation dans l’acceptation de la croisade menée, qui demande la justification de sa réalité juste, du bien fondé de son existence. Les GI le vivent aujourd’hui au retour au pays, Afghanistan, Irak, peu importe, le retour est traumatique et traumatisant, du choc des cultures, des abandons, de la non reconnaissance du don de soi à la patrie ou à l’idéal de la liberté universelle. Il est difficile pour le quidam naturel et encore plus anti militariste de prendre la mesure de cet engagement. Comment peut-on faire la guerre pour préserver la paix ! Soit, ‘’The veteran’’ version 2011, pose le poids de la violence des hommes et des zones de non droit, post septembre 2011, bien que ce soldat soit anglais et son éclatement des certitudes d’intouchabilité. La violence, c’est violent. De retour dans un pays civilisé et empreint de liberté et de démocratie, l’on découvre la manipulation basique des puissants, pour gérer l’ordre mondial, les équilibres, selon des règles de puissance et d’argent, de business et de justification géopolitique. A la final, le vrai donneur de foi est broyé par un système plus. Tobby Kebbell dans le rôle de Robert Miller, ce soldat à l’abandon, perclus de douleurs invisibles et pourtant bien réelles est excellent et juste dans son jeu. Minimaliste, il exprime cependant les différentes phases du soldat désorienté et perdu dans une manipulation sardonique. Le traitement du film est étonnant et intéressant par ses changements de rythmes qui s’accélèrent au fur et à mesure que l’histoire, les histoires et les destins se mettent en place, se croisent, s’entrechoquent. Il n’est pas certain que ce film revêt un aspect optimiste, malgré une démonstration qu’il existe encore une lumière dans ce monde un peu glauque de la manipulation, y compris infantile. La sortie est dérangeante, étonnante et choquante, car plus que tout, elle est injuste. Je l’ai trouvé justifiée, car elle ne s’inscrit pas dans une optique hollywoodienne, dans laquelle toujours le bien gagne. Réaliste, dans ce choix aussi, The Veteran, (vu en Angleterre en VO), mérite que l’on s’y attarde. A noter que l’ensemble des acteurs sont performants et crédibles. Avec Tobby Kebbell,, (Robert Miller, vu aussi dans l’apprenti sorcier et prince of Persia), Brian Cox, (Gerry), Tony Curran, (Chris Turner), Tom Brooke, (Danny Turner), Adi Bielski, (Alayna Wallace), Ivanno jeremiah, (Fahad Sahal), notamment, sur un scenario et une réalisation Matthew Hope. Bon film.