Une comédie d’action française tirée par un gros moteur américain, auquel il manque quatre des huit gros pistons. En somme, la version parisienne d’un mélange entre l’Arme fatale et le flic de Beverly Hills, David Charhon ne cachant d’ailleurs pas ses références à Eddy Murphy dans l’admiration que porte l’un de ses personnages, facile de deviner lequel, à son égard. De l’autre coté du périph, c’est la rencontre entre le flic de banlieue, Bobigny, et l’inspecteur de la crime de la police de la municipalité de Paris, soit la rencontre entre le petit poulet et le grand inspecteur. Le cinéaste aux commandes, Charhon, tente tant bien que mal de faire virevolter sa maigre intrigue sur le fait que les deux protagonistes, que tout oppose, devront malgré tout collaborer.
Le périphérique parisien constituant la frontière entre cité et arrondissement chic, nos deux compagnons passeront d’un coté à l’autre et vice-versa au fur et à mesure d’un récit policier franchement au plus mal. Oui, si le film est parfois drôle, juste un peu, merci Laurent Lafitte, son intrigue est tirée du fond d’un tiroir poussiéreux, sans utilité ni originalité. Par ailleurs, le film ne met en lumière qu’une vague investigation policière afin de confronter les deux personnages principaux, l’objectif numéro un du cinéaste qui aura oublié tout le reste à la maison, seconds rôles, récit et attractivité, entre autres. Vous l’aurez compris, sous ses allures de comédie à succès, De l’autre coté du périph est un raté, pas sur toute la ligne, mais pas loin.
Sans la moindre réussite, propre aux américains lorsqu’il s’agit de rire, de se divertir, d’une intrigue policière, David Charhon ira même jusqu’à bâcler toutes ses séquences d’action, un vrai désastre lorsqu’il filme en mouvement, lors de ses prises de son. Malgré tout, quelques échanges entre Omar Sy, assis sur son succès d’Intouchables, sûrement surestimé, et Laurent Lafitte, lui, franchement bon dans ce qu’il fait, s’avère salvateurs pour ne pas que le film finisse aux oublis. Oui, quelques répliques bien torchées viennent agrémenter un film plat comme une carpe, heureusement pour nous qui lui consacrons du temps.
Un film nullement indispensable qui avait, avant sa sortie, des allures de nouveau gros succès hexagonal. C’était sans compter sur un réalisateur sans ambition ni idées, sur des aprioris surexploités qui deviennent à la longue gênants et sur un bouquet de seconds rôles de mauvais à catastrophique. En bref, si votre route vous mène à ce film, pourquoi pas y perdre un peu de temps. Sinon, contournez l’obstacle et attendez mieux, beaucoup mieux. 05/20