Marc Webb revient avec ce second opus de la dernière saga portée sur Spider-Man. Difficile pour un réalisateur n'ayant que trois films à son actif, déjà repéré pour les blockbusters, de se défaire de ce qu'a pu livrer Sam Raimi lors de la décennie précédente. A vrai dire, on en vient même à se demander quelle peut être l'utilité de ce reboot si peu de temps après la puissance de la première trilogie. D'autant que Marc Webb avait fortement déçu avec son premier opus, il a tout de même le culot de revenir, peut-être par la demande de la grosse machine hollywoodienne, certes, mais ce second film de la nouvelle franchise est déjà mal parti car le spectateur n'en attend franchement pas grand chose.
Une qualité que n'a pas la première trilogie, c'est bien celle de suivre assez fidèlement la chronologie établie par Stan Lee lui-même dans ses créations BD des années 60-70. Ici, il n'y a pas de Mary-Jane Watson mais bel et bien Gwen Stacy, la véritable première petite amie de Peter, ne faisant qu'une piteuse apparition dans la troisième opus de Raimi. Mais bon, ces louanges devraient d'abord être adressées au premier volet de Webb, malheureusement fort décevant, ne sentant que le banal réchauffé. Ici, dans The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un héros, il y a un indéniable progrès par rapport à son aîné, et ce sur bien des points.
Suivant sagement la chronologie du comic, Marc Webb excelle dans le domaine qui l'a fait entre autres connaître du grand public, avec son premier film (500) jours ensemble. En effet, les séquences sentimentales, si lourdes soient-elles dans un film de super-héros, sont exploitées avec grande aisance, porté par le duo Garfield / Stone, dont le talent semble bien mieux convenir à une comédie romantique, et ce n'est pas péjoratif ! C'est indéniable, il se dégage quelque chose de cette relation de je t'aime, moi non plus. Webb suscite ouvertement l'identification chez les jeunes spectateurs et ce à travers cette histoire d'amourette certes banale mais bienveillante, accentuée au plus haut point avec ce coup de théâtre final, d'une puissance renversante.
D'autre part, le progrès semble se matérialiser directement sous les yeux du spectateur avec ces séquences d'action d'une redoutable efficacité. Là où le réalisateur semblait être passé à côté dans le premier opus, il se lâche littéralement ici. Aux temps actuels, où le progrès technique ne cesse de croître et où tout semble facile, avec toujours plus d'effets spéciaux que cela en devient lassant et suscite la nausée, The Amazing Spider-Man 2 m'a fait l'effet d'une bombe atomique, vibrante et électrisante, défouloir colossal et pourtant si dosé. Hans Zimmer ne mérite pourtant pas d'être mentionné et ne fait rien de nouveau, mais sa musique sombre et métallique va à merveille. Parfois, la simplicité procure un bien fou.
Ce second opus, plus sombre et plus abouti que son aîné est donc le signe d'un indéniable essor du réalisateur, l'allégorie d'une maturité naissante et le digne résultat d'un travail d'acharné. The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un héros est pour ma part une surprenante expérience vécue pleinement dans les salles sombres, virant en coup de cœur totalement assumé. Finalement, d'après les dernières nouvelles, The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un héros n'est que la suite d'un premier opus insuffisant et le préquel d'un prolongement qui ne verra jamais le jour pour cause de franchise renouvelée et inclue à l'univers cinématographique Marvel, en compagnie des Avengers et compagnie. La faute à un énorme flop au box-office... Donc projet avorté... Marc Webb et Andrew Garfield renvoyés... Triste sort... Un dernier petit mot... Merci quand même...