Dommage ! c'est vraiment ce qu'on peut se dire à la sortie de ce film qu'on aurait pu trouver excellent si un certain nombre de défauts n'étaient pas venu handicaper la réception globale qu'on peut en avoir. L'histoire, certes, n'est pas nouvelle mais, placée dans le contexte israélo-palestinien, elle prend une seconde jeunesse : une erreur dans une maternité, deux bébés échangés, le bébé d'une famille juive israélienne, l'autre d'une famille palestinienne de Cisjordanie. Quand, alors que les deux garçons atteignent 18 ans, les deux familles apprennent ce qui s'est passé dans cette maternité, on peut s'attendre à une certaine tension et à pas mal d'émotion. On a bien tout ça, mais, malheureusement, il y a des longueurs, des scènes inutiles, d'autres qui auraient dû être coupées plus tôt. Dommage, car, par ailleurs, les comédiens croient vraiment à leurs rôles et la mise en scène, très classique, est plutôt réussie ! Résultat : tout au long du film, on n'arrête pas de passer d'un sentiment très positif à une certaine forme d'ennui. On notera par ailleurs que la réalisatrice Lorraine Levy, par ailleurs sœur de Marc, l'écrivain, se défend d'avoir voulu réaliser un film politique. Toutefois, la simple observation, absolument pas partisane, de ce qui se passe à Tel-Aviv et dans un village de Cisjordanie suffit à en faire un film politique : la différence des conditions de vie, les contrôles aux check-points, la simple vision du mur de séparation, la profession du père palestinien, garagiste, alors qu'il est ingénieur mais n'a pas le droit d'aller exercer cette profession en dehors de son village, etc.