L'humour (Le cochon de Gaza), l'idéalisme (Une bouteille à la mer) : quand les cinéastes étrangers abordent le conflit israélo-palestinien, ils adoptent un profil différent des réalisateurs locaux (Gitaï, Fox, Riklis, Suleiman, Abu-Assad, ...), un regard en décalage qui compense le manque de profondeur par une certaine originalité. Le fils de l'autre, avec son point de départ à la Chatiliez, part sur de bonnes bases et s'enlise assez vite dans des figures imposées successives : stupéfaction, incompréhension, conciliation, acceptation. Si le film était une comédie, elle semblerait lourde ; s'il était un drame, il paraîtrait léger. Alors, Le fils de l'autre n'est ni l'un ni l'autre, neutre et consensuel, sans parti pris, si ce n'est celui de l'humanisme, ce qui est louable, mais un brin angélique. Difficile de croire à l'évolution des personnages qui, avec leurs pertes d'identité ou de repères, en oublient leurs dissensions et font un grand pas les uns vers les autres. C'est beau, beaucoup trop pour être crédible. Et émouvant, cela va sans dire, parce que la réalisatrice Lorraine Lévy ne lésine pas sur les scènes de fraternité retrouvée. Pascal Elbé et Emmanuelle Devos, les jeunes acteurs aussi, sont parfaits, très impliqués dans leur jeu et en phase avec le message généreux du film. On aurait aimé être au diapason mais, ...