Film moyen, mais au combien étrange, de Pierre Boutron, vu sur Arte (c'est fou le nombre de choses étranges qu'on peut voir sur cette chaîne...), dont l'objet est une sorte d'accouplement symbolico-biologique (je ne parviens pas à trouver un mot précis pour définir cet objet, mais celui de "consubstantialité" me paraît donner un bon horizon, même si l'origine chrétienne du mot n'est pas absolument manifeste dans cet OVNI que représente Vivace) entre Pauline (Armelle Deutsch), prof de philo (big up !), et une plante tropicale mystérieuse, offerte à la jeune femme par Gilles Vasseur (Pierre Arditi), ingénieur forestier à la retraite, nouveau voisin de la jeune femme puisque cette dernière et Alex (Thomas Jouannet), son compagnon, viennent de s'installer à la campagne. Tout est un peu mystérieux (et c'est d'ailleurs un peu chiant), l'intention de Gilles Vasseur n'étant pas exactement dévoilée au spectateur (émoi pour Pauline, vengeance personnelle...). En tous les cas, le film va s'évertuer à construire son intrigue et le suspense qui l'auréole en fonction de l'évolution de la relation vitale que Pauline entretient avec cette plante mystérieuse. Plus Pauline y accorde des soins mais surtout de l'importance - et presque de l'amour... -, plus la plante vient à croître, grandir, s'émanciper, demandant par là même toujours davantage d'attention de la part de la jeune femme. En sens inverse, plus la plante croît, plus la jeune femme s'épuise, dépérit et s'anéantit. Transfert insolite, exponentiel, où les deux pôles de la relation progressent selon une symétrie exactement inverse. L'intérêt du film, pourtant difficilement perceptible, mis à part l'insolite, réside peut-être dans le fait que tout cela se termine très mal. Cela dit, pour l'effet peu à peu étouffant que le spectateur devrait, on le devine, ressentir, on repassera... Les acteurs ne sont pas transcendants, la musique convient plutôt bien... Marrant quoi (sauf que la prof de philo est complètement dans la lune, suivant un préjugé populaire que nous ne pouvons ici que honnir), 11/20
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